PARIS : Le président des Républicains Christian Jacob a fustigé mercredi la gestion de la crise sanitaire, estimant qu’« on risque de perdre des deux côtés: ne pas endiguer l'épidémie et mettre à plat notre économie ».
« Le +en même temps+ ne fait que des perdants », a-t-il ajouté devant l'association des journalistes parlementaires (AJP).
Fustigeant « un désordre sans précédent » et l'absence de « ligne claire » dont « la responsabilité revient directement au Président de la République », il a déploré le manque de concertation, le manque d'anticipation et le fait qu' « aucun enseignement » n'ait été tiré du premier confinement.
M. Jacob a également critiqué « une majorité qui n'en est plus une, qui part un peu à vau-l'eau » en soulignant que LREM avait été « incapable de rassembler sa majorité » mardi au Parlement, lorsque l'opposition a réussi à ramener à mi-décembre la fin de l'état d'urgence (au lieu de mi-février).
« Il y un moment où les présidents de groupe doivent être dans l'hémicycle. Hier il en manquait un: monsieur Castaner », a lancé l'ancien patron des députés LR, en raillant des ministres « qui arrivent à tour de rôle, en fonction de leur agenda, de leurs dîners vraisemblablement ».
Selon une journaliste de l'AFP, Christophe Castaner n'était pas présent au moment du vote de deux amendements de l'opposition dont celui raccourcissant la durée de l'état d'urgence sanitaire, mais il était ensuite sur les bancs de la majorité et s'est exprimé dans l'hémicycle.
M. Jacob a par ailleurs déploré « un lien direct entre terrorisme et politique migratoire incontrôlée » et a appelé à « revoir de fond en comble » cette politique. « Pour cela, peut-être faut-il qu'on bloque pendant trois ou quatre mois toute politique migratoire », afin de mettre « tout le monde autour de la table », a-t-il ajouté.
Contre le terrorisme, il faut aussi selon lui « renforcer notre appareil législatif, y compris sur le plan constitutionnel ». Mais « tout n'est pas du ressort législatif » et « on a un arsenal qu'on pourrait utiliser davantage », a-t-il estimé, déplorant « un vrai défaut de pilotage du ministère de l'Intérieur quand des lois existent et ne sont pas appliquées ».