Un podcasteur saoudien donne la parole aux créateurs locaux et régionaux

Hatem Alakeel se trouve ici à Londres, où il a lancé la saison 3 de son podcast, Gems of Arabia, en partenariat avec Harrods. (Photo fournie).
Hatem Alakeel se trouve ici à Londres, où il a lancé la saison 3 de son podcast, Gems of Arabia, en partenariat avec Harrods. (Photo fournie).
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Publié le Lundi 26 septembre 2022

Un podcasteur saoudien donne la parole aux créateurs locaux et régionaux

  • Fort de dix-huit ans d’expérience, M. Alakeel a commencé comme créateur de mode avec son label «Toby», qui modernise le thobe traditionnel
  • Il veut essayer de combler les écarts entre les différentes générations, qui semblent un peu déconnectées

DHAHRAN: Hatem Alakeel n’est pas seulement le podcasteur le mieux habillé d’Arabie saoudite. Il possède aussi un cœur d’or.

Son podcast, intitulé «Gems of Arabia» («Joyaux d’Arabie », NDLR), et qui vise à mettre en lumière «tous les joyaux cachés du monde arabe», a récemment entamé sa saison 3, avec un grand changement: il s’associe au célèbre grand magasin de luxe britannique Harrods.

Il s’agit de la première collaboration officielle au Moyen-Orient entre Harrods, une entreprise établie en 1849, et un podcast émergent. Ce dernier a été lancé en 2021.

«J’ai fait cela toute ma vie. C’est comme être dans un pensionnat [en Europe] et être l’ambassadeur de mon pays, l’Arabie saoudite. J’espère pouvoir poursuivre ce que j’ai fait ces dernières années et changer les stéréotypes pour renforcer les cultures saoudienne et arabe.»

Hatem Alakeel

«Harrods et Gems of Arabia s’associent pour une série de podcasts sur les moyens de combler le fossé entre les générations à travers la culture», annonce M. Alakeel à Arab News. «Notre podcast et Harrods sont deux institutions établies dans leurs propres régions qui ont le désir d’animer des discussions entre les invités qui excellent dans leur domaine et de jeter des ponts entre les deux générations au Royaume-Uni et au Moyen-Orient.»

«C’est de la boutique Harrods de Knightsbridge que nous organisons ces éditions spéciales de Gems of Arabia», indique-t-il.

Animateur à la voix douce et claire, M. Alakeel s’entretient avec des Saoudiens et des Arabes qui comptent parmi les plus intéressants du Royaume-Uni. Dans cette nouvelle saison, de nombreux invités surprises de la région Mena font leur apparition.

podcast
Bien que M. Alakeel, fier du patrimoine saoudien, soit originaire de Djeddah, il réside principalement à Dubaï. Toutefois, quel que soit l’endroit où il se trouve, il est toujours enthousiaste à l’idée de mettre l’accent sur les récits de la région. (Photo fournie).

Fort de dix-huit ans d’expérience, M. Alakeel a commencé comme créateur de mode avec son label Toby, qui modernise le thobe traditionnel. Il a fait preuve d’élégance dans tout ce qu’il a entrepris depuis avec Authenticite, son cabinet de conseil en marque.

Bien que M. Alakeel, fier du patrimoine saoudien, soit originaire de Djeddah, il réside principalement à Dubaï. Toutefois, quel que soit l’endroit où il se trouve, il est toujours enthousiaste à l’idée de mettre l’accent sur les récits de la région.

Depuis quatre ans, il propose une chronique en ligne dans laquelle il met à l’honneur les acteurs du changement qui façonnent le paysage saoudien de manière positive. Il savait qu’il était temps de recourir à une plate-forme différente pour donner encore plus d’écho la voix de ces personnes afin de tirer parti des conversations. Il a alors décidé de lancer le podcast.

EN BREF

 

  • Dans cette nouvelle saison, de nombreux invités surprises de la région Mena font leur apparition.
  • Hatem Alakeel a vécu une grande partie de sa vie à l’étranger. Sa mère lui répétait constamment de ne pas trop s’éloigner de son patrimoine et de ne jamais faire de compromis sur ses valeurs.
  • Il s’agit de la première collaboration officielle au Moyen-Orient entre Harrods, une entreprise établie en 1849, et un podcast émergent. Ce dernier a été lancé en 2021.
  • Pour M. Alakeel, l’authenticité est le maître mot. Il s’efforce désormais de définir les possibilités qui s’offrent aux créateurs locaux – parmi lesquels les Saoudiens qui vivent à l’étranger – pour se faire connaître.

Cette démarche a retenu l’attention de Harrods.

«Harrods est une institution que j’admire depuis que je suis enfant et qui suscite en moi un sentiment de nostalgie. Je crois que nous avons pu entrer en contact grâce à mon podcast sur la Saudi Cup lors de la deuxième saison. C’était à propos du patrimoine», précise-t-il.

Au fur et à mesure que M. Alakeel devient célèbre – sur Internet, et au-delà –, il décide de favoriser la mise en place d’un écosystème florissant pour les créateurs qui habitent la région ou qui y sont nés. Il veut créer le type de communauté qu’il aurait aimé voir naître au début de sa carrière.

En tant qu’influenceur sur Instagram, il veille à ce que ses publications soient disponibles à la fois en anglais et en arabe. Il essaie également de présenter le côté positif de chaque situation.

Sa mère, Seham Arab, récemment décédée, était un véritable pilier.

Bien que Hatem Alakeel ait vécu une grande partie de sa vie à l’étranger, sa mère lui répétait constamment de ne pas trop s’éloigner de ses racines et de ne jamais faire de compromis sur ses valeurs.

Le souvenir de sa mère bien-aimée est extrêmement présent dans la vie de M. Alakeel. Chaque nuit, il met un peu de son parfum préféré sur son oreiller afin de s’endormir en pensant à elle. Cependant, le lien entre la mère et le fils va bien au-delà de l’odorat, celui des cinq sens qui est le plus fort pour convoquer la mémoire.

Elle était sa source d’inspiration au travail et la raison pour laquelle il a commencé son aventure. Il a tenté de découvrir les joyaux et les trésors cachés de la région arabe. M. Alakeel l’appelle «son premier joyau». C’est également elle qui lui a fait découvrir Harrods.

«Je me souviens de ma première expérience avec Harrods, quand j’étais au pensionnat et que ma mère m’a envoyé une boîte qui contenait du matériel d’équitation: des chaussures, un chapeau et les accessoires indispensables pour monter à cheval. Alors, j’ai commencé à aller souvent là-bas et j’ai apprécié la boutique. J’étais vraiment ravi d’avoir la possibilité de collaborer avec eux», insiste-t-il.

Sa mère aurait adoré sa collaboration avec Harrods et la façon dont il a décidé d’aborder le partenariat.

«L’approche que j’ai proposée à Harrods est générationnelle et culturelle; ainsi, un pont est en train de se construire. Nous devons reconnaître qu’une grande partie de la génération Z, par exemple, est plus que jamais inspirée par le vintage. La génération Y a toujours été obsédée par les marques», observe-t-il.

«C’est ce mouvement que je crée au moyen du podcast, en quelque sorte. Avec Harrods, nous essayons de mettre en évidence les écarts générationnels entre les deux cultures et de montrer à quel point les designers saoudiens sont progressistes; ils sont de plus en plus exposés. En outre, il est important de savoir dans quelle direction nous allons. C’est le genre de conversation que nous désirons avoir», explique-t-il.

Pour M. Alakeel, l’authenticité est le maître mot. Il s’efforce désormais de définir les possibilités qui s’offrent aux créateurs locaux – parmi lesquels les Saoudiens qui vivent à l’étranger – pour se faire connaître.

Il souhaite combler les écarts entre les différentes générations, qui semblent un peu déconnectées. Un podcast apparaît comme le moyen naturel pour que tous ces éléments fusionnent. Il permet d’échanger, donnant aux différents membres des communautés la possibilité de s’exprimer.

Il s’agit de mettre en place une communauté et de la renforcer.

«J’ai fait cela toute ma vie. C’est comme être dans un pensionnat [en Europe] et être l’ambassadeur de mon pays, l’Arabie saoudite. J’espère pouvoir poursuivre ce que j’ai fait ces dernières années et changer les stéréotypes pour renforcer les cultures saoudienne et arabe», déclare M. Alakeel.

«Les Saoudiens, et les Arabes en général, font leurs courses chez Harrods à Londres depuis des générations. C’est un endroit de référence pour trouver des produits bien conçus. Le podcast de cette saison promet la même chose.»

«Harrods s’associe à des acteurs – pionniers, designers et entrepreneurs basés au Moyen-Orient – qui changent la donne sur le marché local. L’objectif est de créer une communauté d’individus qui partagent les mêmes idées, de leur fournir une plate-forme mondiale et un réseau de contacts plus vaste, tout en permettant à Harrods d’établir des relations avec la prochaine génération de talents et de la soutenir. Le partenariat de Harrods avec Gems of Arabia constitue un excellent exemple de ce travail qui garantit que leur position sur ces marchés étrangers est importante et fondée sur la coopération», poursuit M. Alakeel.

Accédez à la saison 3 du podcast Gems of Arabia soutenu par @harrods en vous connectant à @authenticite_by_hatem_alakeel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Comment célébrer la Journée de la fondation 2025 en Arabie saoudite

(fournie)
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  • La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations
  • À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique

La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations.

Les festivités prévues pour la Journée de la Fondation de cette année mettront en valeur le patrimoine saoudien à travers la musique, les arts et les spectacles.

Principaux événements de la Journée de la fondation 2025

Les Nuits de la Fondation présenteront des concerts musicaux et poétiques avec d'éminents artistes saoudiens au théâtre Mohammed Abdu, au boulevard Riyad, le 22 février.

À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique. Djeddah accueillera des parades maritimes, des marchés du patrimoine et des salons nautiques. À Médine, des expositions d'art et des séminaires culturels sur l'histoire du Royaume seront organisés, tandis qu'à Dammam, les visiteurs pourront assister à des spectacles folkloriques et à des séances de cinéma en plein air.

Spectacles musicaux

Plusieurs soirées musicales ajouteront à l'atmosphère de fête. Le 21 février, Mohammed Abdu jouera "Suhail Night" à l'arène Mohammed Abdu.

Le 22 février, Abdul Majeed Abdullah interprétera des chansons nationales à la Mohammed Abdu Arena.

En outre, le 22 février, un spectacle orchestral mettant en vedette l'orchestre et le chœur nationaux saoudiens sera suivi par des jeux de lumière et de son qui mettront en lumière la riche histoire du Royaume.

À Djeddah, les célébrations au musée Tariq Abdulhakim, du 20 au 22 février, offriront une atmosphère familiale remplie d'activités patrimoniales, artistiques et culturelles.

À Diriyah, une "expérience interactive 850" permettra aux visiteurs d'explorer les événements clés de l'histoire du Royaume, avec des activités immersives à l'intérieur et à l'extérieur.

Le Centre du roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra), à Dhahran, marquera la Journée de la fondation par une célébration de trois jours, du 20 au 22 février, avec des ateliers interactifs, des spectacles et de l'artisanat traditionnel.

La place accueillera des concerts de oud et d'autres activités, dont un photomaton où les visiteurs pourront se faire photographier en tenue traditionnelle.

Des maîtres artisans présenteront l'art complexe du tissage du bisht, et il y aura des activités éducatives, de la musique folklorique et des danses d'épée saoudiennes Ardah.

Le centre accueille les visiteurs de 16 à 23 heures.

La Commission des musées organise les célébrations de la Journée de la fondation au Musée national saoudien du 21 au 23 février. Cet événement propose des activités interactives, des programmes culturels et des spectacles.

Johnson Controls Arabia organise une soirée de célébration de la fondation le 21 février dans la maison historique Al-Sharbatly à Al-Balad, Djeddah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad revêt sa couleur verte pour honorer la Journée de la fondation

C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
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  • Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui
  • La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux

RIYAD : C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume est orné de drapeaux nationaux.

Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui pour célébrer le quatrième jour de fondation de l'Arabie saoudite.

La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux, transformant ainsi la capitale en un véritable océan de vert. Les drapeaux, qui représentent à la fois le premier État saoudien et le Royaume moderne, ont été accrochés stratégiquement sur les mâts des routes principales, les places, les ponts, les intersections et les lampadaires, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

L'emplacement a été soigneusement planifié pour assurer une harmonie esthétique avec le paysage de la ville et a été installé en toute sécurité par des moyens mécaniques. Les drapeaux ont été placés en toute sécurité à l'aide de moyens mécaniques. La variété des tailles permet de voir clairement les drapeaux.

Des équipes spécialisées sur le terrain ont suivi un calendrier strict pour réaliser les installations de manière efficace, en donnant la priorité à la sécurité, à la durabilité et à l'entretien régulier tout au long des célébrations.

Ces efforts reflètent l'engagement de la municipalité de Riyad à mettre en valeur l'identité nationale et à améliorer le paysage urbain, conformément aux objectifs de la Vision 2030 visant à améliorer l'attrait visuel de la capitale et à mettre en valeur le patrimoine du Royaume.
Les monuments, y compris les bâtiments ministériels, ont été décorés de lumières vertes vendredi, à la veille de la Journée de la fondation, tandis que des événements spéciaux organisés dans toute la région comprendront des feux d'artifice et des spectacles folkloriques traditionnels.

"Nous vous invitons à assister aux événements organisés par la municipalité de Riyad dans 47 municipalités au sein des gouvernorats et des centres de la région, dans plus de 47 lieux, pour profiter d'événements animés, d'activités de qualité, de divers domaines et de participations", a écrit la municipalité de Riyad sur le site X.

Abdullah Ahmed, un habitant de la capitale, a félicité l'autorité pour ses efforts visant à faire de la Journée de la fondation une occasion spéciale.

"Je suis vraiment reconnaissant à Allah tout-puissant de nous avoir accordé la sécurité, alors que nous vivons dans une solidarité et une paix totales. Nous avons la chance d'avoir un bon leadership avec le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, et nous avons la chance d'avoir l'imam Mohammed ben Saud comme fondateur du premier État saoudien en 1727," a-t-il affirmé à Arab News.

Le Royaume moderne a fait ses premiers pas sur la voie de la nation en 1727, lorsque l'imam Mohammed ben Saud a succédé à son cousin, Zaid ben Markhane, en tant que souverain de la ville-État de Diriyah. C'est ce moment charnière, reconnu comme la date à laquelle le premier État saoudien a vu le jour, qui est célébré chaque année à l'occasion de la Journée de la fondation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla : Où la beauté ancienne résonne au-delà des mots

Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
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  • Le parcours d'Ibrahim al-Balawi repose sur l'auto-apprentissage et le dévouement

DJEDDAH : Bien que sourd et muet, Ibrahim al-Balawi, un guide touristique saoudien de 48 ans passionné par la riche histoire d'AlUla et ses sites à couper le souffle, est devenu un pionnier du tourisme inclusif.

Son parcours, fait d'auto-apprentissage et de dévouement, a commencé bien avant qu'AlUla ne devienne une destination touristique mondiale.

La carrière de guide touristique d'al-Balawi a commencé avant même que le tourisme ne soit officiellement établi à AlUla en 2001.

Son amour profond de l'histoire l'a poussé à fréquenter les lieux, à étudier leur signification et à traduire les documents de manière indépendante pour s'instruire et instruire les autres.

Grâce à sa connaissance approfondie des sites archéologiques, il a guidé les visiteurs à travers les sites anciens d'AlUla, partageant avec eux les histoires et les connaissances qu'il avait acquises au fil des ans.

Hind Shabaa, l'épouse d'al-Balawi, qui est également originaire d'AlUla, a été un soutien indéfectible. Mariée depuis 16 ans, elle a appris le langage des signes avec son mari.

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Ibrahim Al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Au fil du temps, Shabaa a appris à parler couramment la langue des signes et elle a noué des amitiés au sein de la communauté sourde. Elle joue aujourd'hui un rôle crucial dans le travail de son mari en traduisant verbalement la langue des signes aux touristes entendants, améliorant ainsi l'expérience touristique de tous les visiteurs.

« Il m'a aidée à apprendre la langue et j'ai noué des amitiés avec des personnes sourdes », a-t-elle affirmé à Arab News.

« Comme il dispose d'un vaste réseau d'amis - il a fait ses études secondaires à Djeddah - il avait noué de nombreuses relations à l'intérieur et à l'extérieur du Royaume », a-t-elle ajouté. 

« Lorsqu'il amenait ses amis, ils étaient accompagnés de leurs épouses, ce qui m'a permis d'apprendre la langue. J'ai acquis une telle maîtrise qu'ils étaient étonnés de voir à quel point je pouvais communiquer verbalement et en langue des signes », a-t-elle expliqué. 

Silencieuse mais amusante, la langue des signes est devenue un élément essentiel de la vie quotidienne de la famille, créant un lien plus profond et façonnant une communication unique.

« Même nos enfants ont appris la langue des signes avec leur père. Ils sont devenus très habiles dans ce domaine. J'étais tellement dévouée que j'ai suivi des cours supplémentaires pour m'améliorer. À un moment donné, je suis même devenue meilleure que certains formateurs certifiés en langue des signes », a expliqué Shabaa. 

Avant que la Commission saoudienne du tourisme ne soit transformée en ministère du tourisme en 2020, la principale mission d'al-Balawi était de présenter au monde la beauté d'AlUla à travers ses yeux et sa langue. Il a accueilli des visiteurs de la communauté sourde de tout le Royaume et d'ailleurs, notamment d'Allemagne, de France, du Canada et de Chine.

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Ibrahim al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Les autorités ont remarqué qu'il attire les touristes, dont la plupart sont des visiteurs étrangers qui profitent de sa maîtrise de la langue des signes générale.

Al-Balawi est peu à peu devenu un visage familier des responsables du tourisme. À mesure que le secteur se structure, il a demandé l'autorisation officielle de continuer à servir de guide, afin que les touristes étrangers puissent continuer à bénéficier de son expertise.

La carrière officielle d'al-Balawi en tant que guide touristique à AlUla a débuté en 2017. Il a suivi de nombreux cours de formation une fois qu'il a officiellement rejoint le ministère du tourisme, et du matériel de formation lui a été fourni.

Bien qu'il n'ait qu'un diplôme de fin d'études secondaires, il se distingue par sa quête incessante de connaissances. Il s'est inscrit à des cours d'histoire et de tourisme, a suivi des formations spécialisées et a mémorisé des documents pédagogiques.

Conscient de la diversité mondiale des langues des signes, M. al-Balawi a appris lui-même de multiples variantes de la langue des signes arabe, ce qui lui a permis de communiquer avec des touristes de pays occidentaux. Sa motivation personnelle lui a permis de combler les fossés culturels et linguistiques, en veillant à ce que tous les visiteurs, en particulier ceux de la communauté sourde, puissent profiter pleinement des merveilles d'AlUla.

« Je me souviens que, dès notre mariage, il avait des livres sur les langues des signes occidentales et qu'il les lisait toujours pour apprendre. En outre, il s'est rendu plusieurs fois aux États-Unis et y a noué des amitiés, communiquant par le biais d'applications et d'appels vidéo jusqu'à ce qu'il ait acquis une bonne maîtrise de la langue des signes », a raconté sa femme. 

« Il a acquis une expertise dans la langue des signes arabe familière et formelle, ainsi que dans les langues des signes internationales, notamment américaine, chinoise et coréenne, qui diffèrent du système saoudien. Il a appris tout cela en voyageant, en lisant des livres et en faisant des recherches personnelles », a-t-elle ajouté. 

« Pour ceux qui peuvent parler, il est capable de communiquer avec eux sans effort. Il peut lire sur les lèvres, enregistrer des vidéos, leur envoyer des messages et leur parler dans un dialecte décontracté qui rendait la langue des signes plus facile pour eux. L'apprentissage de la langue des signes est souvent un défi pour les personnes qui les entourent, c'est pourquoi, lorsque nécessaire, il fait recours à l’écriture pour assurer une communication claire », a-t-elle confirmé. 

L'engagement du couple ne s'arrête pas au guidage, puisqu'il s'assure de comprendre les besoins spécifiques des voyageurs sourds.

« Mon mari a créé une maison d'hôtes privée spécialement conçue pour les sourds, afin que les visiteurs se sentent bien accueillis, à l'aise et puissent profiter pleinement des offres d'AlUla », a-t-elle révélé. 

M. al-Balawi a organisé plus de 800 visites au cours des deux dernières années, accueillant des touristes de presque toutes les régions d'Arabie saoudite et de pays du monde entier, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis, la Syrie, l'Allemagne, l'Égypte, la Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis.

Il doit également faire face aux médias sociaux et possède une page Instagram qui compte plus de 4 500 adeptes du monde entier. Il y affiche des photos et des vidéos de ses voyages afin d'attirer davantage de visiteurs.

« Il invite les voyageurs par le biais des médias sociaux, les guide, documente leurs visites avec des photos et des vidéos. Nombreux sont ceux qui ont été impressionnés par ses efforts et son dévouement », raconte sa femme. 

Sa capacité à communiquer avec les gens, que ce soit par le langage des signes, la communication écrite ou l'enthousiasme pur et simple, a laissé une marque sur ceux qui ont exploré AlUla grâce à ses conseils.

« La réaction des touristes est étonnante après chaque visite. Ils sont toujours heureux, et certains reviennent même pour une deuxième visite tellement ils ont apprécié leur expérience. AlUla les a fascinés et ils adorent l'expérience touristique qu'ils y ont vécue”, a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com