La Russie bloque une résolution du Conseil de sécurité condamnant ses annexions en Ukraine

Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies votent une résolution pour ne pas reconnaître l'annexion par la Russie des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporizhzhia le 30 septembre 2022 à New York. (Photo, AFP)
Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies votent une résolution pour ne pas reconnaître l'annexion par la Russie des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporizhzhia le 30 septembre 2022 à New York. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

La Russie bloque une résolution du Conseil de sécurité condamnant ses annexions en Ukraine

  • En dehors du veto russe, la résolution a recueilli 10 voix en sa faveur et quatre pays se sont abstenus, la Chine, l'Inde, le Brésil et le Gabon
  • Ce projet de résolution, préparé par les Etats-Unis et l'Albanie, appelait tous les Etats et autres organisations « à ne pas reconnaître une pseudo-annexion» des quatre régions par la Russie

NATIONS-UNIES : La Russie a sans surprise utilisé son veto vendredi pour empêcher l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant son annexion de quatre régions ukrainiennes, un texte qui va être soumis à l'Assemblée générale où tous les Etats membres ont une voix.

En dehors du veto russe, la résolution a recueilli 10 voix en sa faveur et quatre pays se sont abstenus -- la Chine, l'Inde, le Brésil et le Gabon --, un résultat que les Occidentaux ont décrit comme une preuve de l'isolement de la Russie.

Le projet de texte vu par l'AFP, rédigé avant la signature vendredi par le président russe Vladimir Poutine des documents d'annexion des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson, condamnait les "soi-disant référendums illégaux" qui ne peuvent avoir "aucune validité" ni "servir de base à une altération du statut de ces régions".

Ce projet de résolution, préparé par les Etats-Unis et l'Albanie, appelait tous les Etats et autres organisations "à ne pas reconnaître une pseudo-annexion" des quatre régions et exigeait également le retrait des troupes russes "immédiatement, complètement et sans conditions".

"Vous nous forcez intentionnellement à utiliser notre veto pour pouvoir vous lancer dans des envolées lyriques sur le fait que nous abusons de notre droit", a accusé l'ambassadeur russe à l'ONU Vassily Nebenzia, dénonçant une "action ouvertement hostile de l'Occident".

Si le veto russe ne faisait aucun doute, les yeux étaient tournés vers la Chine, officiellement neutre mais parfois accusée par les Occidentaux d'être trop conciliante avec la Russie.

Comme en février au lendemain de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Chine s'est abstenue vendredi.

"Toute action du Conseil de sécurité doit favoriser l'amélioration de la situation et la résolution de la crise, plutôt que d'intensifier les conflits et exacerber la confrontation", a commenté l'ambassadeur chinois Zhang Jun, répétant que Pékin soutenait la souveraineté et l'intégrité territoriale "de tous les pays".

"La Russie est plus seule que jamais", a estimé l'ambassadeur français Nicolas de Rivière.

«Pas si seule»

Seule, certes, mais "pas aussi seule que l'Occident le voudrait", a nuancé Richard Gowan, analyste au sein de l'ONG International Crisis Group.

Si le plus important était que la Chine s'abstienne, "le nombre important d'abstentions laisse entendre que la lassitude observée concernant l'Ukraine est toujours à un niveau élevé", a-t-il ajouté.

Les Occidentaux vont désormais se tourner vers l'Assemblée générale, qui devrait se prononcer dans les prochains jours.

"Nous allons à l'Assemblée générale, où chaque pays a un vote. Les nations du monde diront clairement qu'il est illégal et tout simplement inacceptable d'essayer de redessiner les frontières d'un autre pays par la force", a lancé l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

Ce futur vote à l'Assemblée générale, où aucun des 193 Etats membres n'a de veto, permettra d'évaluer plus précisément le degré d'isolement de la Russie, alors que certains pays en développement s'agacent que l'Occident concentre toute son attention sur l'Ukraine.

Au printemps, l'Assemblée générale avait voté trois résolutions concernant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la troisième fin avril s'étant traduite par un effritement de l'unité internationale face à Moscou.

Le 2 mars, lors d'un premier vote historique, 141 pays avaient condamné l'invasion russe, cinq pays votant contre (Russie, Bélarus, Syrie, Corée du Nord et Erythrée), 35 s'abstenant.

Le 24 mars, l'Assemblée avait réclamé un accès humanitaire sans entrave et la protection des civils en Ukraine: 140 voix pour, cinq contre (les mêmes) et 38 pays avaient choisi l'abstention.

Le 7 avril, seulement 93 pays avaient soutenu la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, 24 votant contre et 58 s'abstenant.

Après la session sur les "référendums" d'annexion, le Conseil a discuté, à la demande de la Russie, des quatre fuites touchant les gazoducs Nord Stream en mer Baltique.

Alors que l'origine et l'auteur des explosions restent mystérieuses, la Russie, vers laquelle tous les regards se sont tournés, a de nouveau suggéré l'implication des Etats-Unis qui ont eux nié toute responsabilité.

Quant à l'ONU, elle "n'est pas en mesure de vérifier ou de confirmer aucun des détails rapportés", a déclaré Navid Hanif, sous-secrétaire général chargé du développement économique, soulignant les risques que les fuites font peser sur les marchés de l'énergie et sur l'environnement.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.