LONDRES: Des écolières iraniennes ont rejoint les manifestations contre la mort de Mahsa Amini, déclenchant le plus grand soulèvement civil en Iran depuis trois ans.
Une série de vidéos, vérifiées par la BBC, montrent des adolescentes aux quatre coins de l’Iran agitant leurs voiles en l’air et scandant des slogans anti-gouvernementaux.
Dans une vidéo virale, des groupes de jeunes filles sans hijab à Karaj ont été filmés en train d’expulser un prétendu fonctionnaire de leur école lundi. Les filles ont jeté des bouteilles d’eau vides sur l’homme en criant «honte à vous» jusqu’à ce qu’il se retire en passant par un portail.
Dans un autre clip filmé à Karaj, une ville située à l’ouest de Téhéran, on peut entendre des élèves crier: «Si nous ne nous unissons pas, ils nous tueront une par une.» Le même jour, à Chiraz, des dizaines d’écolières ont bloqué la circulation sur une route principale en agitant leurs voiles en signe de protestation contre le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. «Mort au dictateur», ont-elles scandé.
Des manifestations similaires ont été signalées mardi à Téhéran et dans les villes de Saqez et Sanandaj, dans le nord-ouest du pays. Par ailleurs, des filles ont été photographiées sans hijab dans leur salle de classe, faisant des gestes obscènes devant des images de Khamenei et du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Rouhollah Khomeini.
Les manifestations des écolières ont commencé rapidement après que M. Khamenei a rompu son silence sur l’agitation nationale en accusant les ennemis jurés du pays, les États-Unis et Israël, d’être à l’origine des émeutes. Le Guide suprême a également soutenu les forces de sécurité, qui ont réagi aux contestations par une violente répression.
Les manifestations en Iran ont été motivées par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, il y a trois semaines. La jeune femme est tombée dans le coma alors qu’elle était détenue par la police des mœurs à Téhéran pour avoir prétendument enfreint la loi sur le port du voile. Elle est décédée trois jours plus tard à l’hôpital.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com