Droits humains: La junte malienne rejette les accusations «tendancieuses» de l'ONU

Au total, les opérations des forces maliennes ont causé la mort de 96 civils (Photo, AFP).
Au total, les opérations des forces maliennes ont causé la mort de 96 civils (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 03 septembre 2022

Droits humains: La junte malienne rejette les accusations «tendancieuses» de l'ONU

  • «Les allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportées selon des témoignages non contradictoires, ne s'appuyant sur aucune preuve tangible»
  • Ces incriminations «ont pour objectif de ternir l'image des forces maliennes et de les discréditer vis-à-vis des populations et de la communauté internationale»

BAMAKO: La junte malienne a rejeté en bloc vendredi les accusations "tendancieuses" selon elle de massacre et de violations des droits humains portées par la mission de l'ONU dans le pays contre les forces armées.

"Les allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportées selon des témoignages non contradictoires, ne s'appuyant sur aucune preuve tangible et souvent faits sous la menace des groupes terroristes", a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un document diffusé sur les réseaux sociaux après la publication mercredi d'une note trimestrielle de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) sur les droits humains.

Cette note impute la mort d'au moins 50 civils à des soldats maliens accompagnés par du "personnel militaire étranger" lors d'une opération menée le 19 avril à Hombori (centre) après l'explosion d'un engin improvisé au passage d'un convoi de l'armée. Différentes sources avaient à l'époque dit à l'AFP qu'un homme tué dans l'explosion était un Russe déployé en opération avec les soldats maliens.

Parmi les hommes faits prisonniers, deux sont morts sous la torture et, le 24 avril, un militaire "aurait tué sommairement" 20 autres prisonniers au camp de l'armée malienne à Hombori, dit la Minusma.

Au total, les opérations des forces maliennes ont causé la mort de 96 civils au 2e trimestre, sur un total de 317, dont 200 imputables aux groupes djihadistes, affirme la Minusma.

Ces incriminations "ont pour objectif de ternir l'image des forces maliennes et de les discréditer vis-à-vis des populations et de la communauté internationale", a estimé le ministère malien dans ce qu'il présente comme sa réponse livrée à la Minusma avant la publication de son rapport par cette dernière.

Toutes les opérations des forces maliennes "sont conduites dans le strict respect des droits de l'Homme et du droit humanitaire international", ont affirmé les Affaires étrangères maliennes. Les soupçons d'abus donnent "systématiquement" lieu à des enquêtes et des sanctions s'il y a lieu, disent-elles, reprenant l'argumentaire brandi à chaque mise en cause similaire.

Les autorités accusent la Minusma de faire sienne la version de la France sur une sombre affaire de cadavres qui a éclaté juste après que les Français eurent quitté la base de Gossi, au nord-est de Hombori.

Dans une grande acrimonie entre Bamako et Paris, les colonels au pouvoir au Mali depuis le putsch de 2020 se sont totalement détournés des anciens compagnons d'armes français et se sont tournés vers les Russes. Les Français viennent d'achever leur retrait militaire progressif du Mali après neuf ans d'engagement.

Le 19 avril, ils ont rendu aux autorités maliennes la base de Gossi. Le 21 avril a circulé une vidéo prise à l'aide d'un drone et montrant selon l'armée française des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base.

Le but aurait été d'accuser les Français de laisser un charnier derrière eux.

Les autorités maliennes ont accusé en retour les Français d'avoir fabriqué "de toutes pièces" ces images afin d'accuser les soldats maliens d'exactions.

La Minusma a fourni une version favorable à la France en déclarant que les dépouilles ensevelies à Gossi avaient été transportées sur place le 20 avril, soit le lendemain de la remise du camp, et "provenaient de Hombori".

Les Affaires étrangères maliennes persistent à parler "d'implication probable" des soldats français dans la constitution de ce charnier, qui "existait bien avant la restitution du camp" selon elles.

"Cette allégation tendancieuse de la Minusma (...) prouve à suffisance qu'elle se fait le relais de la France", disent-elles.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.