La Coupe du monde 2022 au Qatar, une aubaine pour toute la région du Golfe

Le compte à rebours de la Coupe du monde de la FIFA 2022 est suivi avec enthousiasme dans tout le Golfe (Photo, AFP).
Le compte à rebours de la Coupe du monde de la FIFA 2022 est suivi avec enthousiasme dans tout le Golfe (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

La Coupe du monde 2022 au Qatar, une aubaine pour toute la région du Golfe

  • Les hôtels, les compagnies aériennes et les tour-opérateurs en Arabie Saoudite, aux Émirats arabes unis et à Oman proposent des services spéciaux
  • Les entreprises du secteur du voyage, du tourisme et de l'hôtellerie espèrent générer des milliards grâce à l'hébergement et au transport des supporters

DUBAÏ: Avant même le coup d'envoi de la première Coupe du monde de football jamais organisée au Moyen-Orient le 20 novembre au Qatar, toute la région du Golfe compte sur un énorme coup de boost aux secteurs du transport aérien, du tourisme et de l'hôtellerie.
L'afflux de 1,2 million de visiteurs durant le mois du Mondial devrait rapporter 17 milliards de dollars à l'économie qatarie. Les visiteurs se presseront dans les hôtels du pays pour assister au plus grand événement sportif de la planète.
Cependant, il y a un hic. En raison de la petite taille du Qatar, l'offre d'hébergement est limitée – à peine 30 000 chambres d'hôtel étaient disponibles en mars de cette année – ce qui oblige les supporters à se tourner vers d'autres pays de la région. Ce manque fait grimper les prix des hôtels.

Le tourisme sportif est particulièrement lucratif, selon Sue Holt, directrice exécutive d'Expat Sport, car «ce sont généralement des groupes qui voyagent plutôt que des personnes seules» (Photo fournie).

«Dans l'ensemble, les tarifs hôteliers sont déjà trois à quatre fois plus élevés, donc on peut déjà ressentir immédiatement l'impact de la Coupe du monde», a indiqué l'homme d'affaires qatari Tariq al-Jaidah à Arab News.
L'entreprise familiale d'Al-Jaidah, Jaidah Holdings, est propriétaire du W Doha Hotel & Residences, le premier hôtel de la chaîne W au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Le groupe possède et gère également de grands hôtels de luxe en Europe, notamment le Gritti Palace à Venise, le Westin Excelsior et le St. Regis à Florence.
Le frère d'Al-Jaidah, Ibrahim M. Jaidah, PDG du groupe et architecte en chef d'Arab Engineering Bureau et d'Ibrahim Jaidah Architects and Engineers, a conçu le stade Al-Thumama, qui accueillera 40 000 spectateurs pour les matchs jusqu'aux quarts de finale.
«Il y a tellement d'événements marquants liés à cette première Coupe du monde au Moyen-Orient. Pour beaucoup de gens, assister aux matchs est devenu un mode de vie», a indiqué M. Al-Jaidah.

L'afflux de 1,2 million de visiteurs devrait apporter 17 milliards de dollars à l'économie qatarie (Photo, AFP).

«Pour bon nombre de personnes sur cette planète, c'est un mode de vie et, cette fois, cela les amène dans une région que beaucoup n'ont pas encore visitée. Vous pouvez sentir que la région, les pays du Golfe, se rassemblent de manière naturelle pour cet événement.»
Pour accueillir les légions de fans de football qui se rendront au Qatar, les organisateurs ont déjà loué deux bateaux de croisière et prévoient de planter plus de 1 000 tentes dans le désert. Un service de navettes a également été mis en place pour relier Doha à d'autres villes de la région, notamment Muscat, Riyad, Djeddah et Koweït City.
Le lancement des vols de jour qui assureront la navette entre les spectateurs et les matchs devrait créer une activité importante pour les compagnies aériennes, les hôtels et les lieux d'accueil locaux, en particulier dans les pays voisins d'Oman, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

Nasser al-Khater, directeur général de la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 (Photo fournie).

«Saudia annonce des vols spéciaux, de même Oman, qui est prêt à recevoir des visiteurs à capacité maximale», a déclaré M. Al-Jaidah.
«Le ciel est ouvert à toutes les compagnies aériennes – rien qu'entre les deux villes de Doha et de Dubaï, vous aurez 60 à 80 vols par jour – formant un véritable pont aérien, afin que les visiteurs puissent se déplacer facilement. Tout cela crée un élan phénoménal entre les pays du Golfe.»

EN CHIFFRES

- 1,2 million de personnes sont attendues dans le pays hôte
- 30 000 chambres d'hôtel au Qatar en mars 2022

Dubaï sera «la principale porte d'entrée» de la Coupe du monde, avec plus de personnes susceptibles d'entrer au Qatar par l'émirat que par sa propre capitale Doha, a récemment déclaré Paul Griffiths, le PDG de Dubai Airports, à Bloomberg News.
«La capacité hôtelière du Qatar est assez limitée et nous avons tant à offrir ici», a ajouté M. Griffiths.
En effet, le secteur hôtelier des Émirats arabes unis a vu les chambres d'hôtel s'emplir des mois à l'avance. En juillet, les tarifs hôteliers dans le pays ont augmenté de 20 %, et de nombreux experts du secteur prévoient un taux d'occupation de 100 % pendant le Mondial.
Les agences de voyage profitent également de l'augmentation de la demande. La société Expat Sport, basée aux Émirats arabes unis, propose un forfait Football Fans Dubai Experience qui comprend le transport depuis et vers l'aéroport.
«Sur le plan international, nous avons constaté que la plus forte demande pour notre Football Fans Dubai Experience provenait du Royaume-Uni, de l'Amérique du Sud, du Mexique, de l'Inde et de la Chine», a déclaré Sue Holt, directrice exécutive d'Expat Sport, à Arab News.

En raison de la petite taille du Qatar, l'offre d'hébergement est limitée – à peine 30 000 chambres d'hôtel étaient disponibles en mars de cette année (Photo, AFP).

«Nous avons également reçu un grand nombre de demandes de renseignements de la part de l'Arabie saoudite, de personnes souhaitant venir passer du temps à Dubaï au début du tournoi, puis prendre la navette quotidienne pour assister à certains matchs. Le week-end d'ouverture a été notre forfait le plus populaire, toutes les chambres disponibles affichent presque complet.»
Le tourisme sportif est particulièrement lucratif, explique Mme Holt, car «ce sont généralement des groupes qui voyagent plutôt que des personnes seules».
Des fan zones seront aménagées dans tout Dubaï, notamment au NH Dubai The Palm, un nouvel hôtel de luxe gigantesque de 533 chambres situé sur l'île en forme de palmier de la ville. L'hôtel, dont le thème est le football, accueillera les clients désireux de prendre le vol de 40 minutes pour Doha.

L'ensemble de la région du Golfe compte sur un énorme coup de boost aux secteurs du transport aérien, du tourisme et de l'hôtellerie (Photo, AFP).

«Le fait qu'un événement d'une telle envergure se déroule dans la région va sans aucun doute attirer davantage de football et de revenus vers les Émirats arabes unis, principalement vers Dubaï», a déclaré à Arab News Naim Maddad, directeur général et fondateur de Gates Hospitality à Dubaï.
«Avec les visas à entrées multiples désormais disponibles pour ceux qui ont des billets pour la Coupe du monde, cela devrait générer énormément de revenus supplémentaires pour les hôtels bien situés dans la ville (et assez proches de l'aéroport), mais nous nous attendons également à la même chose pour nos points de restauration dans toute la ville.»
La capitale commerciale des Émirats arabes unis n'est pas la seule à s'attendre à un afflux de visiteurs et à un essor des affaires locales. La capitale d'Oman, Muscat, et les villes saoudiennes de Djeddah et Riyad sont également prêtes à accueillir de nouveaux visiteurs.
Les deux pays du Golfe organisent des festivals à l'occasion du tournoi et ont prévu de simplifier les procédures de voyage. Par exemple, Oman Air, la compagnie nationale, propose des tarifs spéciaux aux supporters de football qui se rendent au Qatar. Parallèlement, les personnes inscrites à la carte de supporter Hayya du Qatar peuvent également demander des visas à entrées multiples pour l'Arabie saoudite.
La carte Hayya est une carte d'identité de supporter délivrée par le gouvernement du Qatar aux personnes assistant à la Coupe du monde. Ce document remplace le visa d'entrée habituel, mais n'est valable que pour la durée du tournoi.
Les tour-opérateurs en Arabie saoudite, tels que Travel-It, proposent également des itinéraires spéciaux pour les fans de football qui souhaitent explorer la région pendant le Mondial.
«Travel-It cherche à stimuler le tourisme en Arabie saoudite en offrant aux supporters qui assisteront à la Coupe du monde au Qatar cet hiver la possibilité de profiter des itinéraires de l'agence», a déclaré un porte-parole de l'entreprise à Arab News.
Travel-It, une plateforme de voyage et de tourisme en ligne, propose un service de navette aérienne et routière entre l'Arabie saoudite et le Qatar, ainsi que des voyages à l'oasis d'Al-Ahsa dans la province orientale de l'Arabie saoudite et ailleurs.

Les tour-opérateurs d'Arabie saoudite, tels que Travel-it, proposent également des itinéraires spéciaux pour les fans qui souhaitent explorer la région pendant le Mondial (Photo, AFP).

«Cela leur permettra d'explorer les sites touristiques environnants en Arabie saoudite et de s'immerger dans la riche culture locale», a déclaré le porte-parole. «En outre, la proximité du Qatar avec l'Arabie saoudite signifie que les fans pourront étendre leurs voyages pour découvrir des destinations dans les deux pays.»
La Coupe du monde offre une occasion unique pour toute la région de s'imposer comme une destination incontournable à part entière.
«Il est important de noter que le tournoi permettra de mieux faire connaître la région du Moyen-Orient et du Golfe», a indiqué M. Al-Jaidah. «Un très grand nombre de touristes ne se sont jamais rendus dans cette région. Peut-être n'était-elle pas dans leurs projets, mais cet événement va les rassembler.»
«La Coupe du monde augmentera l'attractivité de la région et montrera au monde entier que nous sommes capables, après l'Expo 2020 de Dubaï et la Coupe du monde de Doha, d'aller jusqu'au bout. Nous sommes prêts pour événements qui suivront.»


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Explosion au port de Beyrouth: première comparution d'un ex-ministre

Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
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  • Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020
  • En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques

BEYROUTH: Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques.

Une série d'actions en justice avaient en outre été intentées contre lui par des responsables politiques et fonctionnaires cités dans l'enquête, notamment l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements".

Le juge a repris en février ses investigations, après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination d'un Premier ministre réformateur, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, l'interrogatoire a porté sur un rapport que M. Machnouk avait reçu le 5 avril 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, concernant la "détention d’un navire dans les eaux territoriales libanaises, dont l’équipage avait demandé à être autorisé à reprendre la mer".

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium acheminées par navire, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises, qui étaient au courant des dangers encourus, ont rejeté toute enquête internationale.

L'enquête avait notamment été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah, désormais très affaibli par sa dernière guerre contre Israël fin 2024. Le parti qui dominait la vie politique libanaise avait demandé le renvoi de M. Bitar.

Deux juges de la direction des enquêtes de Paris sont attendus à Beyrouth à la fin du mois, pour présenter à M. Bitar les éléments recueillis par la justice française, trois ressortissants français figurant parmi les victimes, selon une source judiciaire.

Le 11 avril, deux anciens hauts responsables de la sécurité avaient également comparu pour la première fois devant M. Bitar.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans de nouvelles frappes israéliennes sur le sud

Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
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  • Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi, a indiqué le ministère libanais de la Santé, l'armée israélienne disant avoir visé deux combattants du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser le Hezbollah pro-iranien.

"La frappe menée par l'ennemi israélien à l'aide d'un drone sur une voiture (...) a fait un mort" dans la région de Wadi al-Hujair, a indiqué le ministère de la Santé, "un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Une deuxième frappe israélienne sur la localité de Hanine a "coûté la vie à un civil et en a blessé un autre", selon le ministère de la Santé libanais. D'après l'agence nationale d’information officielle Ani, la frappe visait une "moto".

L'armée israélienne a indiqué avoir visé "un terroriste du Hezbollah" dans ce secteur, sans préciser s'il avait été tué ou non.

Mardi, une attaque de drone israélien sur une voiture dans le secteur de Aïtaroun a fait deux morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, l'un des trois blessés, un adolescent âgé de 17 ans, étant décédé.

L'armée israélienne avait affirmé mardi avoir éliminé "un commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah" dans cette région du sud du Liban.

Le même jour, l'ONU a indiqué que 71 civils, y compris plusieurs femmes et enfants, avaient été tués par l'armée israélienne au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que seuls les Casques bleus de l'ONU et l'armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Le Hezbollah, très affaibli par la guerre, doit pour sa part se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 km de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L'armée israélienne devait se retirer entièrement du sud du Liban mais elle s'est maintenue dans cinq points stratégiques.

Déclenchée en octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a poussé le Hezbollah à ouvrir un front depuis le sud du Liban en soutien au mouvement palestinien.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte: les bombardements israéliens ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts.