Covid-19: les restrictions s'enchaînent en Europe, les manifestations de rejet aussi

Manifestations en Allemagne. (AFP)
Manifestations en Allemagne. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 novembre 2020

Covid-19: les restrictions s'enchaînent en Europe, les manifestations de rejet aussi

  • Des violences ont éclaté à Leipzig, dans l'est de l'Allemagne, entre les forces de l'ordre et des manifestants « anti-masques » alors que la police avait ordonné la dissolution d'un important rassemblement contre les restrictions
  • La police, qui par crainte de débordements s'était déployée en masse dans le centre-ville où se sont rassemblées quelque 20.000 personnes

LEIPZIG : Les restrictions se multiplient en Europe et provoquent des manifestations de rejet comme samedi à Leipzig et à Madrid face à la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 qui continue de battre des records de contaminations aux Etats-Unis.

Des violences ont éclaté à Leipzig, dans l'est de l'Allemagne, entre les forces de l'ordre et des manifestants « anti-masques » alors que la police avait ordonné la dissolution d'un important rassemblement contre les restrictions prises face à la pandémie de coronavirus.

La police, qui par crainte de débordements s'était déployée en masse dans le centre-ville où se sont rassemblées quelque 20.000 personnes, a indiqué à l'AFP avoir procédé à "des arrestations" sans plus de précisions. Des heurts étaient toujours signalés dans la soirée.

A Madrid, des centaines de complotistes et activistes anti-vaccins ont manifesté samedi le long de la promenade du Prado contre la « dictature » du virus Covid-19 et les restrictions imposées par les autorités espagnoles pour tenter d'endiguer l'épidémie.

« Ils ont besoin de réduire la population » et « ils ont commencé par tuer les vieillards dans les maisons de retraite », a déclaré à l'AFP une manifestante, Chelo Sánchez. 

« La peur a pour conséquence une baisse de nos défenses (immunitaires) », a assuré de son côté une autre manifestante, Maribel García, qui dit ne porter de masque que si son interlocuteur « a peur ».

Les confinements décrétés à travers l'Europe pour juguler cette nouvelle vague, s'ils sont moins stricts qu'au printemps, sont aussi moins bien acceptés. 

« Nous sommes fatigués par le Covid, par les restrictions de plus en plus strictes », déplore Anna Piotrowska, architecte polonaise de 35 ans.

De nouvelles restrictions sont entrées en vigueur samedi en Pologne, qui a enregistré un demi-million de cas : cinémas, théâtres, institutions culturelles sont fermés. 

Dans les centres commerciaux, seuls les magasins jugés essentiels sont ouverts. Les élèves du primaire vont passer lundi comme les autres élèves à l'enseignement à distance. 

La Grèce s'était réveillée samedi comme engourdie dans un deuxième confinement, comme avant elle la France, l'Angleterre, l'Irlande et des régions d'Italie. La principale rue commerçante d'Athènes, très fréquentée la veille, était déserte, les employés municipaux désinfectant les places vides.

Pour chaque sortie, les Grecs doivent obtenir un feu vert des autorités, par SMS. Des barrages routiers vérifient les permis spéciaux nécessaires pour se déplacer. L'amende pour ceux qui ne portent pas le masque a doublé, à 300 euros. Le confinement devrait durer trois semaines. 

Bourdonnant d'activité, les salons de coiffure restent ouverts ce week-end pour répondre à l'énorme demande de coupes de cheveux et de colorations.

« Je veux me faire coiffer pour que ce que je vois dans le miroir tous les matins pendant le confinement ne m'attriste pas », confie à l'AFP Petrina, quadragénaire.

Avant cette mise à l'arrêt, plus de 70.000 voitures ont quitté la capitale vendredi dans les embouteillages, selon la police.

Selon un comptage effectué par l'AFP à partir de sources officielles, la pandémie a fait plus de 300.000 morts sur le continent européen, pour plus de douze millions d'infections. 

C'est la deuxième zone du monde la plus endeuillée, derrière l'Amérique latine et les Caraïbes (plus de 410.000 décès).

La France a dépassé a elle seule samedi la barre des 40.000 décès liés au Covid-19, selon des données publiées par l'agence sanitaire Santé publique France (SpF).

Vendredi, c'était l'Italie qui avait confiné 16 millions d'habitants des quatre régions les plus gravement touchées par l'épidémie. L'ensemble de la péninsule est sous couvre-feu entre 22H00 et 5H00.

En Iran, pays le plus touché au Moyen-Orient, le gouvernement s'est résolu à imposer de nouvelles restrictions: centres commerciaux, cinémas et salles de sport fermeront à 18H00 dans certaines villes.

Sur le plan scientifique, des inquiétudes sont nées après la découverte chez douze personnes au Danemark d'une version mutante du SARS-CoV-2 transmissible à l'homme, issue d'élevages de vison. Par précaution le Royaume-Uni a annoncé samedi fermer ses frontières aux voyageurs de ce pays.  

La mutation d'un virus est banale et souvent anodine, selon la communauté scientifique. Mais dans le cas de cette souche, appelée « Cluster 5 », elle implique, d'après les premières études, une moindre efficacité des anticorps humains, ce qui menace la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19.

Six pays, le Danemark, les Pays-Bas, l'Espagne, la Suède, l'Italie et les Etats-Unis, ont rapporté à l'OMS des cas de Covid-19 dans des élevages de visons. Tous les visons élevés au Danemark, soit 15 à 17 millions d'animaux, vont être abattus.

Le Covid-19 a fait au moins 1.243.513 morts dans le monde et officiellement infecté plus de 49,3 millions de personnes depuis le début de la pandémie, selon un comptage réalisé samedi par l'AFP à partir de sources officielles.

L'épidémie explose aux Etats-Unis, de loin le pays le plus endeuillé au monde avec 236.099 décès dus au nouveau coronavirus. 

Un total de 127.021 nouveaux cas positifs au Covid-19 en 24 heures y ont été recensés vendredi, troisième record quotidien d'affilée, selon l'université Johns Hopkins.

Elu samedi à la Maison Blanche, le candidat démocrate Joe Biden avait promis vendredi soir de mettre en oeuvre dès le « premier jour » de sa présidence son plan d'action contre le virus. 

« Cela ne pourra pas sauver les vies qui ont été perdues mais cela sauvera des vies ces prochains mois », a-t-il affirmé.

 


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »