Pour les funérailles d'Elizabeth II, grandeur, émotion et dignité

Un portrait de la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne est vu à côté de fleurs placées à l'extérieur du palais de Buckingham à Londres le 11 septembre 2022 (Photo, AFP).
Un portrait de la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne est vu à côté de fleurs placées à l'extérieur du palais de Buckingham à Londres le 11 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 19 septembre 2022

Pour les funérailles d'Elizabeth II, grandeur, émotion et dignité

  • Après 10 jours de deuil national, d'hommages et de rituels à la pompe centenaire, 2 000 personnes sont attendues pour une cérémonie religieuse à l'abbaye de Westminster
  • Le cercueil y arrivera en procession , suivi par le roi Charles III et des membres de la famille royale à pied

LONDRES: Réunie dans le deuil derrière le cercueil d'Elizabeth II, la famille royale britannique s'est jointe lundi à des centaines de dignitaires étrangers à l'abbaye de Westminster à Londres pour des adieux en grande pompe à la souveraine, à la hauteur de sa popularité planétaire.

Une page d'Histoire se tourne avec ces funérailles religieuses de la monarque qui a traversé ses 70 ans, sept mois et deux jours de règne avec un constant sens du devoir, sans jamais laisser percer une opinion mais remplissant ses fonctions de cheffe d'Etat avec sérieux, bienveillance pour ses sujets et un humour pince-sans-rire parfois irrésistible.

Au son des cornemuses et roulements de tambour, le cercueil, drapé de l'étendard royal et surmonté de la scintillante couronne impériale, a été accompagné en procession jusqu'à l'abbaye de Westminster tiré sur un affût de canon par des marins de la Royal Navy, formant une armée de képis.

Suivait la famille royale, marchant au pas, le regard figé: Charles III, devenu roi à 73 ans après une vie à attendre, ses frères et soeur Anna, Andrew et Edward, l'héritier du trône Willam, nouveau prince de Galles et le prince Harry, en civil, conséquence de son retrait de la monarchie en 2020.

Dans la nef de l'abbaye, ils ont été rejoints par la reine consort Camilla, les épouses de William, Kate, et d'Harry, Meghan. Les deux aînés de William et Kate, George, 9 ans, Charlotte, 7 ans, ont marché derrière le cercueil de leur arrière-grand-mère à sa  arrivée dans l'abbaye.

Parmi les 2.000 invités vêtus de noir, le gratin des dirigeants mondiaux s'était déplacé, des président américain Joe Biden et français Emmanuel Macron à l'empereur du Japon Naruhito, pour ces premières funérailles d'Etat depuis celles de Winston Churchill à 1965.

Les têtes couronnées européennes dont le roi Philippe de Belgique, le roi d'Espagne Felipe VI et le prince Albert de Monaco ont aussi pris place sous les arches gothiques de l'abbaye si liée au destin d'Elizabeth II. C'est là qu'encore princesse elle avait épousé à 21 ans en novembre 1947 le fringant Philip Mountbatten, avant d'y être couronnée le 2 juin 1953.

Jamais depuis des années Londres n'avait connu une telle affluence de dignitaires, et la police de la capitale n'a jamais connu un tel défi sécuritaire.

La journée est fériée et ils sont des centaines de milliers à ne pas vouloir perdre une miette de cet événement historique.

Le temps s'est figé lundi pour deux minutes de silence en mémoire de la reine Elizabeth II, dans l'abbaye de Westminster à Londres comme dans tout le Royaume-Uni, à l'issue du service religieux pour les funérailles de la souveraine.

La cérémonie s'est achevée dans l'abbaye par l'hymne national, "God Save the King", chanté dans sa version masculine depuis que Charles III est devenu roi.

« Un morceau d'Histoire »

"C'est un morceau d'Histoire": des centaines de Britanniques se sont levés à l'aube lundi pour venir assister aux funérailles de la reine Elizabeth II cherchant les meilleurs places pour voir passer la procession qui transportera son cercueil.

Malgré les fraîches températures matinales dans la capitale britannique, les spectateurs se sont massés avant 7 heures du matin dans les environs du palais de Buckingham et de l'abbaye de Westminster, où se déroulera la cérémonie religieuse à partir de 11H00 locales (10H00 GMT).

"Je voulais faire partie (des célébrations). C'est un grand jour de notre Histoire, cela fait partie de notre vie", explique à l'AFP Susan Davies, 53 ans, arrivée dès 06H30 à Hyde Park Corner depuis l'Essex, à l'est de Londres, avec son mari et leurs deux adolescents.

Équipée d'une chaise et "beaucoup de nourriture", elle espère apercevoir le cercueil de la reine qui doit à cet endroit, après la cérémonie et une procession depuis l'abbaye, être transféré dans un corbillard en direction du château de Windsor.


 

Ultime hommage de Macron à Elizabeth II

Le président français Emmanuel Macron a rendu dimanche soir un ultime hommage à la reine Elizabeth II en publiant sur son compte Twitter une vidéo retraçant les relations de la souveraine avec la France. 

 

"Je veux faire partie de l'Histoire", abonde Jack, son fils de 14 ans, qui prévoit déjà de raconter l'événement aux futures générations. "Je parlerai de ce moment à mes enfants. Je leur dirai: j'y étais!"

Un peu plus loin, Calob Thompson, un étudiant en cinéma âgé de 20 ans qui vit à Bedford au nord de Londres, compte regarder les funérailles en direct sur son téléphone mais il voulait voir passer "le cercueil et la famille royale", alors il est arrivé dès 06H00 du matin.

"Nous voulions être au premier rang. Nous pensions être au milieu de la foule mais nous sommes ici, au meilleur endroit, avec la meilleure vue. Fantastique!", s'exclame-t-il, décrivant une atmosphère "assez excitante, mais sombre aussi".

Duvets et café 

Les premiers métros qui arrivent dans les stations des alentours sont bondés. Certains ont carrément passé la nuit sur place: de nombreux duvets jonchent le sol de Whitehall, artère du centre de Londres qui accueille d'ordinaire ministres et hauts fonctionnaires.

Bethany Beardmore, comptable de 26 ans, est arrivé dès 21H00 dimanche soir. Lui non plus ne veut pas rater "un morceau d'Histoire". "Il faisait froid, nous n'avons pas dormi", raconte-t-il, disant tenir grâce à beaucoup de sucre et de caféine. "Il y avait une telle ambiance (...) tout le monde bavardait".

Jeunes et vieux prennent leur mal en patience. Des Union Jack mais aussi des drapeaux australiens ont été accrochés aux grilles des bâtiments. Les mieux préparés prennent le petit-déjeuner et le café. Les meilleurs points de vue sont déjà occupés.

 


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.