Ukraine: Les prorusses convoquent dans l'urgence des «référendums» d'annexion par la Russie

Une photo montre de la fumée pendant les combats dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, le 24 juin 2022. (Photo, AFP)
Une photo montre de la fumée pendant les combats dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, le 24 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 septembre 2022

Ukraine: Les prorusses convoquent dans l'urgence des «référendums» d'annexion par la Russie

  • Les pouvoirs séparatistes des régions de Lougansk et Donetsk ont tous les deux annoncé ces votes, tout comme celle de Kherson (sud), occupées par l'armée russe
  • La présidence ukrainienne a juré elle de « liquider» la menace russe

KIEV: Les autorités installées par Moscou dans quatre régions d'Ukraine ont annoncé mardi la tenue dans l'urgence du 23 au 27 septembre de "référendums" d'annexion par la Russie, en pleine contre-offensive ukrainienne.

La présidence ukrainienne a juré elle de "liquider" la menace russe.

Le président russe Vladimir Poutine a rencontré dans la journée des diplomates étrangers et des responsables de l'industrie de l'armement, signifiant qu'il garderait son cap.

Des commentatrices russes ont, elles,  évoqué le spectre d'une guerre nucléaire si la Russie annexait ces territoires et si le Kremlin considérait alors que la guerre avait lieu sur son sol.

Les pouvoirs séparatistes des régions de Lougansk et Donetsk ont annoncé ces votes, tout comme les autorités d'occupation russe de Kherson et Zaporijjia (sud). Ces scrutins, prévus dès cette semaine, interviendront alors que l'Ukraine entrera dans son 8e mois de guerre.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé que "ces référendums fictifs ne sont pas acceptables". Les États-Unis ont dénoncé des "simulacres" électoraux.

Le président français Emmanuel Macron a lui fustigé devant l'Assemblée générale des Nations unies "un retour à l'âge des impérialismes et des colonies", peu après avoir qualifié les scrutins annoncés de "parodie".

Ces votes, sur le modèle de celui qui a formalisé l'annexion de la péninsule de Crimée (sud) par la Russie en 2014, dénoncée par Kiev et les Occidentaux, font l'objet de préparatifs depuis plusieurs mois.

Le calendrier semble s'être accéléré avec la contre-offensive ukrainienne qui a forcé l'armée russe à la retraite dans le nord-est du pays. Des responsables russes évoquaient jusqu'alors la date du 4 novembre, jour de l'unité nationale russe.

Les dirigeants séparatistes de Lougansk ont annoncé les premiers que le scrutin aurait lieu cette semaine, sur quatre jours à partir de vendredi.

Ils ont été suivis du dirigeant séparatiste de Donetsk et des chefs de l'occupation de Kherson et de Zaporijjia. Tous ont demandé à M. Poutine de reconnaître les résultats du vote.

«Chantage» et revers russes

L'Ukraine a prévenu mardi que la menace russe serait "liquidée", le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, dénonçant un "chantage" russe motivé par "la peur de la défaite".

Le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba a de son côté assuré que l'Ukraine allait "continuer de libérer ses terres".

Ces annonces interviennent après les revers russes de début septembre, l'armée de Moscou se retirant de la région de Kharkiv face à la pression des forces de Kiev, fortes des approvisionnements d'armes et équipements occidentaux.

La diplomatie russe a d'ailleurs signifié à l'ambassadeur de France à Moscou que la poursuite des livraisons d'armes à l'Ukraine était "inacceptable".

L'armée ukrainienne mène aussi une contre-offensive sur la région de Kherson dans le sud et une autre en direction de la région de Lougansk, que Moscou avait conquise dans sa totalité au printemps au prix de mois de combats meurtriers.

Kiev espère ainsi reprendre le village de Bilogorivka, dont la conquête avait coûté cher à la Russie en mai, ses forces ayant été décimées en voulant y traverser la rivière Siverskiï Donets. Les images des blindés détruits avaient fait le tour du monde.

A une vingtaine de kilomètres de là, depuis Siversk, l'artillerie ukrainienne bombarde des positions russes.

"Ça frappe très fort", dit à l'AFP Natalia, épicière de cette ville, "le matin, on sort des caves, on voit les maisons brûlées".

Dans le bourg, des artilleurs ukrainiens épuisés se reposent sur leur canon automoteur, couvert par un arbre. "On a tiré toute la nuit, on va repartir pour recharger (en munitions, NDLR) et revenir après", dit l'un d'eux.

Arme nucléaire

M. Poutine, rencontrant mardi des industriels de l'armement et des responsables sécuritaires, a réclamé "d'accélérer les capacités de production" pour "au plus vite permettre de livrer les armements nécessaires" à son armée.

Recevant les lettres de créances de nouveaux ambassadeurs, il a insisté sur le bien-fondé de sa politique étrangère "souveraine".

Parallèlement, la chambre basse du Parlement russe a voté un texte durcissant considérablement les peines de prison encourues par les soldats qui se rendent à l'ennemi, désertent ou commettent des pillages.

Mardi matin, l'ex-président Dmitri Medvedev et actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe avait jugé que les "référendums" d'annexion rétabliraient une "justice historique", le Kremlin considérant l'Ukraine comme historiquement russe.

"Empiéter sur le territoire de la Russie est un crime et s'il est commis, cela vous permet d'utiliser toutes les forces de légitime défense", a-t-il menacé.

Pour l'analyste russe indépendante Tatiana Stanovaïa, la tenue de ces votes signifie que Poutine veut s'arroger "le droit d'utiliser l'arme atomique pour défendre le territoire russe".

Margarita Simonian, la patronne de la chaîne télévisée russe RT, a, elle, jugé que cette semaine sera soit "l'antichambre de notre victoire imminente" soit celle "de la guerre nucléaire".


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.