Les mouvements de ferveur populaire après des décès de figures politiques

Des personnes réagissent après avoir déposé des fleurs et des hommages au palais de Buckingham à Londres, le 9 septembre 2022, un jour après le décès de la reine Elizabeth II à l'âge de 96 ans (Photo : Daniel LEAL / AFP)
Des personnes réagissent après avoir déposé des fleurs et des hommages au palais de Buckingham à Londres, le 9 septembre 2022, un jour après le décès de la reine Elizabeth II à l'âge de 96 ans (Photo : Daniel LEAL / AFP)
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Les mouvements de ferveur populaire après des décès de figures politiques

  • Une marée humaine défilait en pleurant sans cesse» devant le Congrès, a raconté une infirmière, à la mort d’Evita Peron, icône nationale argentine morte à 33 ans
  • Près de cinq millions de personnes participent à la procession accompagnant le corps de Gamal Abdel Nasser, placé dans un cercueil entouré d'un drapeau égyptien et tiré par huit chevaux sur un parcours de 16 km

PARIS : Pétales de roses, foules en transes ou en pleurs... De vastes mouvements de ferveur populaire ont accompagné par le passé la disparition de grandes figures publiques ou politiques, telles Gandhi, Evita Peron, John Kennedy ou Nelson Mandela.

- Gandhi -

Après l'assassinat, le 30 janvier 1948, du Mahatma Gandhi par un nationaliste hindou qui le tenait pour responsable de la partition de l'Inde, les funérailles de celui qui est considéré aujourd'hui comme le père de la Nation indienne figurent parmi les plus spectaculaires de l'après-guerre.

Partie de sa maison de New Delhi le 12 février, la dépouille est emmenée, visage découvert, et sous une pluie de pétales de roses, sur un immense chariot funéraire vers le lieu de sa crémation. Là, sur les bords de la Yamuna, affluent du Gange, l'attendent deux millions de personnes, toutes castes confondues, au premier rangs desquelles Lord Mountbatten, gouverneur général des Indes.

Les cendres de Gandhi sont dispersées dans les plus grands fleuves du monde.

- Evita Peron -

En Argentine, les cérémonies funèbres pour l'actrice Eva (Evita) Peron, seconde épouse du président Juan Peron devenue une icône nationale et morte à 33 ans, le 26 juillet 1952, d'un cancer, rassemblent pendant plusieurs jours deux millions de personnes à Buenos Aires. «Une marée humaine défilait en pleurant sans cesse» devant le Congrès, a raconté une infirmière. «Il n'y avait plus de fleurs chez les fleuristes: le centre de Buenos Aires était couvert d'œillets, de roses et de chrysanthèmes».

Surnommée «la Madone des humbles», Eva Peron a contribué à instituer le vote des femmes en 1949 et lutté pour les droits des «descamisados» (les «déguenillés», c'est-à-dire les ouvriers).

Son corps embaumé est enlevé après la chute de Peron en 1955: les militaires veulent en finir avec le mythe. Elle est alors enterrée en secret à Milan (Italie) et ne retrouve le cimetière de Buenos Aires qu'en 1976.

- Kennedy -

Les obsèques de John Fitzgerald Kennedy, le 25 novembre 1963, à Washington, ont lieu trois jours après son assassinat à Dallas. Les différentes étapes (marche dans Washington, cérémonie et enterrement au cimetière militaire d'Arlington) vont repasser en boucle pendant des années à la télévision. Notamment les images de Jackie Kennedy, toute de noir vêtue, tenant par la main ses deux jeunes enfants, puis le fils John John, trois ans, s'avançant de quelques pas et levant sa petite main pour un salut militaire.

- Martin Luther King -

Le 9 avril 1968, quelques centaines de milliers de personnes assistent aux funérailles à Atlanta (Géorgie) du pasteur et militant pour les droits civiques des Noirs Martin Luther King, assassiné cinq jours plus tôt par un ségrégationniste blanc. Le jours des obsèques, des émeutes de colère et de désespoir éclatent dans les ghettos noirs de plus de 100 villes, faisant 46 victimes.

- Nasser -

Ferveur populaire également, et même cohue, lors des funérailles du président égyptien Gamal Abdel Nasser, le 1er octobre 1970, au Caire. Près de cinq millions de personnes participent à la procession accompagnant le corps du Raïs, placé dans un cercueil entouré d'un drapeau égyptien et tiré par huit chevaux sur un parcours de 16 km, vers son lieu d'inhumation, à la mosquée Al Nasr, rebaptisée Abdel Nasser. «Chacun de nous est Nasser», chante la foule.

Le journaliste français Jean Lacouture, témoin des obsèques, parle alors d'une ville «en état de transe» tant les relations entre le peuple égyptien et Nasser sont «immédiates, familiales et sentimentales».

- Diana -

Les funérailles de Lady Diana, 36 ans, ex-épouse du Prince Charles morte dans un accident de voiture à Paris, le 31 août 1997, suscitent une immense émotion. Plus de trois millions de personnes voient passer son cortège mortuaire du Palais de Buckingham jusqu'à l'Abbaye de Westminster où sont célébrées les obsèques, en présence de stars comme Luciano Pavarotti ou Elton John.

Plus d'un million de bouquets sont déposés devant le domicile de la princesse à Kensington Palace, tandis que trois milliards de personnes suivent la cérémonie à la télévision.

- Mandela -

Coups de canon, escorte militaire, chœurs d'enfants, 95 cierges: toute la pompe due à Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud disparu le 5 décembre 2013, à 95 ans, est déployée lors de funérailles auxquelles assistent 4.500 invités, à Qunu (Sud), le village de son enfance.

Auparavant, le premier président noir d'Afrique du Sud a eu droit à un hommage officiel à Johannesburg et de fervents adieux à Pretoria, la capitale politique du pays, où son parti, le Congrès national africain (ANC), s'est recueilli en sa mémoire tandis que  100.000 Sud-Africains défilaient en pleurs durant trois jours devant son cercueil demi-ouvert.

Après une semaine de deuil national, celui qui aura passé au total vingt-sept ans en prison avant de diriger son pays est inhumé dans l'intimité familiale auprès de ses parents et trois de ses enfants.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.