Ukraine: L'«intégrité physique» de la centrale nucléaire occupée a été «violée», selon l'AIEA

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi (C), après sa visite de la centrale nucléaire de Zaporijjia, tenue par les Russes, dans le sud de l'Ukraine, le 1er septembre 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie (Photo, AFP).
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi (C), après sa visite de la centrale nucléaire de Zaporijjia, tenue par les Russes, dans le sud de l'Ukraine, le 1er septembre 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 02 septembre 2022

Ukraine: L'«intégrité physique» de la centrale nucléaire occupée a été «violée», selon l'AIEA

  • Le chef de l'organisation, qui mène personnellement la mission d'inspection de 14 personnes, avait annoncé mercredi son intention d'installer une «présence permanente» sur le site
  • Lors de l'inspection, «nous avons pu rassembler beaucoup d'informations. J'ai vu les principales choses que j'avais besoin de voir», a encore déclaré M. Grossi à la presse russe

NOVOOLEKSANDRIVKA: L'"intégrité physique" de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia occupée par les Russes "a été violée à plusieurs reprises", a dénoncé jeudi, après l'avoir inspectée, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, tandis que le président Volodymyr Zelensky reprochait à l'AIEA d'avoir occulté la question de la "démilitarisation" de ce site.

"Nous n'avons pas d’éléments pour évaluer cela", mais "c'est quelque chose qui ne peut pas continuer à se produire", a ajouté Rafael Grossi, qui est aussi à la tête d'une mission d'experts dont, a-t-il souligné, plusieurs demeureront jusqu'à "dimanche ou lundi" sur place.

"Nous avons beaucoup de travail ici", dans ces installations que les Russes et les Ukrainiens s'accusent mutuellement d'avoir bombardées à de nombreuses reprises, faisant craindre une catastrophe nucléaire, a-t-il encore dit devant des médias à Novooleksandrivka, une localité de la région de Zaporijjia contrôlée par Kiev, à son retour de la centrale, la plus grande d'Europe.

Selon l'agence de presse russe Interfax, quatre des neuf véhicules composant le convoi par lequel l'équipe de l'AIEA était arrivée jeudi après-midi à la centrale étaient repartis en début de soirée.

L'Agence internationale de l'énergie atomique compte aussi ensuite "établir une présence continue" à cet endroit, a répété son patron.

"Nous avons pu visiter tout le site. J'étais dans les unités (de réacteurs, ndlr), j'ai vu le système d'urgence et d'autres pièces, les salles de contrôle", a-t-il énuméré, tout en louant le personnel ukrainien toujours présent à la centrale tombée en mars aux mains des soldats russes.

«Démilitariser», martèle Zelensky

Dans son message quotidien du soir, le chef de l'Etat ukrainien a néanmoins estimé que l'AIEA aurait dû aller plus loin et insister sur la nécessité, selon lui, de "démilitariser" cette zone.

"La principale chose qui devrait se produire est la démilitarisation du territoire de la centrale (...) Et il est regrettable que nous n'ayons pas encore entendu les messages appropriés de l'AIEA", a ainsi lâché M. Zelensky.

Et ce "bien que nous en ayons parlé avec M. Grossi pendant notre réunion (mardi) à Kiev. C'était la clé, la clé ! Le point de sécurité de nos accords : la démilitarisation et le contrôle total par nos travailleurs du nucléaire" de ce complexe, a-t-il martelé.

Dans la capitale ukrainienne, le directeur général du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a de son côté appelé à interrompre toutes les opérations militaires autour de ces installations, prévenant qu'une attaque serait "catastrophique".

"La moindre erreur de calcul pourrait provoquer des ravages que nous regretterions pendant des décennies", a mis en garde Robert Mardini.

Un des deux réacteurs en fonctionnement de la centrale a à cet égard été arrêté en raison de frappes russes, a regretté jeudi l'opérateur ukrainien Energoatom.

Le même jour, les autorités ukrainiennes ont assuré que la Russie effectuait des tirs d'artillerie sur Energodar, la ville où se trouve le complexe atomique de Zaporijjia, et sur la route que devaient emprunter les inspecteurs de l'AIEA pour s'y rendre.

De leur côté, les Russes ont affirmé que les Ukrainiens y avaient envoyé "deux groupes de saboteurs" dans la nuit.

Les commandos "ont débarqué à bord de sept embarcations (...) à trois kilomètres au nord-est de la centrale nucléaire de Zaporijjia et ont tenté de la prendre", selon le ministère russe de la Défense.

Il a précisé que l'armée russe avait pris "des mesures pour anéantir l'ennemi, en faisant notamment usage de l'aviation".

La centrale est située le long du Dniepr, un fleuve dont la rive gauche est occupée, dans ce secteur, par les Russes.

Ces déclarations étaient invérifiables de source indépendante.

La «division de l'Europe»

Dans son compte-rendu du soir, l'état-major de l'armée ukrainienne a mentionné des "bombardements massifs" dans les environs de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, située dans le nord-est, de Zaporijjia, dans le sud, ainsi que de Kramatorsk, Bakhmout et Sloviansk, dans l'est.

Elle n'a, en revanche, fourni aucune information sur la contre-offensive ukrainienne déclenchée lundi dans certaines zones méridionales, en particulier autour de Kherson, l'une des rares grandes cités conquises par la Russie.

L'armée russe avait assuré mercredi y avoir repoussé les deux jours précédents les attaques des Ukrainiens, leur infligeant de lourdes pertes.

Dans un rapport paru jeudi, l'ONG Human Rights Watch a affirmé que les troupes russes transféraient de force des civils ukrainiens, y compris ceux fuyant les hostilités, vers des régions sous leur contrôle, depuis le début de l'invasion.

A Paris, Emmanuel Macron a prôné la poursuite du dialogue avec la Russie, jugeant qu'il fallait "assumer de pouvoir toujours continuer à parler à tout le monde", "surtout ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord".

Le président français est l'un des rares dirigeants européens à s'être entretenus avec le président Vladimir Poutine après le déclenchement le 24 février de l'attaque russe contre l'Ukraine, une stratégie qui a été critiquée.

Mais M. Macron a dans le même temps estimé que "la division de l'Europe" était "un des buts de guerre de la Russie".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.