BERLIN: L'Allemagne va "passer" l'hiver "avec courage et bravoure" malgré les risques de pénuries, a assuré mercredi Olaf Scholz, critique à l'égard de la politique énergétique de la CDU d'Angela Merkel.
"Nous sommes dans une situation où nous pouvons dire que nous allons passer cet hiver malgré toutes les tensions, avec les préparatifs que nous avons faits, ce que personne n'aurait pu garantir il y a trois, quatre, cinq mois", a lancé le chancelier devant le Bundestag, qui entame mercredi l'examen du projet de budget 2023.
"Nous sommes aujourd'hui en mesure d'aborder cet hiver avec courage et bravoure et de faire en sorte que notre pays s'en sorte", a enchaîné le chancelier allemand, issu du parti social-démocrate (SPD).
Le successeur de Mme Merkel s'est aussi dit "convaincu que l'Allemagne est en mesure de s'engager sur la voie de l'avenir", affirmant avoir pris "des décisions de grande portée, plus importantes que celles prises au cours des dernières décennies".
Ces décisions portent leurs fruits, a-t-il assuré, citant notamment les multiples projets de terminaux d'importation de gaz naturel liquéfie (GNL).
Par ailleurs, les niveaux de stockage de gaz "sont supérieurs à 85%, ce qui est nettement plus élevé que à la même époque l'année dernière", a notamment souligné l'ancien maire de Hambourg, vantant également les accords gaziers conclus avec la France, les Pays-Bas et la Belgique.
Sur un ton offensif, M. Scholz a critiqué la politique énergétique des conservateurs de la CDU-CSU, trop dépendante du gaz importé de Russie.
L'union conservatrice, au pouvoir entre 2005 et 2021, est "entièrement responsable du fait que l'Allemagne a pris des décisions de sortie du charbon et du nucléaire sans jamais avoir eu la force de s'engager dans quoi que ce soit" ni d'engager "le développement des énergies renouvelables".
"Ils ont mené des combats défensifs contre chaque éolienne et chaque combat défensif de ces dernières années nuit à l'Allemagne", a fustigé M. Scholz, ancien ministre des Finances et vice-chancelier du dernier gouvernement de coalition de Mme Merkel.
M. Scholz, dont la cote est en berne dans les sondages, a notamment accusé ses opposants d'avoir "triché" et d'avoir, lorsqu'ils étaient aux manettes, "caché la vérité, à savoir que nous avions besoin d'une augmentation de la production d'électricité de 600 à 800 térawatts d'ici la fin de la décennie".
"C'est une bonne chose que vous soyez dans l'opposition pour que nous puissions moderniser l'industrie, pour que nous restions compétitifs et que nous ne nous dérobions plus aux problèmes de ce pays", a lancé M. Scholz au président de la CDU, Friedrich Merz