WASHINGTON: Les Etats-Unis ont accusé mercredi le Kremlin de coordonner de vastes opérations de "triage" en Ukraine dans le but de faciliter à terme l'annexion de territoires sous son contrôle.
"Nous avons des informations selon lesquelles des responsables de l'administration présidentielle russe supervisent et coordonnent ces opérations de triage" de centaines de milliers de personnes, a déclaré le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine, Vedant Patel.
Ces responsables au plus haut niveau "fournissent des listes d'Ukrainiens à cibler", a-t-il ajouté lors d'un point de presse, en accusant "la Russie de mener ces opérations dans le cadre de ses efforts visant à annexer des parties de territoires de l'Ukraine sous son contrôle".
L'ONU a de son côté rapporté mercredi l'existence d'"accusations crédibles de transferts forcés d'enfants non accompagnés vers le territoire occupé par la Russie ou vers la Fédération de Russie elle-même", lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les déplacements forcés en Ukraine.
Kiev dénonce régulièrement des "déportations" qui auraient touché plus d'un million d'Ukrainiens, Moscou assurant de son côté que son seul but est de permettre aux civils d'"évacuer" des "zones dangereuses".
Les Ukrainiens évacués des villes assiégées ou ceux qui quittent des territoires occupés par les troupes russes sont obligés de transiter par des centres.
Mi-juillet, l'OSCE s'était dit dans un rapport "gravement préoccupée" par le traitement infligé par Moscou aux civils ukrainiens dans des "camps de filtrations", destinés à identifier ceux qui sont soupçonnés de liens avec les autorités de Kiev.
Les autorités américaines ont dévoilé mercredi une carte montrant l'existence d'une dizaine de ces "centres" dans l'est de l'Ukraine et les destinations des Ukrainiens ainsi "filtrés".
Selon Washington, les Ukrainiens y subissent des interrogatoires pour évaluer leur degré de "menace" potentielle et sont soit autorisés à rester dans les territoires sous contrôle russe, soit envoyés vers la Russie. D'autres personnes sont maintenues en détention dans l'est de l'Ukraine ou en Russie.
En juillet déjà, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait accusé la Russie de "déportations forcées" de jusqu'à 1,6 million d'Ukrainiens.