Migrants: sur une plage du Nord, des départs en série vers l'Angleterre

Des migrants montent à bord d'un bateau de passeurs sur la plage de Gravelines, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 12 octobre 2022, pour tenter de traverser la Manche. (Photo de Sameer Al-DOUMY / AFP)
Des migrants montent à bord d'un bateau de passeurs sur la plage de Gravelines, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 12 octobre 2022, pour tenter de traverser la Manche. (Photo de Sameer Al-DOUMY / AFP)
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Publié le Mercredi 12 octobre 2022

Migrants: sur une plage du Nord, des départs en série vers l'Angleterre

  • Depuis le début de l'année, plus de 33 500 personnes ont déjà effectué la périlleuse traversée de la Manche, une des voies maritimes les plus fréquentées au monde
  • Malgré l'arrivée de l'automne et des conditions météorologiques de plus en plus difficiles, le nombre de traversées ne faiblit pas en ce mois d'octobre

GRAVELINES: L'eau jusqu'à la taille, ils tentent de se hisser sur l'embarcation cahotante. Un passeur les abandonnera bientôt à leur sort. Des migrants ont quitté mercredi une plage du nord de la France, pour tenter la traversée clandestine vers l'Angleterre.

Le soleil est à peine levé, et l'air est frais, cinq petits degrés, mais l'eau est attiédie par la centrale nucléaire toute proche.

Un premier bateau parti, le ronronnement de son moteur s'évanouit dans la brume, sous les yeux d'un riverain stupéfait par cet incongru ballet matinal, orchestré par des passeurs.

Ils sont six ce matin à assister les migrants sur cette plage de Gravelines longeant une ancienne bourgade de pêcheurs. Leur job: attendre les bateaux, les uns après les autres, pour les mettre à l'eau, faire monter les passagers, vérifier le moteur.

Prix de la prestation: "1 000... 900... 800 euros" par personne, répond l'un d'eux, dans un français hésitant. "Ça dépend des négociations."

"Cinq ou six" bateaux doivent partir ce matin, poursuit-il, chacun avec "40 ou 45" personnes à bord. Les comptes sont vite faits: au moins 200 migrants et 200.000 euros de chiffre d'affaires.

Depuis le début de l'année, plus de 33.500 personnes ont déjà effectué la périlleuse traversée de la Manche, une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, où se croisent plus de 400 navires de commerce chaque jour.

Malgré l'arrivée de l'automne et des conditions météorologiques de plus en plus difficiles, le nombre de traversées ne faiblit pas en ce mois d'octobre.

Une quarantaine de nouveaux candidats font soudain irruption sur la plage. Des hommes, pour la plupart Kurdes irakiens, soulèvent un lourd bateau pneumatique noir.

Un candidat au départ marche à l'aide d'une béquille. Un autre transporte une jeune femme sur son dos. Un troisième porte un enfant.

Il font une pause devant la mer limpide, le temps de reprendre leur souffle et préparer les bidons d'essence. Puis ils se mettent à l'eau et poussent le bateau, le plus loin possible, aidés par les passeurs.

Chacun prend place à bord, équipé d'un gilet de sauvetage rouge. Capuche ou bonnet pour presque tous. L'un des passeurs lance le moteur dans un panache de fumée blanche. Il est temps pour lui de sauter dans l'eau pour rejoindre la plage à la nage.

Même manège, quelques minutes plus tard, autour d'un troisième bateau. Mais cette fois, le moteur ne fonctionne pas. Un des passeurs resté sur la plage doit remonter à bord pour les réparations.

Fini pour aujourd'hui. Au loin, une demi-douzaine de policiers ont observé la scène. Ils n'iront pas à la rencontre des passeurs, qui reprennent leur route en marchant, calmement.

Sur la plage à marée basse, il ne reste plus qu'une vieille chaussure et des vêtements humides et sales.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.