LONDRES: Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté lundi les dirigeants du monde entier à remettre sur les rails les Objectifs de développement durable (ODD) après la pandémie de Covid-19.
S’adressant à l’Assemblée générale de l’ONU, il a indiqué que le monde était confronté à une série de «périls» et que le fait de se concentrer sur les crises immédiates rendait les ODD «encore plus inaccessibles».
«Face à de tels défis, nous sommes tentés de négliger nos priorités de développement à long terme et de les remettre à plus tard.»
«Cependant, le développement ne peut pas attendre. L’éducation de nos enfants ne peut pas attendre. Les emplois dignes ne peuvent pas attendre. La pleine égalité des femmes et des filles ne peut pas attendre. Nous sommes arrivés à un moment décisif. Le monde a une longue liste de tâches à accomplir.»
«Mais vous tous ici présents — et ceux qui nous écoutent depuis le monde entier — me donnez l’immense espoir que nous pouvons prendre les choses en main et œuvrer pour le progrès.»
Mis en place en 2015, les 17 ODD visent à fournir une énergie propre et abordable et à construire un avenir plus équitable d’ici 2030.
Bien que nous soyons déjà à mi-chemin de l’échéance, la communauté internationale «échoue» dans ses objectifs, «selon la plupart des indicateurs», dit le président de la 77e session de l’Assemblée générale, Csaba Korosi.
«Je reconnais que nous avons subi la pandémie de Covid-19, mais c’était une carte postale de l’avenir, un avenir sombre marqué par des crises mondiales étroitement liées, un avenir que nous voulons et pouvons éviter. Nous devons maintenant regagner le temps que nous avons perdu à cause de la pandémie et de notre inaction», poursuit Korosi.
«Les solutions sont à portée de main, et il faut qu’il y ait des transitions, notamment vers une base énergétique renouvelable et neutre en carbone et vers des économies vertes, inclusives et circulaires.»
«Nous faisons appel aux initiatives de la société civile, à la voix et la passion des jeunes, au soutien du secteur privé et, surtout, à vous, États membres, pour tenir les promesses faites.»
«Les 17 ODD doivent figurer sur la liste des tâches à accomplir par tous les dirigeants présents dans cette salle. C’est à nous de veiller à cela.»
La pandémie a non seulement freiné l’élan, mais aussi le financement des ODD, avec une augmentation du déficit de financement de 1 200 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro), qui s’élevait déjà à 2 500 milliards de dollars, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Korosi a ajouté que la «question cruciale» du financement n’avait pas été négligée par les responsables du programme et que c’était pour cette raison qu’une réunion de haut niveau sur le financement du développement se tiendrait en marge du sommet sur les ODD en septembre prochain.
La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a appelé les jeunes à «exercer des pressions» sur les organisations internationales et les États pour faire progresser les efforts que la Covid-19 a ralentis.
«Notre monde traverse une période critique dans le domaine des affaires humaines», a déclaré Mottley à l’Assemblée générale. «Sommes-nous assez arrogants pour croire qu’il n’y aura pas de sociétés en faillite ni d’espèces disparues alors que l’Histoire nous prouve le contraire ?»
«Adressons-nous aux citoyens du monde dans cette bataille pour rappeler aux dirigeants, aux parents et aux enseignants, et se rappeler les uns aux autres, qu’il est nécessaire de rejoindre l’armée pour lutter contre la pauvreté (...) et d’assurer l’éducation.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com