Charles enfin roi, sous le nom Charles III

Le couronnement de Charles, cérémonie hors du temps, unique en Europe, devrait intervenir au mieux dans quelques semaines, une fois dépassé le traumatisme du décès de la reine Elizabeth II (Photo, AFP).
Le couronnement de Charles, cérémonie hors du temps, unique en Europe, devrait intervenir au mieux dans quelques semaines, une fois dépassé le traumatisme du décès de la reine Elizabeth II (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Charles enfin roi, sous le nom Charles III

  • Son accession au trône après 70 ans de patience, un record dans l'histoire de la monarchie britannique, a été immédiate à la mort de la reine, en vertu d'une ancienne maxime latine « Rex nunquam moritur» (le roi ne meurt jamais)
  • Il s'appellera Charles III, ont confirmé ses services dans la soirée, peu après que la Première ministre Liz Truss eut salué le nouveau monarque

LONDRES : Après une vie passée à attendre, le prince Charles, 73 ans, souvent mal aimé et mal compris, est devenu jeudi le roi Charles III après la mort de sa mère Elizabeth II, à un âge généralement plus propice à la retraite qu'aux grandes réformes.

Son accession au trône après 70 ans de patience, un record dans l'histoire de la monarchie britannique, a été immédiate à la mort de la reine, en vertu d'une ancienne maxime latine "Rex nunquam moritur" (le roi ne meurt jamais).

Il s'appellera Charles III, ont confirmé ses services dans la soirée, peu après que la Première ministre Liz Truss eut salué le nouveau monarque.

"Aujourd'hui, la Couronne passe, comme elle l'a fait pendant plus de mille ans, à notre nouveau monarque, notre nouveau chef d'État, Sa Majesté le roi Charles III", a déclaré la toute nouvelle Première ministre, que la reine avait reçue mardi au château de Balmoral pour lui demander de former un nouveau gouvernement.

Le couronnement de Charles, cérémonie hors du temps, unique en Europe, devrait intervenir au mieux dans quelques semaines, une fois dépassé le traumatisme du décès de la reine Elizabeth II, souveraine adulée décédée à 96 ans.

Elle-même avait été couronnée en juin 1953, 16 mois après avoir été proclamée reine. C'était "le dernier hourra impérial", avec "8.250 personnes entassées dans l'Abbaye de Westminster", selon Bob Morris, auteur de plusieurs ouvrages sur l'avenir de la monarchie.

Selon lui, Charles devrait préférer "un couronnement plus rapide et plus petit", mais tout pourrait dépendre de la date, pour éviter un couronnement au coeur de l'hiver.

Camilla reine consort

Sa deuxième épouse Camilla deviendra reine consort, un souhait exprimé par la reine en février dernier. Le sujet restait sensible chez les Britanniques. Après son remariage avec le prince Charles en 2005, Camilla avait choisi de ne pas prendre le titre de princesse de Galles, trop associé à la princesse Diana que Charles avait trompée avec elle pendant de longues années.

Etrange destin que celui de ce prince à la personnalité singulière, beaucoup moins populaire que sa mère, dont il attendait la mort pour entrer dans la lumière.

Né le 14 novembre 1948, il était devenu, en tant que fils aîné, l'héritier de la couronne à 3 ans et 3 mois, en février 1952, lorsque la princesse Elizabeth, 25 ans, était devenue reine à la mort de son père George VI.

Depuis ses premiers engagements officiels dans les années 70, le rôle du Prince de Galles a été de "soutenir sa majesté la Reine, en tant que point focal de la fierté nationale".

Il a donc accueilli en son nom les dignitaires au Royaume Uni, participé aux dîners d'Etat, voyagé dans une centaine de pays, remis des milliers de décorations, couru les inaugurations, honoré des héros, écrit ou enregistré d'innombrables messages d'encouragement ou de félicitations.

Il remplaçait de plus en plus sa mère à la santé déclinante.

En mai, Charles avait prononcé à sa place pour la première fois le discours du trône au Parlement, l'une de ses fonctions constitutionnelles les plus importantes.

Les grandes dates de Charles III

- 14 novembre 1948: naissance à Buckingham Palace de son altesse royale le prince Charles Philip Arthur George d'Edinburgh, deuxième dans l'ordre de succession au trône britannique

- 6 février 1952: mort de son grand-père, le roi George VI. Sa mère devient la reine Elizabeth II. A 3 ans, il devient l'héritier direct du trône

- avril 1962: entre au pensionnat de Gordonstoun en Ecosse

- 1er juillet 1969: couronné Prince de Galles par sa mère lors d'une cérémonie télévisée au château de Caernarfon

- 1970: diplômé de l'université de Cambridge

- 1971-1976: engagé dans la Royal Navy, la marine britannique

- 29 juillet 1981: mariage avec Lady Diana Spencer lors d'une cérémonie à la cathédrale Saint-Paul à Londres regardée par quelque 750 millions de télespectateurs dans le monde. Elle devient princesse de Galles

- 21 juin 1982: naissance du prince William

- 15 septembre 1984 : naissance du prince Henry (surnommé Harry)

- 9 décembre 1992: séparation officielle d'avec Diana

- 28 août 1996 : le divorce est prononcé d'avec Diana qui reste princesse de Galles.

- 31 août 1997: mort de Diana dans un accident de voiture à Paris. Charles insiste pour qu'elle soit enterrée avec les honneurs royaux

- 9 avril 2005: mariage avec sa maîtresse de longue date Camilla Parker Bowles à la mairie de Windsor.

56% d'opinions favorables

Les Britanniques connaissent surtout de lui le naufrage de son mariage avec la princesse Diana, qui lui a fait un tort considérable dans les années 1990, et son remariage avec Camilla.

Homme de passions, Charles a occupé au mieux cette très longue attente, défenseur avant l'heure de l'environnement, amateur de médecines douces, passionné d'urbanisme durable et jardinier inspiré qui parle à ses arbres. Depuis 2007, il publie son "empreinte écologique" (total 3.133 tonnes de CO2 en 2020 contre 5070 en 2019).

Il est au total président ou bienfaiteur de plus de 420 organisations caritatives, dont la principale, le Prince's Trust, a aidé depuis sa création en 1976 plus d'un million de jeunes en difficulté.

Mais ce vieil aristocrate dandy qui aime les costumes croisés est nettement moins populaire que sa mère, entièrement dévouée à son rôle pendant 70 ans, et d'une neutralité absolue.

Est-ce son âge, sa gaucherie, ou ses passions trop bavardes jugée parfois à la limite de l'ingérence politique ? Il n'était qu'à 56% d'opinions favorables dans un récent sondage YouGov en mai, loin derrière la reine (81%), son fils le prince William (77%) sa belle-fille Kate Middleton ou sa sœur la princesse Anne. Camilla plafonnait à 48% d'opinions positives.

Depuis le décès de son père le prince Philip au printemps 2021, et alors que la reine se faisait moins présente, Charles a resserré le cercle royal, autour de lui, Camilla, son fils aîné William, son plus jeune frère Edward.

Il prend les rênes d'une institution au rôle amoindri dans le monde, à une époque et un âge qui sont un double défi.

Nul ne sait encore comment Charles Philip Arthur George saura l'incarner, mais une chose est déjà sûre: ses années de règne lui sont comptées.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.