Les écoles libanaises peinent à ouvrir leurs portes en raison de problèmes financiers

La situation économique catastrophique du Liban a contraint des milliers de parents à transférer leurs enfants des écoles et universités privées vers les établissements publics (Photo, Reuters).
La situation économique catastrophique du Liban a contraint des milliers de parents à transférer leurs enfants des écoles et universités privées vers les établissements publics (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

Les écoles libanaises peinent à ouvrir leurs portes en raison de problèmes financiers

  • Le taux d'abandon scolaire augmente car les parents ne sont pas en mesure de payer les choses essentielles, avertit un représentant de l'Unicef
  • Les frais de transport dépassent les salaires de la plupart des parents, dont beaucoup sont des agriculteurs ou des membres de l'armée et des forces de sécurité intérieure, a ajouté Soleiman

BEYROUTH: Le système d'enseignement public libanais est menacé d'effondrement une semaine avant le début de l'année scolaire, les enseignants ne pouvant pas payer les transports et les élèves abandonnant l'école parce que leurs parents ne peuvent pas payer les articles scolaires essentiels.

Après trois ans d'une crise économique qui ne montre aucun signe de fin, les écoles ont également du mal à répondre aux besoins de base, tels que le chauffage et l'électricité.

Un conseiller d'Abbas Halabi, le ministre de l'Éducation et de l'enseignement supérieur du gouvernement intérimaire, a déclaré à Arab News que des réunions étaient organisées avec les pays donateurs, les organisations internationales, la Banque mondiale et les ambassadeurs dans le but de couvrir les frais de transport des enseignants vers les écoles.

L'assistance pour aider les étudiants à aller à l'école n'a pas encore été discutée, a affirmé le fonctionnaire.

La situation économique catastrophique du Liban a contraint des milliers de parents à transférer leurs enfants des écoles et universités privées vers les établissements publics.

Edouard Beigbeder, le représentant de l'Unicef au Liban, a mis en garde contre une augmentation du nombre d'élèves abandonnant l'école.

Selon les estimations, jusqu'à 16 % des enfants libanais et 49 % des élèves réfugiés syriens n'ont pas été inscrits à l'école primaire, malgré les efforts du ministère de l'Éducation pour encourager le retour aux études.

Les parents accusent les difficultés financières du pays d'être à l'origine du problème, affirmant qu'ils ne peuvent pas payer les frais de transport, les livres ou la papeterie de leurs enfants.

Depuis New York, lors d'un sommet sur l'éducation organisé en marge de l'Assemblée générale des Nations unies il y a dix jours, Halabi a prévenu que «si les étudiants libanais ne reçoivent pas d'éducation, aucun autre ne le fera».

Il avait auparavant plaidé auprès des donateurs afin d’«obtenir une aide qui permette au ministère de lancer l'année scolaire, ce qui semble impossible compte tenu du refus des instances éducatives de se présenter dans les écoles publiques et à l'Université libanaise».

Le Liban demande une aide d'environ 100 millions de dollars américains (1 dollar américain = 1,02 euro) pour l'enseignement préuniversitaire, 37 millions de dollars pour l'Université libanaise et 20 millions de dollars pour l'enseignement professionnel.

Outre la mise en œuvre d'une multitude de réformes économiques et politiques, la communauté internationale a demandé au Liban d'intégrer les élèves syriens et libanais dans les périodes du matin et de l'après-midi afin de réduire les dépenses.

Les écoles et les universités privées ont exigé le paiement des frais de scolarité en partie en livres libanaises et en partie en dollars.

Cependant, le ministère de l'Éducation s'est opposé à cette décision, affirmant qu'elle enfreignait les lois qui stipulent l'utilisation de la monnaie libanaise.

Les établissements d'enseignement ont ignoré l'objection, affirmant que la seule alternative était de fermer leurs portes et ont ainsi créé un «fonds de contribution des parents» distinct du budget.

Les parents qui n'étaient pas en mesure de payer les frais de scolarité avaient la possibilité de transférer leurs enfants des écoles ou universités privées vers des établissements publics.

Houda Soleiman, présidente de l'association Human and Future pour les enfants ayant des besoins spéciaux, a déclaré qu'elle ne pourra pas ouvrir l'école de Taanayel dans la vallée de la Bekaa cette année parce que le ministère des Affaires sociales, qui «nous fournit une aide, n'a pas payé ce qu'il nous doit».

À cause de la limitation des retraits bancaires mensuels, elle ne peut payer que deux salaires d'enseignant.

«Nous avons des spécialistes des capacités physiques et motrices et de l'ergothérapie dont les salaires sont élevés, sans compter les frais de carburant», a-t-elle expliqué.

Soleiman a signalé que les parents ne pouvaient pas contribuer ou même déposer leurs enfants à l'école, car certains parcouraient de longues distances.

Les frais de transport dépassent les salaires de la plupart des parents, dont beaucoup sont des agriculteurs ou des membres de l'armée et des forces de sécurité intérieure, a-t-elle ajouté.

Le ministère de l'Éducation n'a pas encore résolu le conflit qui l'oppose aux organisations éducatives qui réclament une augmentation de salaire et d'autres avantages financiers.

Selon une étude du Centre pour la recherche et le développement de l'éducation, le nombre d'étudiants au Liban a dépassé un million il y a deux ans.

Cela comprend 334 536 élèves, soit 31 % dans les écoles publiques, 565 593 élèves, soit 52 %, dans les écoles privées et 140 312 élèves, soit 13 % dans les écoles privées gratuites.

Il y a 36 375 étudiants, soit plus de 3 % dans les écoles de l'Unrwa pour les réfugiés palestiniens.

Le Liban compte 40 universités et instituts et plus de 40 % des étudiants de l'enseignement supérieur fréquentent l'Université libanaise, un établissement public.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).