Moscou annonce des «frappes massives» face aux percées ukrainiennes

Les bombardements russes ont pour le moment fait huit morts et 19 blessés en 24 heures dans la population des régions de Kharkiv et de Donetsk (Photo, AFP).
Les bombardements russes ont pour le moment fait huit morts et 19 blessés en 24 heures dans la population des régions de Kharkiv et de Donetsk (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 septembre 2022

Moscou annonce des «frappes massives» face aux percées ukrainiennes

  • L'Ukraine avait fait état lundi de nouveaux succès militaires, disant avoir atteint la frontière russe
  • L'armée ukrainienne avait d'abord annoncé une contre-offensive dans le sud, avant de réaliser au cours de la semaine écoulée une percée éclair dans le nord-est

KIEV: L'armée russe a annoncé mardi des "frappes massives" sur tous les fronts en réaction à la contre-offensive fulgurante des troupes ukrainiennes que le Kremlin accuse d'exactions dans les zones reconquises, tandis que Kiev impute "jusqu'à 200 crimes de guerre par jour" aux soldats russes.

Les bombardements russes ont pour le moment fait huit morts et 19 blessés en 24 heures dans la population des régions de Kharkiv (nord-est) et de Donetsk (est), a déclaré la présidence ukrainienne.

"L'Ukraine enregistre jusqu'à 200 crimes de guerre commis chaque jour par les Russes" sur son sol, a en outre assuré l'état-major de l'armée, ajoutant que "plus de 70 000 km² dans dix régions ukrainiennes ont été minés" par les occupants.

De son côté, la Russie a affirmé que les militaires ukrainiens se livraient à de dures représailles contre des civils dans les endroits qu'ils ont repris ces derniers jours.

"Selon nos informations, il y a de nombreuses actions punitives contre les habitants de la région de Kharkiv, des gens sont torturés, maltraités", a lâché le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant : "c'est révoltant".

«Frappes massives»

"Les forces aériennes, balistiques et l'artillerie russes effectuent des frappes massives contre les unités des forces armées ukrainiennes dans toutes les zones opérationnelles", a souligné mardi le ministère russe de la Défense.

Il a notamment évoqué des bombardements près de Sloviansk, Konstantinivka et Bakhmout dans l'est de l'Ukraine, ainsi que dans les régions méridionales de Mykolaïv et de Zaporijjia et dans celle de Kharkiv, d'où les soldats russes se sont presque totalement retirés face aux avancées ukrainiennes.

L'offensive russe déclenchée le 24 février va continuer "jusqu'à ce que les objectifs soient atteints", avait martelé la veille le Kremlin, selon lequel il n'y a actuellement "pas de perspectives de négociations" entre les deux belligérants.

L'Ukraine avait fait état lundi de nouveaux succès militaires, disant avoir atteint la frontière russe et rétabli son contrôle sur l'équivalent de sept fois la superficie de Kiev en un mois à l'armée russe.

L'armée ukrainienne avait d'abord annoncé une contre-offensive dans le sud, avant de réaliser au cours de la semaine écoulée une percée éclair dans le nord-est.

Au total, "depuis le début du mois de septembre, nos soldats ont déjà libéré 6 000 km2 de territoires ukrainiens dans l'est et le sud", un chiffre deux fois supérieur à celui officiellement fourni 24 heures auparavant, a déclaré lundi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Et nous continuons d'avancer", a-t-il conclu.

Les Russes «fuient ou se redéploient»

Les Russes "ne parviennent pas à renforcer la nouvelle ligne de front après les gains ukrainiens dans l'est de l'Oblast de Kharkiv et fuient en nombre la zone ou bien se redéploient sur d'autres axes", a relevé mardi l'Institute for the Study of War (ISW), un centre de réflexion qui a son siège aux États-Unis.

"Des images diffusées sur les médias sociaux montrent des files de voitures s'étendant sur des kilomètres près de Stchastia et de Stanyssia Louganska", à la limite de la "République populaire de Lougansk", unilatéralement proclamée en 2014 par les séparatistes prorusses (comme celle de Donetsk) et près de la frontière russe.

Sur l'ensemble du front, l'armée ukrainienne avait assuré la veille avoir "réussi à chasser l'ennemi de plus de 20 localités" en 24 heures.

Dans la soirée de lundi, le chef du cabinet de la présidence ukrainienne Andriï Iermak avait diffusé une vidéo dans laquelle une voix off expliquait : "La 14e brigade mécanisée séparée a atteint la frontière de la région de Kharkiv avec la Russie. Ceci est le village de Ternova", situé à cinq kilomètres de la frontière russe.

"Il est trop tôt pour dire exactement où tout cela va nous mener", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. "Nous sommes dans les premiers jours (de la contre-offensive, ndlr) donc je pense qu'il ne serait pas bien de prédire exactement où tout cela va nous conduire".

Toujours dans la région de Kharkiv, le parquet ukrainien a annoncé lundi la découverte de quatre corps de civils portant des "traces de tortures" à Zaliznytchné, une petite localité récemment reconquise. Selon l'enquête préliminaire, "les victimes ont été tuées par les militaires russes pendant l'occupation du village", a-t-il ajouté.

Les forces russes ont été accusées d'exactions à de multiples reprises en Ukraine.

Au plan international, la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a appelé mardi à l'unité de l'Union européenne et à de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie face à son "chantage" énergétique.

Les ministres européens de l'Energie se réuniront le 30 septembre pour examiner les mesures d'urgence proposées par la Commission afin d'enrayer l'envolée des prix du gaz et de l'électricité provoquée par la guerre en Ukraine.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.