Face à Charles III, les jeunes Britanniques plus réservés s'interrogent sur la monarchie

Le roi Charles III de Grande-Bretagne salue son départ à la fin du service de réflexion pour la vie de la reine Elizabeth II à la cathédrale Sainte-Anne de Belfast le 13 septembre 2022, lors de sa visite en Irlande du Nord. (AFP)
Le roi Charles III de Grande-Bretagne salue son départ à la fin du service de réflexion pour la vie de la reine Elizabeth II à la cathédrale Sainte-Anne de Belfast le 13 septembre 2022, lors de sa visite en Irlande du Nord. (AFP)
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Publié le Mercredi 14 septembre 2022

Face à Charles III, les jeunes Britanniques plus réservés s'interrogent sur la monarchie

  • A 73 ans, Charles est devenu jeudi le monarque britannique le plus âgé en début de règne, ce qui n'aide pas avec ses jeunes sujets
  • La relation des Britanniques avec Charles «a connu des hauts et des bas», concède-t-il, en grande partie à cause de la fin «désastreuse de son mariage» avec la très populaire Diana et de sa liaison avec Camilla à l'époque

LONDRES: "Démodé", "pas charismatique": le nouveau roi Charles III est beaucoup moins populaire que sa mère Elizabeth II auprès des jeunes Britanniques, dont certains aimeraient une monarchie plus moderne.

Dans un pub branché de Soho, dans le centre de Londres, le décès de la reine Elizabeth II n'empêche pas la jeune génération de profiter de son samedi soir, même si la nouvelle qui a bousculé jeudi le pays n'est jamais loin.

"Je n'ai vraiment pas hâte d'avoir Charles en roi", lâche au-dessus de la musique Joseph Curran, 28 ans, avant d'ajouter, las: "Mais quelle est l'alternative ?" Moins tendre, Lucie, 29 ans, espère "avec impatience" qu'il sera "le dernier" monarque au Royaume-Uni.

A 73 ans, Charles est devenu jeudi le monarque britannique le plus âgé en début de règne, ce qui n'aide pas avec ses jeunes sujets.

Selon un sondage publié en mai par YouGov, seuls 29% des 18-24 ans estimaient que Charles ferait du bon travail en tant que roi, se montrant ainsi bien plus critiques que toutes les autres tranches d'âge, qui l'estiment en majorité à la hauteur. Cependant, dans un sondage publié mardi après la mort de la reine, Charles a gagné 17 points auprès des jeunes, mais n'en convainc toujours pas la majorité.

Un classement réalisé au deuxième trimestre 2022, montre qu'il est parmi les personnalités royales les moins aimées des millenials. Ceux-ci lui préfèrent largement Kate, 40 ans, et son époux le prince héritier William, qui arrivent en 2e et 3e position, juste après la reine. Charles est à la 12e place.

«Des hauts et des bas»

En cause ? "Dans ses discours, il ne dégage pas la même énergie que la reine", invoque Sam, 21 ans. D'autres jeunes évoquent pêle-mêle une image "controversée" - ravivée par les "accusations de racisme" portées par Meghan Markle, l'épouse du prince Harry, contre la famille royale -, un "manque de charisme" ou encore son côté "démodé".

"Bien sûr, passé 70 ans, on n’exerce plus le même charme facile que lorsqu'on est dans la trentaine ou quarantaine", temporise l'expert royal Richard Fitzwilliams. "Être jeune et glamour fait une différence", mais impossible de passer directement à la génération suivante, "ça n'est pas comme ça que marche la monarchie", dit-il à l'AFP.

La relation des Britanniques avec Charles "a connu des hauts et des bas", concède-t-il, en grande partie à cause de la fin "désastreuse de son mariage" avec la très populaire Diana et de sa liaison avec Camilla Parker-Bowles à l'époque. Charles a ensuite épousé Camilla en 2005.

Les Britanniques sont cependant sensibles à cette obstination amoureuse: petit à petit, sa côte de popularité remonte. Ces derniers temps, Charles est "énormément respecté pour son travail auprès des associations", ajoute l'expert, "il est peut-être vieux-jeu sur certains points, mais son bilan est remarquable".

Président ou bienfaiteur de plus de 420 associations, Charles a notamment œuvré avec sa fondation à aider deux millions de jeunes en difficulté. Mais c'est surtout son engagement écologique de longue date qui parle à la jeunesse. "Sa voix pourrait avoir de vrais effets sur nos politiciens", estime Connor Adams, voyant en Charles un "gentleman", lui qui à 22 ans n'a pas connu les années Diana.

«Not my King»

Cet intérêt commun sera-t-il cependant suffisant pour réconcilier certains jeunes Britanniques avec la monarchie, alors qu'ils sont nettement moins attachés à son maintien que leurs aînés ?

Selon un sondage Yougov de juin, les 18-24 ans étaient aussi nombreux à vouloir un chef d’État élu (31%) qu'à rester dans une monarchie (33%). Avec le décès de la reine jeudi, Internet a vu fleurir des hashtags comme "#NotMyKing" (#PasMonRoi), repris dans plus de 63 000 tweets.

Pour autant, l'idée d'une république est loin de convaincre. "Je suis un fervent défenseur du républicanisme, mais une version britannique serait une catastrophe !", estime Joseph Curran, espérant plutôt que Charles "réduise le rôle de la monarchie, sur le modèle espagnol ou danois".

"On doit préserver ce que la reine a travaillé à construire", estime Nick, 32 ans, attaché "aux valeurs" de la monarchie, même si lui aussi souhaite qu'elle "évolue". Concernant Charles, "je n'étais pas optimiste", confie-t-il, "mais après l'avoir entendu parler ces derniers jours, je le suis un peu plus !".

L'avis des jeunes "pourrait changer" face aux "bons débuts" de Charles, estime M. Fitzwilliams, "Attendons de voir la suite, car il a vraiment fait de bons débuts !".


L'UE conditionne son aide au Liban à une réforme bancaire et un accord avec le FMI 

La Banque centrale du Liban. (AFP)
La Banque centrale du Liban. (AFP)
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  • Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués"
  • "La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun

BEYROUTH: Une responsable de l'Union européenne (UE) en visite au Liban a déclaré vendredi que le versement d'un demi-milliard d'euros de financement était conditionné à une restructuration du secteur bancaire et à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, l'UE avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban afin d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Europe. Cette aide vise à renforcer les services de base, notamment l'éducation et la santé, alors que le pays traverse une grave crise économique.

Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués, mais certaines conditions doivent être remplies".

"La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun.

"Une fois ces conditions remplies, nous poursuivrons bien sûr le versement" des fonds, a-t-elle ajouté.

La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en oeuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d'aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption.

Le mois dernier, le Liban a élu un nouveau président après plus de deux ans de vacance du pouvoir, et un gouvernement a été formé ce mois-ci, remplaçant l'administration intérimaire.

Cette semaine, le FMI a déclaré être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances.

Mme Suica a également dit avoir discuté avec Joseph Aoun d'un "nouveau pacte pour la Méditerranée", ce qui signifie, selon elle, que "nous allons entamer des accords globaux de partenariat stratégique bilatéraux avec des pays, dont le Liban".

L'UE cherche à stabiliser le pourtour méditerranéen afin d'éviter d'importants flux migratoires vers l'Europe. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, et constitue également un point de départ pour les migrants en route vers l'Europe.

 


Le pape François a passé une nouvelle «bonne nuit et s'est levé», selon le Vatican

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  • "La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation
  • Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l'hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.

"La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.

Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration.

"L'état clinique du Saint-Père s'améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables", a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.

"Ce matin, il a reçu l'Eucharistie et s'est ensuite consacré à ses activités professionnelles", selon la même source.

Selon une source vaticane, il s'agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.

Dans la journée déjà, des cardinaux s'étaient montrés encourageants sur l'état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était "sur la bonne voie".

François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

Messages de soutien 

Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.

"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu'il y a de l'espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.

Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.

L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d'enfants.

Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.


Poutine remercie le prince héritier saoudien d'avoir accueilli les pourparlers américano-russes

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
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  • Le président russe a fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines
  • Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales

RIYAD: Le président russe Vladimir Poutine a remercié, jeudi, le Royaume et son prince héritier d'avoir accueilli mardi à Riyad les pourparlers américano-russes.

Lors d'un appel téléphonique entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et M. Poutine, le président a également fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines.

Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales, fermement convaincu que le dialogue est le seul moyen de résoudre toutes les crises internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com