Tuerie en Thaïlande: 37 morts, dont 23 enfants dans l'attaque d'une crèche

Le bilan de la fusillade est monté à «au moins 30 morts», dont 23 enfants. (AFP)
Le bilan de la fusillade est monté à «au moins 30 morts», dont 23 enfants. (AFP)
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Publié le Jeudi 06 octobre 2022

Tuerie en Thaïlande: 37 morts, dont 23 enfants dans l'attaque d'une crèche

  • Le tireur, âgé de 34 ans, équipé d'un fusil, d'un pistolet et d'un couteau, a ouvert le feu dans une crèche, vers 12h30 heure locale (06h30 GMT), a décrit le colonel de police Jakkapat Vijitraithaya
  • Une vidéo après le drame a montré les parents effondrés se recueillant dans un refuge près de la crèche, une maison située dans un jardin

UDON THANI: Un ancien policier armé d'un fusil et d'un couteau a tué jeudi 37 personnes, majoritairement des enfants d'une crèche en Thaïlande, l'un des pires massacres que le royaume ait connu, avant de tuer sa famille et de se suicider. 

Le nouveau bilan de la police royale thaïlandaise fait état de 37 morts, dont 23 enfants, et 12 blessés, dans le district rural de Na Klang (nord), en plus de l'assaillant 

Le tireur, âgé de 34 ans, équipé d'un fusil, d'un pistolet et d'un couteau, a ouvert le feu dans une crèche, vers 12h30 heure locale (06h30 GMT), a décrit le colonel de police Jakkapat Vijitraithaya. 

Il a ensuite pris la fuite en voiture, fauchant au passage plusieurs passants, avant de tuer sa femme et leur garçon. Le massacre a pris fin quand il s'est donné la mort. 

"L'assaillant s'est garé devant la crèche, il a tiré et tué quatre des employés qui déjeunaient devant", a raconté à l'AFP Nanthicha Punchum, directrice de la crèche. 

"Il a défoncé la porte d'entrée avec son pied, il est entré et a commencé à taillader la tête des enfants avec un couteau", a-t-elle décrit. 

Une vidéo après le drame a montré les parents effondrés se recueillant dans un refuge près de la crèche, une maison située dans un jardin. 

Massacre « horrible » 

Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, qui se rend sur place vendredi, a ordonné l'ouverture d'une enquête après ce massacre "horrible", a-t-il écrit sur son compte Facebook. 

Le dirigeant a demandé au chef de la police "d'accélérer les investigations." 

"Il a essayé de percuter des gens sur la route. Il a percuté une moto et deux personnes étaient blessées. Je me suis dépêchée de m'éloigner", a indiqué une femme témoin, Paweena Purichan, 31 ans, qui roulait à moto vers sa boutique. "Il y avait du sang partout", a-t-elle dit. 

Le tireur, Panya Khamrab, qui réside près de la crèche, avait été limogé de son poste de sergent en juin en raison d'un problème lié à la drogue, a déclaré en conférence de presse Damrongsak Kittiprapat, le chef de la police nationale. 

"Il était attendu à son procès demain (vendredi) sur son problème de drogue", a-t-il déclaré. "L'assaillant était dans un état de folie", mais un test sanguin doit déterminer si c'est lié à une consommation de drogue, a-t-il encore dit, précisant qu'une arme utilisée avait été achetée légalement et à titre personnel. 

"Ce qui s'est passé aujourd'hui sera une leçon pour empêcher ça d'arriver encore à l'avenir", a-t-il insisté. 

29 morts en 2020 

La province de Nong Bua Lamphu se trouve près du "Triangle d'or", aux confins de la Birmanie et du Laos, considéré depuis des décennies comme le point central de la production de drogue dans la région. 

L'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, s'est dite "attristée et choquée par la fusillade tragique". 

"Je suis choquée par les événements horribles en Thaïlande. Mes pensées vont vers ceux affectés et les secouristes", a réagi sur Twitter la Première ministre britannique Liz Truss. 

"C'est impossible de comprendre la douleur de cette nouvelle horrible de Thaïlande. Tous les Australiens envoient leur amour et leurs condoléances", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese. 

La Thaïlande est l'un des pays du monde comptant le plus grand nombre d'armes en circulation. 

Une fusillade perpétrée par un officier de l'armée s'était produite en février 2020 en Thaïlande dans un centre commercial de Nakhon Ratchasima, faisant 29 morts. 

Le tireur, un adjudant-chef de 31 ans, avait été abattu par les forces de l'ordre après sa virée meurtrière de près de 17 heures. Il était passé à l'acte après une dispute avec un supérieur. 

"C'est sans précédent en Thaïlande et je veux que ce soit la dernière fois qu'une telle crise se produise", avait alors déclaré le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, toujours en poste. 

Un sergent-major de l'armée royale a également été à l'origine d'une fusillade dans un site militaire à Bangkok en septembre, tuant deux officiers. 


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.