Le train circule à nouveau, malgré les missiles, entre Izioum et Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine

Les passagers arrivent par le premier train entre Izioum et Kharkiv qui redémarre après sept mois de fermeture (Photo, AFP).
Les passagers arrivent par le premier train entre Izioum et Kharkiv qui redémarre après sept mois de fermeture (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

Le train circule à nouveau, malgré les missiles, entre Izioum et Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine

  • Pour certains habitants de cette région, c'est le moyen d'enfin pouvoir accéder aux produits de première nécessité
  • «Les trains circuleront deux fois par jour, tous les jours»

IZIOUM: Tandis qu'une pluie de missiles russes s'abattait lundi sur de nombreuses villes en Ukraine, des cheminots réussissaient l'exploit de rétablir dans sa partie orientale une liaison ferroviaire coupée du fait des combats.

A la suite de l'attentat au camion piégé qui a endommagé un pont par lequel passent les principales route et voie ferrée reliant la Russie à la péninsule ukrainienne occupée de Crimée, l'armée russe a en effet intensifié ses frappes sur des cibles civiles.

Mais, malgré ces bombardements, le transport par rail des passagers a repris entre Izioum, une cité de l'est récemment reconquise par les forces ukrainiennes, et Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est, après une interruption de sept mois imposée par l'offensive russe déclenchée le 24 février.

"Les trains circuleront deux fois par jour, tous les jours", a assuré Andreï Gadiatsky, le directeur des chemins de fer d'Izioum, debout sous la pluie devant les fenêtres barricadées de la gare partiellement incendiée.

Pour certains habitants de cette région au coeur des combats sur le front oriental, c'est le moyen d'enfin pouvoir accéder aux produits de première nécessité.

"Cela leur permettra d'aller à Kharkiv, d'utiliser leurs cartes bancaires", a souligné M. Gadiatsky.

Raissa Starovoïtova s'est rendue à la gare lundi parce qu'elle avait du mal à donner foi aux rumeurs selon lesquelles les trains circulaient à nouveau.

"Je suis venue me renseigner sur le train car j'ai besoin de retourner à Kharkiv", a-t-elle déclaré à l'AFP, soulagée de se voir confirmer qu'elle pourrait partir plus tard dans la semaine.

Cette enseignante à la retraite de 65 ans avait regagné Izioum après le départ des Russes, pour voir ce qui était arrivé à sa maison.

"Ils ont pris tout ce qu'ils pouvaient... les matelas, la literie... Je suis venue pour au moins prendre la literie, mais elle n'y était plus", a-t-elle raconté.

L'ancienne navette pour l'aéroport 

Il n'y a pas d'électricité pour alimenter les locomotives qui desservaient autrefois le réseau de l'est de l'Ukraine et les missiles russes touchent encore régulièrement les gares de triage de Kharkiv.

Mais un train diesel ukrainien DPKr-3 qui faisait autrefois la navette entre Kiev et l'aéroport international de la capitale ukrainienne, celui de Boryspil, a été remis en service... 600 kilomètres plus à l'est.

Au début de la guerre, Izioum a subi d'intenses bombardements de la part de l'armée russe, qui l'a finalement occupée de début avril à sa reconquête le mois dernier par les soldats ukrainiens.

Après le retrait des Russes, la découverte d'une fosse commune et de cadavres de victimes de tortures a fait d'Izioum un symbole des atrocités présumées commises par les occupants.

Aujourd'hui, cette cité est à nouveau reliée à la capitale régionale, Kharkiv, par la ligne ferroviaire, avec des arrêts dans d'anciennes villes de la ligne de front comme Savyntsi, Tsyganska et Balakliya.

Maria Tymofienko n'est pas allée à Balakliya depuis le début de la guerre.

"J'ai 73 ans et je dois toujours faire du vélo car les bus ne circulent pas", confie-t-elle à l'AFP, à bord du train qui serpente à travers des collines boisées sous un ciel gris.

Elle espère que Balakliya, où elle a de la famille, lui offrira un répit après Izioum, désormais en ruines.

Un voisin «a été pendu»

"Je n'ai aucun espoir. Si c'est comme à Izioum, je ne sais pas. Ici, ils ont fait irruption dans mon appartement, mon garage. Ils ont tout volé. Ils ont mangé toutes mes conserves. Ils ont pris tous les outils", a-t-elle affirmé à l'AFP, clignant des yeux pour retenir ses larmes.

"Tant de gens sont morts sous les décombres. Des appartements ont été détruits, des écoles. C'était terrifiant", a-t-elle poursuivi, bien emmitouflée en ces premiers jours humides et froids de l'automne.

"Tant de gens ont été torturés, emmenés, battus. Un homme, mon voisin de la rue d'en face, a été pendu".

"Hier, ma petite-fille m'a appelée et m'a dit : "Grand-mère, j'ai vérifié sur internet et le train pour Balakliya reprendra du service demain". Et j'ai dit : 'd'accord, d'accord, je vais le prendre'".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.