CHICAGO, NEW YORK : Les Américains se préparent à la possibilité de manifestations lorsque les résultats de la bataille électorale controversée entre le président américain Donald Trump et son adversaire démocrate, l’ancien vice-président Joe Biden, seront annoncés aujourd’hui.
Ces violences devraient être en grande partie les «retombées» des émeutes et des manifestations qui ont eu lieu depuis le 31 mai après la mort de George Floyd.
Des milliers de commerces ont été endommagés et détruits par des pillages et des incendies criminels dans les semaines et les mois qui ont suivi le meurtre, et après plusieurs autres fusillades par la police très médiatisées.
Les plus grandes cibles ont été les commerces et les centres commerciaux, qui ont commencé à barricader leurs vitrines dans toutes les villes de pays, comme Washington D.C., New York, Los Angeles et Chicago, en prévision des manifestations postélectorales qui risqueraient de dégénérer en violence.
Le maire de Chicago, Lori Lightfoot, a raconté que la ville se prépare à d’éventuelles violences depuis des mois. «Nous savons tous que les émotions seront à leur comble, parce qu’elles le sont déjà, et je vous demande de canaliser ces émotions pour vous exprimer de manière pacifique et productive».
Pendant que les gens votaient à New York mardi, les équipes de construction à Manhattan continuaient à barricader les boutiques et les vitrines.
Parmi les centaines de commerces endommagés après le meurtre de Floyd, plus de 12 commerces appartenant à des Arabes américains ont été pillés et brûlés.
Comme dans des régions de nombreuses grandes villes, la banlieue de Chicago s'est préparée à la violence, comme à Orland Park, où la police a érigé des barricades pour empêcher l'accès.
Les policiers ont gardé un certain accès au centre commercial d’Orland Park ouvert mardi, permettant à plus de 150 commerces d’ouvrir leurs portes, mais prévoyaient de sceller les entrées restantes dans la soirée, une fois le vote terminé et le centre fermé.
Le US Marshals Service (USMS) a publié un communiqué concernant les violences potentielles. «Bien que l’USMS ne discute généralement d'aucune activité de répression potentielle, nous pouvons confirmer que les maréchaux américains adjoints sont prêts à réagir aux actes violents de désobéissance civile dans tout le pays».
Il était également prévu de protéger la Maison Blanche, avec 250 gardes nationaux mis en attente pour travailler avec la police locale.
Une grande partie des peurs est alimentée par des publications non confirmées sur les réseaux sociaux de démocrates qui estiment que les républicains auraient recours à la violence si le résultat n’est pas en leur faveur. Un groupe aurait même tenté de bloquer un bus de campagne de Biden durant un tour au Texas. Les républicains, quant à eux, croient que les démocrates causeront plus de désordre sous le couvert de manifestations de Black Lives Matter si Trump est élu pour un second mandat.
Les médias alimentent aussi le récit de la violence, affirmant que Trump attise les flammes du conflit à travers son discours de campagne.
La chaîne de télévision Spectrum News NY1 a dit mardi matin que «cette situation agitée est due aux accusations préventives du président Donald Trump de fraude électorale généralisée, sans la moindre preuve, et sa résistance à une transition pacifique s'il perd, ainsi que de nouvelles images d'émeutes lors de manifestations de gauche. Ce n’est pas alarmiste ; c'est un fait : les gens sont à bout de souffle, et les forces de l'ordre, et même les réseaux sociaux, sont prêts ».
Un sondage publié cette semaine par USA Today et l’Université de Suffolk indique que 75% des Américains ont peur que des violences postélectorales éclatent.
Un autre sondage réalisé par YouGov monte également que 56% des Américains craignent de voir une «augmentation de la violence à la suite du résultat des élection ».
Cependant, le problème est que presque tous les sondages publiés dans les médias d'information au cours du mois dernier montrent que Biden mène Trump. Si ce dernier gagne contre toute attente, la police craint que cela ne se traduise par de la violence.
Bien que 97 millions d'Américains aient déjà voté- par vote anticipé et par correspondance- pas moins de 35 millions devraient voter mardi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com