Elections en Angola: Le parti au pouvoir remporte une victoire serrée, Lourenço reconduit

Moins de la moitié des quelque 14,4 millions d'inscrits ont participé au scrutin, avec 55% d'abstention (Photo, AFP).
Moins de la moitié des quelque 14,4 millions d'inscrits ont participé au scrutin, avec 55% d'abstention (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 30 août 2022

Elections en Angola: Le parti au pouvoir remporte une victoire serrée, Lourenço reconduit

  • Au pouvoir depuis l'indépendance du Portugal en 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) a recueilli 51,17% des voix
  • Le premier parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), totalise 43,95% des votes exprimés

LUANDA: Le parti au pouvoir en Angola a remporté la victoire aux élections législatives, donnant un second mandat au président sortant Joao Lourenço, à l'issue du scrutin le plus serré de l'histoire du pays.

Au pouvoir depuis l'indépendance du Portugal en 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) a recueilli 51,17% des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi par la Commission nationale électorale (CNE).

Le premier parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), totalise 43,95% des votes exprimés au scrutin de mercredi.

"C'est une victoire pour l'Angola et les Angolais", s'est félicité Joao Lourenço, 68 ans, devant des soutiens rassemblés au siège du parti vainqueur dans la capitale Luanda.

Accueillant un "vote de confiance", M. Lourenço  a promis "le dialogue et la concertation" Il n'y a pas d'élection présidentielle en Angola, la tête de liste du parti vainqueur aux législatives est investie aux fonctions de chef de l'Etat.

Il a également promis "un pays plus prospère et développé". Pendant sa campagne, M. Lourenço s'est engagé à bâtir de nouveaux hôpitaux et des transports. L'Angola est un des premiers producteurs de pétrole du continent mais plus de la moitié de la population de 33 millions vit sous le seuil de pauvreté.

Le MPLA, qui l'avait remporté haut la main en 2017 avec 61% des suffrages, enregistre son plus bas score. En 2012, il avait rassemblé 71,84% des votes. Le parti conserve la majorité absolue au Parlement avec 124 sièges sur 220, mais perd la majorité des deux tiers, qui lui permettait jusqu'ici de passer des lois sans le soutien d'un autre parti.

Quatre des 16 membres de la CNE n'ont pas signé les résultats finaux, exprimant des doutes sur le processus électoral.

L'opposition a refusé de reconnaître la semaine dernière les résultats préliminaires qui donnaient déjà le MPLA vainqueur. Les candidats ont 72 heures pour contester.

Le département américain a appelé lundi dans un communiqué "à exprimer pacifiquement" tout différend sur le processus électoral. L'Union européenne a exhorté à une réponse "équitable et transparente".

Avec la mainmise du parti au pouvoir sur le processus électoral et les médias publics, l'opposition et une partie de l'opinion publique craignaient des risques de fraude. Les observateurs étrangers ont fait part la semaine dernière de leurs "préoccupations" notamment à propos des listes électorales.

Luanda à l'opposition

Dans les rues de Luanda, un étrange calme régnait après l'annonce des résultats. Des camions anti-émeutes étaient postés sur quelques artèresde la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Nous ne voulons pas que le MPLA reste au pouvoir", a lancé à l'AFP Moyeta Rebecca, une vendeuse de rue de 38 ans. "Ce n'était pas les résultats que le peuple attendait", a renchéri Fernandes Domingos, aussi 38 ans, qui vit également de petits boulots.

Portée par un désir croissant de "changement" dans un pays rongé par une inflation galopante, le chômage et une sécheresse sévère, l'opposition est plus forte que jamais avec 90 députés élus.

"Il va falloir faire la politique du compromis", estime le spécialiste de l'Angola au think tank Chatham House, Alex Vines. "C'est un résultat formidable pour l'Unita quand on pense qu'il y a 20 ans, elle était vaincue sur le champ de bataille", a-t-il déclaré à propos de l'ex-rébellion devenue le premier parti d'opposition.

Avec des promesses de réformes, de lutte contre la pauvreté et la corruption, le parti d'Adalberto Costa Junior, 60 ans, a notamment séduit la jeunesse, part grandissante de l'électorat. Dans la capitale Luanda, l'opposition a remporté 62,25% des votes.

La veille, le pays a rendu un dernier hommage à l'ex-président, José Eduardo dos Santos, lors de funérailles nationales. Mort le mois dernier à Barcelone, il a marqué l'histoire du pays par 38 ans d'un règne autoritaire (1979 à 2017), entaché d'accusations de corruption et de népotisme.

Jamais inquiété par la justice, ses proches ont eux été visés par une vaste lutte anti-corruption lancée par M. Lourenço. Elu avec l'étiquette de successeurs désigné, ce dernier avait surpris en lançant une opération mains propres dès le début de son mandat.

Beaucoup jugent désormais cette campagne comme sélective et politiquement motivée, alimentant les divisions au sein du parti au pouvoir. Le clan dos Santos dénonce de son côté une "chasse aux sorcières".

Moins de la moitié des quelque 14,4 millions d'inscrits ont participé au scrutin. Huit partis au total étaient en lice.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.