LONDRES : Des élus et responsables religieux de la très multiculturelle Leicester, dans le centre de l'Angleterre, ont appelé au calme mardi après plusieurs semaines de violences entre communautés indienne et pakistanaise.
Des affrontements entre membres des communautés hindoue et musulmane se sont multipliés depuis la victoire de l'Inde sur son grand rival le Pakistan lors d'un match de cricket de la Coupe d'Asie à Dubaï le 28 août.
Des groupes de jeunes masqués et cagoulés se sont ainsi affrontés à plusieurs reprises dans les rues, selon des vidéos publiées sur des médias locaux britanniques.
La police a annoncé lundi avoir arrêté 47 personnes liées aux échauffourées qui ont commencé la nuit du 28 août et n'ont pas cessé depuis.
Ces violences ont fait la Une de la presse dans les deux pays, tout en restant éclipsées au Royaume-Uni par le deuil national qui a suivi la mort d'Elizabeth II.
Jonathan Ashworth, député de l'opposition travailliste à Leicester, a dénoncé sur Times Radio des "scènes choquantes montrant une violence inacceptable" et appelé lundi sur Twitter au "calme, à la paix et à l'harmonie".
Mardi matin, des leaders des communautés hindoue et musulmane se sont rassemblés devant une mosquée pour envoyer un message d'apaisement.
Dans une déclaration conjointement signée et lue par Pradip Gajjar, le président du temple hindou Iskcon Leicester, les responsables se sont dit "attristés et navrés de voir cette explosion de tension et de violence".
Appelant à un arrêt immédiat de "la provocation et de la violence", ils ont condamné des "attaques physiques contre des innocents", qui "ne font pas partie de nos croyances", selon une vidéo publiée par le journal local Leicester Mercury.
Mais pour le journal, "les problèmes qui se cachent derrière ces tensions… sont bien plus complexes qu'un simple match de cricket".
La plupart des personnes interpellées sont des hommes, souvent adolescents ou âgés d'une vingtaine d'années, poursuivis pour possession d'armes, violences et menaces de mort.
L'un dentre eux, âgé de 20 ans, a écopé d'une peine de 20 mois pour possession d'armes.
En raison de ces circonstances exceptionnelles, la police a désormais le droit d'arrêter et de fouiller n'importe qui dans certains quartiers et de raccompagner les mineurs à leur domicile.
Les forces de l'ordre exhortent également la population à ne pas laisser circuler les rumeurs sur les réseaux sociaux.