AJACCIO: Le parti autonomiste Femu a Corsica, majoritaire à l'Assemblée de Corse, a réaffirmé dimanche "sa détermination" à poursuivre le dialogue avec le gouvernement sur l'avenir de l'île, malgré le refus d'un aménagement de peine pour Pierre Alessandri, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac.
La cour d'appel de Paris a rejeté jeudi une demande de semi-liberté probatoire de M. Alessandri, 64 ans, condamné à la perpétuité en 2003 pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, et qui est libérable depuis 2017.
Les élus de l'Assemblée de Corse avaient fait part le jour même dans une déclaration commune de leur "indignation". Le lendemain, une association de défense des prisonniers avait appelé les élus à suspendre les discussions avec le gouvernement, ce qu'avait annoncé faire le parti indépendantiste Core in Fronte, minoritaire à l'Assemblée de Corse.
Femu a Corsica, parti autonomiste de Gilles Simeoni, président de l'exécutif corse, a réaffirmé dans un communiqué dimanche "sa détermination à voir aboutir le processus de discussions en cours avec Paris", dénonçant néanmoins "la logique de vengeance" qui motive, selon le parti, la décision de justice.
Celle-ci fait "peser un risque majeur sur le processus" de discussion, a ajouté le parti, selon lequel il y a "urgence à recréer les conditions du dialogue et de la confiance".
Une dizaine de jours après la confirmation par la cour d'appel de Paris de la libération conditionnelle de deux anciens membres de l'organisation séparatiste basque ETA, désormais dissoute, le parti autonomiste corse a appelé élus, syndicats et associations corses à "prendre position en faveur de la libération" de Pierre Alessandri, demandant au gouvernement de reconnaître que la décision concernant l'ETA était selon lui "parfaitement transposable à la situation de la Corse".
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a pour sa part déploré dans une tribune la décision prononcée, appelant l'Etat à permettre "d'aborder dans des conditions apaisées la dimension politique de la question corse".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a initié en juillet un cycle de réunions avec les élus corses sur l'avenir de l'île, y compris institutionnel, est attendu en Corse jeudi et vendredi.