En Allemagne, le Premier ministre ukrainien réclame encore plus de soutien militaire

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'exprime lors d'un événement de dialogue citoyen à Essen, dans l'ouest de l'Allemagne, le 1er septembre 2022. (Photo par Ina Fassbender / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'exprime lors d'un événement de dialogue citoyen à Essen, dans l'ouest de l'Allemagne, le 1er septembre 2022. (Photo par Ina Fassbender / AFP)
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Publié le Lundi 05 septembre 2022

En Allemagne, le Premier ministre ukrainien réclame encore plus de soutien militaire

  • L'attitude longtemps louvoyante de l'Allemagne à l'égard de Moscou, à la suite du déclenchement de la guerre il y a six mois, et son manque initial de soutien militaire à Kiev ont profondément irrité le gouvernement de Volodymyr Zelensky
  • Mais les choses se sont améliorées depuis. La visite dimanche de M. Chmygal à Berlin, une première pour un responsable ukrainien de ce niveau depuis le début de l'invasion russe, symbolise cette détente

BERLIN : Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a appelé dimanche l'Allemagne à renforcer son soutien militaire à l'Ukraine, tout en reconnaissant les efforts déjà accomplis, lors d'un déplacement à Berlin qui tourne la page de récentes crispations entre les deux pays.

L'attitude longtemps louvoyante de l'Allemagne à l'égard de Moscou, à la suite du déclenchement de la guerre il y a six mois, et son manque initial de soutien militaire à Kiev, ont profondément irrité le gouvernement de Volodymyr Zelensky.

Mais les choses se sont améliorées depuis. La visite dimanche de M. Chmygal à Berlin, une première pour un responsable ukrainien de ce niveau depuis le début de l'invasion russe, symbolise cette détente.

Le Premier ministre "a remercié l'Allemagne pour son soutien militaire, financier, humanitaire et politique", tout en soulignant la nécessité de fournir à Kiev davantage d'équipements militaires lourds, selon un communiqué de ses services.

"Les lance-roquettes MARS II et les (obusiers) Panzerhaubitze 2000, fournies par l'Allemagne, ont bien fonctionné sur le champ de bataille, et nous espérons augmenter l'approvisionnement en armes lourdes", a déclaré M. Chmygal, cité dans le communiqué.

Il y a moins d'une semaine, le chancelier Olaf Scholz a souhaité que l'Allemagne assume une "responsabilité particulière" pour aider l'Ukraine à renforcer ses systèmes d'artillerie et de défense aérienne.

Le système anti-aérien IRIS-T (système d'imagerie infrarouge contrôlé par poussée vectorielle) développé par Berlin doit être fourni à l'Ukraine à l'automne et Kiev espère "que l'Allemagne deviendra l'un des leaders dans le processus de développement de la défense aérienne (ukrainienne)", a fait écho dimanche son homologue ukrainien.

L'Allemagne accueillera jeudi prochain une réunion, à l'initiative de Washington, des ministres de la Défense des pays alliés de l'Ukraine. Cette rencontre d'une quarantaine de pays, sur la base aérienne américaine de Ramstein (ouest), est destinée à organiser le soutien des capacités militaires ukrainiennes face à la Russie.

En Russie, l'ex-président Dmitri Medvedev a accusé dimanche l'Allemagne de mener une "guerre hybride" contre la Russie, justifiant l'arrêt des livraisons de gaz à Berlin par son comportement "inamical" en plein conflit en Ukraine.

"Premièrement, l'Allemagne est un pays inamical, deuxièmement, elle a imposé des sanctions contre toute l'économie russe (...) et elle livre des armes létales à l'Ukraine", a déclaré M. Medvedev dans un message publié sur Telegram.

Mea culpa

Denys Chmygal a également soldé dimanche une autre brouille récente entre Kiev et Berlin, en rencontrant le chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier.

M. Steinmeier, deux fois ministre des Affaires étrangères d'Angela Merkel, a longtemps soutenu une politique de détente avec la Russie, avant de faire son mea culpa en reconnaissant une erreur. Déclaré pour cette raison persona non grata par l'exécutif de Volodymyr Zelensky, il avait dû annuler une visite à Kiev mi-avril.

L'Allemagne "continuera à se tenir de manière fiable aux côtés de l'Ukraine", a assuré M. Steinmeier au dirigeant ukrainien, selon la porte-parole du président allemand.

Une conférence d'experts sur la reconstruction du pays, à laquelle doit participer notamment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, se tiendra le 25 octobre à Berlin.

Avant sa visite, Denys Chmygal avait constaté "les immenses progrès" faits par l'Allemagne dans son aide militaire à l'Ukraine, passée "des équipements de protection" à "l'artillerie".

L'Allemagne avait récemment promis de livrer à l'Ukraine de systèmes de défense antiaérienne Iris-T. Ce doit être fait "à l'automne", selon le Premier ministre ukrainien.

Autre symbole de cette nouvelle ère dans les relations bilatérales, l'arrivée prochaine d'un nouvel ambassadeur ukrainien à Berlin. Son prédécesseur, Andrij Melnyk, s'en est pris pendant des mois avec virulence à l'attitude jugée timorée de l'Allemagne face à la Russie.

Après sa visite à Berlin, M. Chmygal est attendu lundi à Bruxelles pour présider avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell une réunion du conseil d'association UE-Ukraine, et participer à une conférence sur les crimes russes en Ukraine avec la présidente du Parlement européen Roberta Metsola.

En Ukraine, les autorités locales ont annoncé dimanche que les forces russes avaient continué depuis la veille à bombarder la région de Mykolaïv (sud), provoquant notamment la mort d'un enfant à la suite de l'effondrement de sa maison, et d'une femme, et faisant 6 blessés. Un bilan impossible à confirmer de source indépendante.

Sur le front des exportations agricoles, stoppées par la guerre et qui ont repris récemment après un accord incluant les belligérants pour éviter les pénuries dans le reste du monde, 13 bateaux chargés au total de 282.500 tonnes de denrées ont quitté dimanche les ports ukrainiens en direction de 8 pays, a annoncé le gouvernement de Kiev.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.