WASHINGTON: Le ministère américain de la Justice a indiqué jeudi qu'il allait faire appel de la décision d'une juge fédérale autorisant la nomination d'un expert indépendant pour passer en revue les documents saisis par le FBI lors d'une perquisition chez Donald Trump.
Le milliardaire républicain avait réclamé à la justice de nommer une tierce partie indépendante pour examiner les papiers saisis lors de cette opération de police spectaculaire et inédite pour un ancien président, afin qu'il détermine lesquels pourraient lui être rendus ou être classés "confidentiels" - et ne seraient donc pas utilisables dans les enquêtes le visant.
La magistrate Aileen Cannon, que M. Trump avait lui-même nommée en 2020, avait décidé le 5 septembre d'accéder à sa requête, une victoire pour l'ex-président.
En plus d'annoncer son prochain appel, le ministère de la Justice a demandé la suspension de la décision de la juge interdisant aux autorités d'accéder aux documents top secret dans leur enquête.
Ces documents appartiennent à l'exécutif et non à l'ancien président, ont soutenu en substance les juristes du ministère.
Le ministère s'était vivement opposé à la nomination d'une tierce partie indépendante, estimant qu'elle pourrait bloquer l'accès des enquêteurs aux documents "et porterait sévèrement atteinte aux intérêts gouvernementaux, y compris en matière de sécurité nationale".
Donald Trump a réagi à l'annonce du recours du ministère en défendant la décision d'une "juge courageuse et brillante".
Le FBI et le ministère "vont dépenser des millions de dollars et beaucoup de temps et d'énergie pour faire appel (...) au lieu de combattre la corruption et la criminalité record qui se déroulent sous nos yeux", a-t-il lancé sur son réseau social, Truth Social.
Le 8 août, le FBI avait perquisitionné Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump en Floride, saisissant des cartons de documents confidentiels que le républicain n'avait pas rendus après avoir quitté la Maison Blanche, malgré de multiples demandes.
Depuis, Donald Trump, qui envisage ouvertement de se représenter à la présidentielle de 2024, tempête contre un acte qu'il juge "illégal et inconstitutionnel" et répète avoir été visé pour des raisons politiques.
Les enquêteurs soupçonnent le républicain d'avoir violé une loi américaine sur l'espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels. Donald Trump a assuré que ces documents avaient été déclassifiés.
La liste détaillée de ce qui a été saisi lors de la perquisition du 8 août à Mar-a-Lago montre également que M. Trump avait gardé plus de 11.000 documents non classés secrets et liés à l'Etat. Lui affirme qu'il a le droit de les garder, mais ils reviennent légalement aux Archives nationales.