Elizabeth II, la reine qui a traversé les siècles avec aisance et constance

La couronne d'Écosse se trouve au sommet du cercueil de la reine Elizabeth II à l'intérieur de la cathédrale St Giles à Édimbourg le 12 septembre 2022, lors d'un service d'action de grâce pour leur vie. (AFP)
La couronne d'Écosse se trouve au sommet du cercueil de la reine Elizabeth II à l'intérieur de la cathédrale St Giles à Édimbourg le 12 septembre 2022, lors d'un service d'action de grâce pour leur vie. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 septembre 2022

Elizabeth II, la reine qui a traversé les siècles avec aisance et constance

  • C’est une reine et une arrière-grand-mère hors norme que les Britanniques vont inhumer lundi prochain
  • Un sondage réalisé au mois d’avril dernier montre qu’elle est appréciée par 75% des Britanniques

LONDRES: Longévité, certes, mais également grandeur, vitalité, humilité et ouverture, en même temps que malice; attachement aux traditions et modernisme, mais, surtout, respect de soi et de la Couronne, qu’elle a inlassablement protégée tout au long de ses soixante-dix ans de règne. Ces mots viennent naturellement à l’esprit devant les portraits de la reine Elizabeth II qui tapissent les rues de Londres depuis son décès, à 96 ans, le 9 septembre dernier. 

Certains portraits montrent une jeune reine resplendissante et grandiose, d’autres une arrière-grand-mère; sur chacun d’eux, elle apparaît grandiose et resplendissante. C’est une reine et une arrière-grand-mère hors norme que les Britanniques vont inhumer lundi prochain – et c’est un pan entier de leur histoire et de leur mémoire collective qu’ils verront s’en aller avec elle.

ElizabethII
Elizabeth II fait l’objet d’un attachement intergénérationnel de la part de son peuple. (Photo fournie).

Elizabeth II aura traversé les siècles avec aisance et constance, sans jamais se départir de cette aura rassurante qui l’a rendue si chère aux Britanniques. C’est donc naturellement qu’ils affluent par dizaines de milliers aux abords du palais de Buckingham pour lui rendre hommage, laissant sur place un mot, un bouquet de fleurs, ou même, pour les plus jeunes d’entre eux, une peluche.

De fait, Elizabeth II fait l’objet d’un attachement intergénérationnel de la part de son peuple. Un sondage réalisé au mois d’avril dernier montre qu’elle est appréciée par 75% des Britanniques.

De quoi faire pâlir de jalousie un grand nombre de dirigeants à travers le monde.

Il est certainement difficile de percer la nature de ce lien profond qui la lie aux Britanniques, car elle est indissociable de sa personnalité fascinante et complexe. Pour Baria Alamuddin, chroniqueuse et ancienne présidente de l’Association de la presse étrangère à Londres, Elizabeth II alliait fermeté à flexibilité. «Elle a porté la couronne très jeune, ce qui faisait dire d’elle aux politiciens de l’époque, qui exprimaient ainsi leurs doutes sur ses capacités de monarque: “Oh, la belle reine”.» 

Mais, très vite, souligne Mme Alamuddin, «elle s’est imposée et elle est parvenue à se faire apprécier et écouter par ceux-là même qui la traitaient avec sarcasme».

Sa popularité serait également liée à sa longévité, mais surtout à son contact avec son peuple. «Il n’existe pas une contrée du pays qu’elle n’ait pas visitée», ajoute la journaliste. 

Mme Alamuddin, qui a eu l’occasion de la rencontrer à plusieurs reprises, affirme que «sa grandeur réside également dans le fait qu’elle faisait sentir à tout un chacun, au milieu d’une salle pleine de monde, qu’il était au centre de son intérêt».

Au fil du temps, elle a gagné en gentillesse et amabilité, se rapprochant de plus en plus des membres de sa famille et des Britanniques.

Seule ombre au tableau de sa popularité: le silence qu’elle a observé pendant trois jours après l’accident qui a coûté la vie à la princesse Diana – la première épouse de l’actuel roi Charles III – à Paris, en 2005. Cette attitude a été interprétée par les Britanniques comme de l’indifférence à l’égard du sort tragique et bouleversant de la princesse.

Camille Tawil, écrivain et journaliste pour le quotidien Asharq al-Alawsat, à Londres, souligne que, par ailleurs, Elizabeth II n’a jamais été impliquée dans les nombreux scandales qui ont touché certains membres de sa famille. Selon lui, «elle est la seule dont la réputation est restée intacte tout au long de son règne, durant lequel elle a effectivement incarné le rôle d’une femme d’État».

M. Tawil note en outre que, si l’ancienne génération est attachée à la monarchie et qu’elle manifeste sa loyauté à l’égard du monarque, les Britanniques de tous les âges sont «unanimement fiers d'Elizabeth II, car ils savent qu’elle est hautement respectée à travers le monde». 

Il existe un autre trait caractéristique de cette reine légendaire: son talent de communicante hors pair. Son rang lui imposait de rester au-dessus de la mêlée, mais cela ne l’a pas empêchée de distiller des messages subtils à travers ses tenues, ses postures et les fleurs colorées qui ornaient son chapeau.

Sa prestation auprès du comédien Daniel Craig – qui a incarné James Bond – dans un clip destiné à promouvoir les Jeux olympiques de Londres restera gravée dans les mémoires, tout comme la vidéo diffusée à l’occasion de son 70e jubilé. À cette occasion, on la voit en train de prendre le thé avec le fameux ours en peluche Paddington, le célèbre personnage créé par l’écrivain britannique Michael Bond en 1958.

Son décès, observe M. Tawil, laisse un grand vide qu’il est difficile de combler. L’écrivain estime qu’il convient de donner un peu de temps au nouveau roi, Charles III, pour savoir s’il peut instaurer son règne et s’affirmer.

Mme Alamuddin relève pour sa part que Charles III, âgé de 76 ans, se prépare à régner depuis des décennies. Selon la chroniqueuse, il cherchera à marquer la monarchie de son empreinte personnelle tout en respectant les traditions.

Elle ajoute qu’un grand défie attend le roi (et la reine consort, Camilla, qui n’est guère appréciée par la population): combler le vide laissé par sa mère. Pour cela, Charles III devra se montrer particulièrement opiniâtre; sa tâche s’annonce d’autant plus rude que le pays se trouve fragilisé sur le plan économique et politique par le Brexit.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.