Covid: Le virus peut se propager par les visons, alertent les scientifiques

Des employés du gouvernement danois, en combinaison de protection pour l’abattage de l’ensemble des visons du pays sous l’ordre de la Première ministre Mette Frederiksen (Photo, Henning BAGGER/Ritzau SCANPIX/AFP).
Des employés du gouvernement danois, en combinaison de protection pour l’abattage de l’ensemble des visons du pays sous l’ordre de la Première ministre Mette Frederiksen (Photo, Henning BAGGER/Ritzau SCANPIX/AFP).
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Publié le Samedi 07 novembre 2020

Covid: Le virus peut se propager par les visons, alertent les scientifiques

  • La Première ministre danoise Mette Frederiksen a annoncé mercredi l'abattage de la totalité des plus de 15 millions de visons du pays
  • L'annonce a fait l'effet d'une bombe dans les médias à travers le monde, dans un climat de grande angoisse face à une pandémie de Covid-19 qui a déjà fait plus de 1,2 million de morts

PARIS: Certains animaux peuvent attraper le Covid-19 et les visons peuvent même contaminer l'Homme. Mais il n'existe pas de preuve à ce stade que ce saut entre espèces aggrave l'épidémie, selon les scientifiques, prudents mais vigilants après les annonces spectaculaires du Danemark.

La Première ministre danoise Mette Frederiksen a annoncé mercredi l'abattage de la totalité des plus de 15 millions de visons du pays, affirmant qu'une version mutée du SARS-Cov-2 qui pourrait menacer l'efficacité d'un futur vaccin avait été transmise par ces animaux à douze personnes.

L'annonce a fait l'effet d'une bombe dans les médias à travers le monde, dans un climat de grande angoisse face à une pandémie de Covid-19 qui a déjà fait plus de 1,2 million de morts en moins d'un an.

Mais de nombreux experts se sont montrés circonspects, s'interrogeant sur la réalité des supposés dangers de cette mutation en l'absence de publication scientifique. 

« Je souhaiterais vraiment que cette tendance à faire de la science par communiqués de presse cesse. Il n'y a aucune raison que les données génomiques ne puissent pas être partagées pour permettre à la communauté scientifique d'évaluer ces affirmations », a dénoncé sur Twitter Angela Rasmussen, virologue à l'université de Columbia (New York).

Les virus à ARN, comme le coronavirus apparu en Chine fin 2019, mutent tout le temps, sans nécessairement de conséquences significatives. Aucune étude scientifique ne démontre d'ailleurs à ce stade qu'une des nombreuses mutations du SARS-Cov-2 ait pu modifier sa contagiosité ou sa dangerosité.

La contamination de visons n'est pas non plus une nouveauté. Outre le Danemark, de nombreux élevages ont été touchés depuis le mois de juin aux Pays-Bas, aux Etats-Unis ou en Espagne. Et quelques cas d'infections d'êtres humains par des visons ont également été rapportés.

Les annonces danoises vont plus loin, décrivant le passage, du vison à l'Homme, d'une souche différente du virus.

« D'après les informations des autorités danoises, ce virus n'est pas plus pathogène ni plus virulent », indique Gilles Salvat, expert de l'agence sanitaire française Anses. 

Mais la crainte est qu'il « émerge comme second virus dominant dans la population (...). Faire un vaccin pour une souche est déjà compliqué, si on doit en faire contre deux, quatre ou six souches c'est encore plus compliqué », poursuit le spécialiste, qualifiant ainsi de « précaution » la décision d'abattage des visons.

« Contre-productif »

« Cette mesure est entièrement justifiable d'un point de vue sanitaire pour éliminer une source de transmission du virus conséquente », renchérit le Pr François Balloux, de l'University College de Londres.

Mais « évoquer le risque que les visons pourraient générer une seconde pandémie paraît excessif et contre-productif dans le climat anxiogène actuel », indique-t-il, notant que des mutations similaires existent déjà dans la population sans s'être répandues.

« On sait que ce virus avec les mêmes mutations a émergé dans des élevages de visons, a été transmis à des gens et n'est pas du tout monté en fréquence, il reste rare dans la population », insiste-t-il, même s'il reconnaît que ce n'est pas « entièrement impossible » que cette lignée « puisse se répandre et rendre les vaccins moins efficaces ».

Les « véritables implications des changements » apportés par la mutation qui touche la protéine permettant au virus d'entrer dans une cellule « n'ont pas été évaluées par la communauté scientifique », a de son côté expliqué James Wood, professeur de médecine vétérinaire à l'Université de Cambridge. 

« Il est trop tôt pour dire que ce changement provoquera un échec des vaccins ou de l'immunité », a-t-il ajouté, cité par l'organisme britannique Science Media Centre.

Outre les visons, des cas de contaminations par le virus du Covid-19 ont été recensés chez d'autres carnivores : surtout des chats, mais aussi des chiens et même des tigres et des lions d'un zoo de New York.

A ce stade, « le risque d'une propagation du Covid-19 des animaux aux Hommes est considéré comme très faible », estiment toutefois les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Le chien ou le chat « sont des culs-de-sac épidémiologiques - c'est-à-dire qu'ils peuvent héberger le virus provisoirement mais ils ne le multiplient pas suffisamment pour être contagieux », insiste Gilles Salvat.

Après les annonces danoises, l'académie de médecine française a tout de même appelé vendredi les personnes infectées à « éviter tout contact » avec leurs animaux de compagnie, en particulier les furets, de la même famille que les visons.

Angela Rasmussen s'inquiète elle d'une installation du virus chez les chats non domestiques. « Les chats sont réceptifs à l'infection et il y a des millions de chats sauvages aux Etats-Unis (et des millions de plus dans le monde) », souligne la virologue. 

« Si les chats deviennent un réservoir établi, on pourrait être coincés avec le SARS-Cov-2 pendant des années ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.