Discours de Poutine: réactions des politiques français

"Ce n'est pas du bluff", a martelé, la mine grave, M. Poutine, accusant les pays occidentaux de vouloir "détruire" la Russie. (Photo, AFP)
"Ce n'est pas du bluff", a martelé, la mine grave, M. Poutine, accusant les pays occidentaux de vouloir "détruire" la Russie. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 21 septembre 2022

Discours de Poutine: réactions des politiques français

  • Le président Vladimir Poutine a annoncé mercredi la mobilisation de de 300 000 réservistes pour combattre en Ukraine
  • Cet ordre est effectif dès mercredi, a dit le président russe. Le décret correspondant a été publié peu après sur le site du Kremlin

PARIS: Réactions politiques en France après le discours du président russe Vladimir Poutine ordonnant mercredi la mobilisation de 300 000 réservistes pour donner un nouvel élan à son offensive en Ukraine:

La France insoumise (communiqué):

"Ces décisions et provocations sont inacceptables et la communauté internationale doit faire bloc pour refuser le chantage nucléaire et s'abstenir de faciliter l'engrenage. Aucune paix ni aucune sécurité internationale ne sont possibles si l'on fait primer la force brute et la terreur nucléaire (...). La fuite en avant n'est pas une option (...). Seule la négociation peut permettre de sortir de l'impasse de la guerre totale".

Clémentine Autain (députée LFI, sur Twitter):

"L'intervention de Poutine ce matin est celle d'un tyran acculé. La levée des réservistes en nombre supérieur aux soldats déjà présents sur le front est une nouvelle marque d'escalade. Jusque où ? Nul ne le sait".

Claude Malhuret (président du groupe Les Indépendants au Sénat, à sa sortie de Matignon):

"Plus il (Poutine) est aux abois et plus il menace. (Les Européens) doivent se défendre, ils doivent prendre conscience que les dictatures ont décidé de nous faire la guerre et que les Ukrainiens font cette guerre en mourant pour leur liberté et la nôtre, et qu'il faut se préparer à faire les sacrifices nécessaires, qui sont bien peu de choses par rapport à ceux des Ukrainiens. Il faut s'y préparer et surtout dénoncer les discours de collabos qu'on entend depuis quelque temps sur le thème: +arrêtez les sanctions, arrêtez les armes en Ukraine+. Les Ukrainiens sont en train de gagner, c'est pas le moment de lâcher".

Guillaume Gontard (président du groupe écologique au Sénat, à sa sortie de Matignon):

"C'est particulièrement inquiétant, Poutine grimpe encore dans l'escalade et dans cette provocation. Il faut qu'on appuie plus fortement, plus fermement (...) sur les sanctions mais aussi sur l'aide en matière d'armes. Quand on regarde la place de la France dans cette aide militaire, on est bien derrière de nombreux pays et donc il y a peut-être à réfléchir aussi sur cette question là."

André Chassaigne (président du groupe communiste à l'Assemblée, à sa sortie de Matignon):

"On craint toujours une escalade. Il faut tout faire pour arriver à une solution pacifique, mais on voit bien que ça ne prend pas cette direction pour le moment, on ne peut que le regretter et tout mettre en oeuvre pour qu'on sorte de cette situation".

Nicolas Dupont-Aignan (président de Debout la France, sur Twitter):

"Dangereuse escalade en Ukraine. Aucune nation n'a intérêt à l'embrasement ! La France doit retrouver son indépendance et proposer un plan de paix équilibré au lieu de souffler sur les braises".

Nathalie Arthaud (porte-parole LO, sur Twitter)

"Ukraine. Poutine mobilise des milliers de réservistes. La première puissance impérialiste, les États-Unis, attisent le feu et renforcent l'arsenal militaire de Zelensky. Tout ça avec la peau des soldats ukrainiens et russes. Jusqu'où ira cet engrenage ?"


Des propos sur le Hezbollah d'un vice-président de Lyon 2 signalés à la justice

Un véhicule de police stationne devant l'université Lyon 2, à Lyon, le 14 mai 2018, après l'annulation de la première journée d'examens de l'établissement. (AFP)
Un véhicule de police stationne devant l'université Lyon 2, à Lyon, le 14 mai 2018, après l'annulation de la première journée d'examens de l'établissement. (AFP)
Short Url
  • Le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste a déclaré mardi que des propos "très graves" sur le Hezbollah libanais attribués à un vice-président de l'Université Lyon 2 avaient été signalés à la justice
  • Le Hezbollah libanais pro-iranien et allié du Hamas palestinien est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis

LYON: Le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste a déclaré mardi que des propos "très graves" sur le Hezbollah libanais attribués à un vice-président de l'Université Lyon 2 avaient été signalés à la justice.

Willy Beauvallet-Haddad, qui reste maître de conférences en sciences politiques, a annoncé lundi à ses collègues démissionner de la vice-présidence pour "faire baisser la pression très forte" qui pèse sur l'établissement.

Dans son message, rendu public par plusieurs destinataires, le chercheur assure avoir été visé par une "campagne de dénigrement public (...) en raison de prises de positions personnelles relatives à la situation en Palestine et au Liban", sans donner de détails.

"Il avait précédemment fait un hommage à (Hassan) Nasrallah donc chef du Hezbollah", a déclaré mardi le ministre de l'Enseignement supérieur sur France 2. "Un signalement a été fait" auprès de la justice pour "ces faits qui peuvent relever de l'apologie du terrorisme", a-t-il ajouté.

Sur X, Willy Beauvallet-Haddad a reposté plusieurs messages de soutien au peuple palestinien mais son compte Facebook n'est plus accessible. Le syndicat étudiant de droite UNI a reproduit une capture d'écran d'un message attribué au chercheur, dans lequel Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne en septembre 2024, est décrit comme "une figure fraternelle" qui a rejoint "le panthéon (...) des grands personnages de l'Histoire".

Le Hezbollah libanais pro-iranien et allié du Hamas palestinien est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis. Sa branche armée l'est aussi par l'Union européenne.

"Je suis profondément choqué et je ne vois pas comment on peut être vice-président d'une université quand on écrit des choses pareilles", a commenté Philippe Baptiste. "Je prends acte du fait qu'il a déposé sa démission, évidemment ça n'interrompt rien pour autant", a-t-il poursuivi: "c'est à la justice de travailler".

Le parquet de Lyon n'a pas encore fait savoir s'il avait bien reçu ce signalement. M. Beauvallet-Haddad et l'université n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Cet épisode survient alors que l'université Lyon 2 est dans la tourmente depuis l'intrusion, le 1er avril, d'un groupe de personnes encagoulées lors d'un cours de Fabrice Balanche, spécialiste de l'Irak et de la Syrie. Vivement pris à parti par des militants le taxant de "raciste" et "sioniste", il avait interrompu son cours.

L'incident a suscité une large condamnation et le parquet, saisi par l'université, a ouvert une enquête pour "entrave à l'exercice de la fonction d'enseignant".

Une autre enquête a été ouverte sur des menaces de mort adressées à la présidente de Lyon 2, Isabelle von Bueltzingsloewen, après une interview dans laquelle elle dénonçait des "faits intolérables" mais aussi les "paroles complotistes" de Fabrice Balanche qui a évoqué dans de nombreux médias "l'islamo-gauchisme" en vigueur selon lui à Lyon 2.


"La situation est bloquée" entre Paris et Alger selon la France

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sourit alors qu'il arrive à un dîner de travail au palais présidentiel de l'Élysée en compagnie du président français Emmanuel Macron (hors photo) et du président du Conseil du peuple du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov (hors photo), à Paris, le 5 mai 2025. (AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sourit alors qu'il arrive à un dîner de travail au palais présidentiel de l'Élysée en compagnie du président français Emmanuel Macron (hors photo) et du président du Conseil du peuple du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov (hors photo), à Paris, le 5 mai 2025. (AFP)
Short Url
  • L'ambassadeur de France à Alger est toujours à Paris depuis la mi-avril et la situation "est bloquée" entre les deux pays, a indiqué mardi le ministre français des Affaires étrangères
  • Le chef de la diplomatie française a de nouveau dénoncé à cet égard la "décision très violente" d'Alger

PARIS: L'ambassadeur de France à Alger est toujours à Paris depuis la mi-avril et la situation "est bloquée" entre les deux pays, a indiqué mardi le ministre français des Affaires étrangères.

Stéphane Romatet est "toujours à Paris", a noté Jean-Noël Barrot sur la radio RTL. "A ce stade la situation est bloquée et c'est la responsabilité des autorités algériennes".

Le président français Emmanuel Macron avait décidé le 15 avril d'expulser "douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France" et de rappeler son ambassadeur à Alger pour consultations en représailles à des expulsions similaires annoncées par l'Algérie.

Le chef de la diplomatie française a de nouveau dénoncé à cet égard la "décision très violente" d'Alger.

Il a souligné par ailleurs la situation "très difficile" de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie et actuellement hospitalisé, "un homme de 80 ans qui est éloigné de ses amis" et en faveur duquel il a dit espéré que les autorités algériennes "sauront faire preuve d'humanité".

Le cas de l'écrivain a considérablement tendu les relations bilatérales, enflammées depuis des semaines par la question de la réadmission dans leur pays d'origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), brandie à de multiples reprises par le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Nous avons intérêt (...) à ne pas faire de l'Algérie un sujet de politique intérieure", a prévenu Jean-Noël Barrot.

"Lorsque nous le faisons, nous prenons le risque de causer du tort à nos compatriotes franco-algériens, et c'est lorsque la relation est à peu près équilibrée que l'on obtient des résultats", a-t-il insisté.


"Condamnation très ferme" par la France du plan israélien de conquête de Gaza

Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré mardi que Paris condamnait "très fermement" la nouvelle campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza. (AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré mardi que Paris condamnait "très fermement" la nouvelle campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • Le ministre français des affaires étrangères a déclaré mardi que Paris condamnait "très fermement" la nouvelle campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé mardi sa "condamnation très ferme" du plan israélien de conquête de Gaza et de sa nouvelle campagne militaire sur le territoire palestinien.

"Ce n'est pas acceptable", a déclaré M. Barrot sur la radio RTL, estimant que le gouvernement israélien était "en infraction avec le droit humanitaire". Selon lui, "l'urgence, c'est le cessez-le-feu et l'accès sans entrave de l'aide humanitaire, massivement".