Macron salue « le moment le plus important pour l’UE depuis la création de l'euro »

« C'est le projet sur lequel les Français m'ont fait confiance, que j'ai présenté en septembre 2017 à La Sorbonne », a affirmé le président français. (Ludovic MARIN/AFP)
« C'est le projet sur lequel les Français m'ont fait confiance, que j'ai présenté en septembre 2017 à La Sorbonne », a affirmé le président français. (Ludovic MARIN/AFP)
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Publié le Mercredi 22 juillet 2020

Macron salue « le moment le plus important pour l’UE depuis la création de l'euro »

  • Emmanuel Macron a confirmé que la France allait toucher « 40 milliards d'euros sur ce plan de relance » et sera « le 3ème bénéficiaire en Europe », après l'Italie et l'Espagne
  • Il a assuré qu'il sera « intraitable » sur les incivilités

PARIS: L'accord conclu sur le plan de relance est pour l'Union européenne « le moment le plus important depuis la création de l'euro », a déclaré mardi Emmanuel Macron, quelques heures après la fin du sommet de Bruxelles.

Cet accord d'un montant de 750 milliards d'euros, conclu mardi à l'aube, est le fruit d'un « travail de trois ans entre la France et l'Allemagne », a-t-il ajouté au journal de 20H de TF1.

« Je veux que nos concitoyens mesurent l'importance de ce qui s'est passé pendant ces quatre jours et quatre nuits », a insisté le chef de l'Etat. « C'est le projet sur lequel les Français m'ont fait confiance, que j'ai présenté en septembre 2017 à La Sorbonne. Nous nous sommes battus. C'est le moment le plus important de la vie de notre Europe depuis la création de l'euro ».

Emmanuel Macron a confirmé que la France allait toucher « 40 milliards d'euros sur ce plan de relance » et sera « le 3ème bénéficiaire en Europe », après l'Italie et l'Espagne. Cela « correspond à 40% des dépenses » du plan de relance français évalué à 100 milliards, ce qui « veut dire que cet argent viendra de l'Europe sur notre budget sans que nous ayons besoin de le financer, ni par notre propre endettement ni par nos impôts », a-t-il détaillé.

Le plan de relance français, qui sera présenté le 24 août, servira à « financer l'emploi des jeunes », « nos petites et moyennes entreprises, nos artisans, nos commerçants », « le tourisme mais aussi la rénovation thermique des bâtiments », « l'hydrogène, les batteries électriques... tout ce qui va nous permettre de créer de l'emploi », a-t-il énuméré.

« Tolérance zéro »

Sur un autre plan, le chef de l’Etat a assuré mardi qu'il serait « intraitable » sur les incivilités à l'égard notamment des forces de l'ordre et des pompiers pour qu'elles ne deviennent pas « une habitude ».

« Nous ne pouvons pas accepter et je n'accepterai pas dans notre pays que ces incivilités deviennent une habitude: la sécurité au quotidien, c'est ce qui garantit l'ordre public, l'ordre républicain, c'est-à-dire la vraie liberté dans notre société et donc sur ce point, nous serons intraitables », a déclaré le président de la République.

« Je l'ai toujours dit et je le redis avec fermeté, c'est la tolérance zéro. Toute personne qui porte justement l'autorité républicaine, toute personne qui appartient à nos forces de sécurité intérieure ou qui agit pour servir, pompiers, aussi soignants mérite le respect et nous ne tolérerons aucun écart », a ajouté le chef de l'Etat.

Le président a promis de « renforcer les équipements » et les « politiques d'accompagnement », et a assuré qu'il prendrait « toutes les dispositions utiles pour que la réponse judiciaire soit rapide et au rendez-vous de ces incivilités ». 

« C'est non seulement une réponse immédiate qui est nécessaire, c'est un changement d'état d'esprit profond », a-t-il souligné.

La mort d'un chauffeur de bus à Bayonne sous les coups de voyageurs avait causé l'indignation du monde politique, et généré la visite de deux ministres, Transports et Intérieur. 

Le gouvernement, comme opposition, avait aussi condamné avec force la semaine dernière le tir qui avait blessé un pompier en intervention en Essonne.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.