BRUXELLES: La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib s'est coupé une mèche de cheveux jeudi en séance à la Chambre des députés en soutien aux femmes iraniennes, dénonçant la répression «intolérable» par le régime de Téhéran des manifestations.
La ministre belge francophone, issue d'une famille d'origine algérienne, a saisi une paire de ciseaux et exécuté ce geste en imitant une députée d'opposition d'origine iranienne assise à ses côtés, lors de la séance de questions au gouvernement à la Chambre.
Mme Lahbib s'est dite «bouleversée» par la mort «révoltante» de Mahsa Amini le mois dernier à Téhéran.
Mardi soir, lors du débat parlementaire, l'eurodéputée suédoise d'origine irakienne Abir Al-Sahlani s'est coupé les cheveux au pupitre de l'hémicycle pour manifester son soutien à la lutte des femmes iraniennes.
La situation en Iran a été au coeur du début de la session plénière du Parlement européen, quand sa présidente Roberta Metsola a déclaré lundi soir, à l'ouverture de la session, que «la mort brutale de Mahsa Amini, 22 ans, marquait un tournant».
«A chaque fille se battant pour ses droits en Iran, laissez-moi vous dire que vous n'êtes pas seules, nous sommes avec vous, ce Parlement européen se tient fièrement aux côtés de tous ceux qui réclament le changement», a poursuivi la responsable maltaise.
Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile. Le drame a entraîné en Iran une vague de manifestations qui s'est heurtée à une répression meurtrière.
«La répression aurait déjà fait plus de 150 morts sans compter les centaines de blessés et les arrestations», a affirmé devant les députés belges Hadja Lahbib, disant se fier à «des sources indépendantes».
Comme les Etats-Unis - qui ont annoncé jeudi des sanctions économiques contre sept hauts responsables iraniens pour leur rôle dans cette répression-, l'Union européenne pourrait prochainement sanctionner les Iraniens qu'elle juge responsables.
La question sera au menu de la réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept prévue le 17 octobre.
Selon Mme Lahbib, huit pays de l'UE (France, Allemagne, Italie, Espagne, Danemark, Belgique, République tchèque et Luxembourg) réclament conjointement des sanctions contre les responsables des services de sécurité ayant ordonné cette répression.