PARIS : Les régulateurs francophones des médias ont appelé leurs États à s'engager pour une régulation des contenus en ligne sur les grandes plateformes numériques, vendredi au terme d'une réunion de deux jours à Paris.
Dans une déclaration commune, ces régulateurs, dont l'Arcom pour la France, ont appelé leurs États membres à «affirmer, lors du prochain Sommet de la Francophonie, leur volonté commune d'adapter la régulation audiovisuelle et numérique dans l'espace francophone aux enjeux et défis soulevés par les plateformes en ligne».
Cette déclaration a été adoptée par le Réseau francophone de la régulation des médias (Refram), qui rassemble trente régulateurs de pays francophones sur trois continents (Europe, Afrique et Amérique du Nord avec le Canada).
Cette instance a tenu une conférence jeudi et vendredi à Paris, à l'Unesco, au terme de laquelle Roch-Olivier Maistre, le patron de l'Arcom, a accédé à sa présidence pour deux ans.
«Tous ces pays sont aujourd'hui assaillis par les mêmes questions, et notamment celle de la régulation des réseaux sociaux», a indiqué M. Maistre à l'AFP.
«Le continent africain a un taux d'équipement téléphonique très important» avec «une population très jeune», et «les réseaux sociaux sont un élément assez déstabilisant de ces sociétés», a-t-il ajouté.
Selon lui, «ces pays sont tout comme nous confrontés à la préoccupation des opinions publiques face au développement de la manipulation de l'information, de la haine en ligne ou la prolifération de contenus illicites».
Dans sa déclaration, le Refram cite le récent règlement européen sur les services numériques («Digital Services Act», DSA) comme faisant partie des «standards les plus avancés en matière de régulation des plateformes en ligne».
Ce règlement, qui vise à contraindre les plateformes à mieux lutter contre les contenus illégaux (par exemple la pédopornographie), prévoit des amendes pouvant atteindre jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel en cas d'infraction.
«Cette approche continentale intéresse beaucoup nos collègues» africains, a commenté M. Maistre.
Selon lui, le mécanisme européen peut être «une source d'inspiration» pour la mise en place en Afrique d'un cadre voisin, avec une «approche régionale» plutôt qu'une réglementation pays par pays.