Tchad: le maintien de Mahamat Déby officialisé à la tête du pays

Les gens assistent à la cérémonie de clôture du «Dialogue national inclusif et souverain» au centre d'art et de musique de N'Djamena le 8 octobre 2022 (Photo, AFP).
Les gens assistent à la cérémonie de clôture du «Dialogue national inclusif et souverain» au centre d'art et de musique de N'Djamena le 8 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 08 octobre 2022

Tchad: le maintien de Mahamat Déby officialisé à la tête du pays

  • Le Dialogue National Souverain et Inclusif a entériné la possibilité pour M. Déby de se présenter à la présidentielle à l'issue de la transition, qui l'adoubait alors
  • Ce DNIS, ouvert laborieusement le 20 août après de multiples reports, s'est achevé samedi à N'Djamena

LIBREVILLE: Un dialogue national au Tchad a "désigné" définitivement samedi le général Mahamat Idriss Déby Itno président d'une "transition" prolongée de deux ans vers des élections "transparentes", 18 mois après qu'il a pris le pouvoir à la tête d'une junte militaire.

Cette assemblée a été boycottée par une très grande partie de l'opposition et de la société civile qui dénoncent une "succession dynastique" au pouvoir, ainsi que par certains des plus puissants mouvements rebelles armés.

Le Dialogue National Souverain et Inclusif (DNIS) a également entériné la possibilité pour M. Déby de se présenter à la présidentielle à l'issue de la transition, en dépit d'une promesse contraire faite il y a 18 mois à la communauté internationale --Union africaine , Union européenne et France en tête-- qui l'adoubait alors.

Ce DNIS, ouvert laborieusement le 20 août après de multiples reports, s'est achevé samedi à N'Djamena devant une assistance fournie de civils et de militaires, par un discours du général Déby, 38 ans et cinq étoiles, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Il a exprimé sa "fierté" devant ces "assises" qui ont permis de "sortir du scénario de l'horreur", promettant notamment "une nouvelle phase de la transition" consacrée à "réaliser les délais prescrits pour le retour à l'ordre constitutionnel".

Le militaire avait déjà été proclamé par l'armée président de la république le 20 avril 2021, à la tête d'un Conseil Militaire de Transition (CMT) de 15 généraux, le jour de l'annonce de la mort de son père Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles après avoir régné d'une main de fer sur ce vaste pays sahélien 30 années durant.

Les généraux promettaient alors déjà des "élections libres et démocratiques" au terme d'une transition de 18 mois renouvelable une fois, après avoir dissout parlement et gouvernement et abrogé la Constitution.

Il y a une semaine, le DNIS avait adopté "par consensus" diverses résolutions dont la prolongation de 24 mois de la transition avec M. Déby comme président, sa future éligibilité, la dissolution du CMT et un gouvernement "de réconciliation" qui sera nommé --et possiblement révoqué-- par le chef de l'Etat.

«Préoccupation»

Arborant son treillis de général et le béret rouge de la garde présidentielle, l'unité d'élite qu'il commandait à la mort de son père, M. Déby est arrivé au Palais du 15 janvier en saluant la foule avec son bâton de commandement du toit ouvrant d'un SUV blindé entouré de militaires.

Il a réitéré samedi son engagement pris dans le cadre d'un accord de paix signé à Doha le 8 août avec certains groupes rebelles, qui ont ensuite rejoint le DNIS, de libérer des "prisonniers de guerre". Il en avait fait élargir des centaines mais maintenu d'autres en prison, notamment ceux du Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), le plus puissant des mouvements armés, accusé d'avoir tué Déby père.

Le Cadre Permanent de Concertation et de Réflexion (CPCR), alliance d'une vingtaine de groupes rebelles qui ont boudé Doha et le DNIS, dont le FACT, avaient fustigé par avance vendredi un "carnaval (...) qui ne fait que légitimer la succession dynastique et pérenniser un régime corrompu".

Mahamat Déby "avait fait la promesse de ne pas se présenter à l'élection après la transition et c'est sur cette base qu'il avait été adoubé par la communauté internationale", a réagi pour l'AFP Max Loalngar, coordinateur de la plateforme d'opposition Wakit Tamma. Cette plateforme regroupe une très grande partie de l'opposition politique et des organisations de la société civile boycottant le DNIS.

L'Union africaine (UA) avait exigé le 19 septembre dernier que la junte ne prolonge pas les 18 mois de transition, "et rappelé sans équivoque qu'aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition", deux engagements pourtant pris par M. Déby quand il avait pris le pouvoir.

Un reniement qui plonge les partenaires internationaux du Tchad dans l'embarras selon Roland Marchal, chercheur à Sciences Po Paris, "surtout concernant l'éligibilité des responsables de la transition" qui fait sauter un "verrou mis en place par l'UA".

Sollicitée par l'AFP, l'UA n'a pas réagi aux mesures adoptées par le DNIS, elle qui est souvent accusée de "manquer de rigueur" dans le dossier tchadien, fait remarquer M. Marchal.

L'Union européenne avait aussi fait part il y a une semaine de sa "préoccupation", regrettant que les résolutions du DNIS "ne tiennent pas compte" des engagements de la junte "relatifs à la durée de la transition et à la clause d'inéligibilité."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.