Contre-offensive ukrainienne dans le sud, une mission de l'AIEA pour Zaporijjia

Le gouverneur de la région de Zaporijjia (sud) Oleksandre Staroukh a fait savoir mardi à l'aube que la Russie avait lancé une attaque avec des missiles contre la ville éponyme. (AFP).
Le gouverneur de la région de Zaporijjia (sud) Oleksandre Staroukh a fait savoir mardi à l'aube que la Russie avait lancé une attaque avec des missiles contre la ville éponyme. (AFP).
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Publié le Mardi 30 août 2022

Contre-offensive ukrainienne dans le sud, une mission de l'AIEA pour Zaporijjia

  • La contre-attaque ukrainienne vise pour l'essentiel à reprendre Kherson, une ville --de 280.000 habitants avant le conflit-- tombée aux mains des Russes
  • La mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit inspecter la centrale, la plus grande d'Europe, occupée depuis début mars par les Russes

ZAPORIJIA: Contre-offensive des forces ukrainiennes et bombardements russes nourris, le sud de l'Ukraine reste dans la nuit de lundi à mardi au coeur du conflit tandis que des experts onusiens sont attendus à la centrale nucléaire de Zaporijjia.

La mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit inspecter la centrale, la plus grande d'Europe, occupée depuis début mars par les Russes et au centre de toutes les tensions.

La contre-attaque ukrainienne vise pour l'essentiel à reprendre Kherson, une ville --de 280.000 habitants avant le conflit-- tombée aux mains des Russes dès le commencement de la guerre le 24 février, ont annoncé des responsables locaux.

"Les forces armées ukrainiennes ont lancé leur offensive dans plusieurs zones dans le sud. Nous demandons aux habitants de Kherson de suivre les consignes de sécurité", a écrit sur Telegram le chef de l'administration régionale Yaroslav Yanuchevytch.

"Aujourd'hui, il y a eu de puissantes attaques d'artillerie sur les positions ennemies (...) sur l'ensemble du territoire de la région occupée de Kherson. C'est l'annonce de ce que nous attendions depuis le printemps: c'est le début de la fin de l'occupation de la région de Kherson", située aux portes de la Crimée annexée par Moscou en mars 2014, a annoncé à la télévision ukrainienne le député Serguiï Khlan.

Il a assuré que les militaires ukrainiens avaient "l'avantage" sur le front méridional après des frappes répétées ces dernières semaines sur des ponts et un barrage sur le fleuve Dniepr, destinées à perturber la logistique des troupes russes.

Le groupement militaire ukrainien "Kakhovka" a quant à lui dit observer la retraite d'une unité de combattants séparatistes prorusses de ses positions dans la région.

L'offensive a « échoué », selon Moscou 

La Russie a pour sa part affirmé avoir repoussé des "tentatives d'offensive" ukrainiennes dans les régions de Kherson et de Mykolaïv, également dans le sud de l'Ukraine.

"Pendant la journée (...), les troupes ukrainiennes ont fait une tentative d'offensive dans trois directions, dans les régions de Mykolaïv et de Kherson", a déclaré le ministère russe de la Défense, ajoutant qu'elle avait "lamentablement échoué" et que les Ukrainiens avaient "subi de lourdes pertes".

La porte-parole du commandement "Sud" de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk, avait auparavant dit que les forces de Kiev attaquaient "dans de nombreuses directions" sur ce front afin de renvoyer les Russes sur la rive gauche du Dniepr.

Dans la nuit de lundi à mardi, ce commandement a précisé sur Facebook que la situation restait "tendue" dans sa zone d'action, soulignant que "l'ennemi a attaqué nos positions à cinq reprises, mais toutes ont été un échec".

Il a par ailleurs évoqué un "bombardement massif en journée" de Mikolaïv par les Russes avec seize missiles anti-aériens S-300 qui ont provoqué des dégâts "importants" notamment sur des bâtiments d'habitation et des infrastructures de transport. Deux civils ont été tués et 24 blessés, selon cette source.

Deux missiles sont tombés dans la soirée dans la région de Bachtansky, endommageant des maisons mais aucune victime n'a été signalée à ce stade, a-t-elle ajouté.

Toutes ces informations étaient invérifiables de sources indépendantes.

"L'Ukraine est en train de reprendre ce qui est à elle et reprendra tout au final - les régions de Kharkiv, Lougansk, Donetsk, Zaporijjia, Kherson, la Crimée, les eaux de la mer Noire et de la mer d'Azov (...)", a martelé dans son message quotidien du soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les bombardements russes n'ont par ailleurs pas cessé sur la ligne de front qui s'étend du nord au sud.

Les autorités locales ont notamment évoqué des frappes dans les régions de Kharkiv (nord-est), Dnipropetrovsk (centre), où elles ont fait un mort, et Mykolaïv.

"Ca secouait et tout le monde est sorti en courant", a raconté à l’AFP Olga, une habitante de 40 ans de Mykolaïv après la chute d'un missile et d'une roquette dans son quartier.

"Ca s'est passé en une seconde et, en une seconde, c’était le noir dans la maison", a témoigné un de ses voisins, Oleksandre Tchoula, 66 ans, dont la femme venait d'être tuée.

Une mission de l'AIEA en Ukraine 

Le gouverneur de la région de Zaporijjia (sud) Oleksandre Staroukh a fait savoir mardi à l'aube que la Russie avait lancé une attaque avec des missiles contre la ville éponyme.

"D'après les premières informations, il n'y a aucune victime. Jusqu'à présent, aucun dégât important sur les infrastructures n'a été repéré", a-t-il indiqué.

C'est dans cette région que des experts de l'AIEA sont attendus.

L'organisme onusien a en effet annoncé envoyer une mission, conduite par son directeur général Rafael Grossi, à la centrale de Zaporijjia. Elle doit visiter "plus tard cette semaine" ces installations.

M. Grossi réclamait depuis plusieurs mois de pouvoir s'y rendre, avertissant du "risque réel de catastrophe nucléaire" après une série de bombardements dont les deux belligérants s'imputent mutuellement la responsabilité.

Les pays du G7 se sont dits lundi "profondément préoccupés" par les risques d'accident nucléaire à Zaporijjia, demandant qu'une totale liberté de mouvement soit accordée aux experts internationaux.

"La Russie doit assurer un accès sûr et sans entrave" à l'équipe de l'AIEA, a réclamé un responsable américain, pour lequel l'option "la plus sûre" serait une extinction "contrôlée" des réacteurs.

Accusée par Kiev d'avoir positionné des pièces d'artillerie sur le site de la centrale, la Russie a jugé "nécessaire" cette inspection, par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

L'opérateur ukrainien Energoatom a néanmoins affirmé que les soldats russes "mettaient la pression sur le personnel de la centrale pour l'empêcher de révéler des preuves des crimes de l'occupant".

"La souveraineté ukrainienne sur cette centrale ne doit pas être contestée", a souligné le président français Emmanuel Macron.

La mairie de Zaporijjia a dit distribuer depuis le 23 août des comprimés d'iode à la population dans un rayon de 50 km autour de la centrale, à prendre en cas d'alerte aux radiations.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.