En quête d'économies, la BBC coupe dans son service international

Les programmes proposés par les rédactions étrangères de la BBC sont cruciaux pour certains pays où il existe peu de médias indépendants et où la liberté de la presse est strictement restreinte. (Photo, AFP)
Les programmes proposés par les rédactions étrangères de la BBC sont cruciaux pour certains pays où il existe peu de médias indépendants et où la liberté de la presse est strictement restreinte. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

En quête d'économies, la BBC coupe dans son service international

  • L'objectif est de réaliser 500 millions de livres annuels (559,2 millions d'euros) d'économies, afin de combler le trou laissé dans ses comptes par le gel de la redevance
  • Pour le prestigieux BBC World Service, qui touche 365 millions de personnes dans le monde chaque semaine et constitue un outil majeur du «soft power» britannique, le couperet est tombé

LONDRES : Contrainte à des "choix difficiles" pour atteindre ses objectif d'économies, la BBC a annoncé jeudi la suppression de centaines de postes dans son service international, avec un transfert massif en ligne de programmes en langues étrangères diffusés jusqu'à présent à la radio et télévision.

Sous pression financière du gouvernement conservateur et à la peine face à l'exode de son public vers les plateformes, le groupe audiovisuel public britannique, qui s'apprête à fêter son centenaire, avait annoncé en mai un plan drastique de transformation.

L'objectif est de réaliser 500 millions de livres annuels (559,2 millions d'euros) d'économies, afin de combler le trou laissé dans ses comptes par le gel de la redevance et d'investir pour accélérer sa mutation vers le numérique.

Pour le prestigieux BBC World Service, qui touche 365 millions de personnes dans le monde chaque semaine et constitue un outil majeur du "soft power" britannique, le couperet est tombé.

Sur les 1 000 postes supprimés dans le groupe, sur 22.000 employés, il en perdra 382, pour des économies estimées à 28,5 millions de livres par an (31 millions d'euros).

Le projet va se traduire par la fermeture des radios en arabe, en perse et en chinois, ainsi que l'arrêt de certains programmes TV en Afrique ou Asie, a précisé dans un communiqué le groupe audiovisuel public britannique.

"L'évolution des habitudes du public dans le monde, avec un nombre croissant de personnes accédant aux informations par voie numérique, s'accompagne d'un climat financier difficile", a rappelé le groupe.

La BBC assure qu'aucun des 41 services en langue étrangère ne sera complètement fermé. Presque la moitié d'entre eux ne seront plus disponibles qu'en ligne, certains d'entre eux vont déménager de Londres, vers Bangkok pour la rédaction thaïlandaise, vers Nairobi pour le bulletin télévisé africain.

Un hub spécialisé sur la Chine sera mis en place à Londres, tandis qu'un service se consacrera à produire des contenus "originaux" orientés vers le numérique sur l'Afrique, en 12 langues.

Les programmes proposés par les rédactions étrangères de la BBC sont cruciaux pour certains pays où il existe peu de médias indépendants et où la liberté de la presse est strictement restreinte.

Redevance menacée

"Des centaines de millions de personnes font confiance à la BBC pour obtenir des informations justes et impartiales, notamment dans les pays où elles sont rares", a souligné Liliane Landor, directrice du BBC World Service, dans le communiqué.

"Il existe des arguments convaincants en faveur de l'expansion de nos services numériques au sein du World Service, afin de mieux servir nos publics", a-t-elle ajouté. "La façon dont le public accède aux informations et aux contenus évolue et toucher les audiences du monde entier avec un journalisme de qualité et de confiance représente de plus en plus un défi."

Déjà difficile, le contexte s'est encore dégradé pour la "Beeb" ces derniers mois avec l'envolée des prix et donc de ses coûts, la poussant à "des choix difficiles".

Pour atteindre ses objectifs d'économies globaux, le groupe a déjà annoncé son intention de fusionner ses chaînes d'informations britannique et internationale. Il va également cesser de diffuser en linéaire certaines chaînes, pour les enfants ou culturelle notamment.

Le groupe s'est fixé comme objectif de réaliser 75% de ses audiences via sa plateforme numérique de programmes télévisés iPlayer, avec des investissements pour créer de nouveaux contenus et également de nouveaux podcasts.

Aux bouleversements des habitudes de consommation de ses audiences, avec l'émergence de Netflix ou Disney+, s'ajoutent des relations difficiles avec le pouvoir conservateur, qui l'a accusé de biais anti-Brexit et plus généralement d'être centré sur les élites urbaines plutôt que les classes populaires.

Le gouvernement a gelé en janvier pour deux ans la redevance (159 livres, 177 euros) et remis en question la survie à long terme de ce mode de financement mal aimé, surtout en période d'inflation historique.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.