Pourquoi le célèbre cinéaste égyptien Marwan Hamed est le James Cameron du Moyen-Orient

«Mon objectif est simple: je veux réaliser un film capable de toucher un très large public», déclare Marwan Hamed. (AFP)
«Mon objectif est simple: je veux réaliser un film capable de toucher un très large public», déclare Marwan Hamed. (AFP)
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Publié le Samedi 27 août 2022

Pourquoi le célèbre cinéaste égyptien Marwan Hamed est le James Cameron du Moyen-Orient

  • Le don de Marwan Hamed pour identifier les meilleurs jeunes talents et attirer les plus grands noms de l'industrie – sans parler du grand public – s'est manifesté dès le début de sa carrière
  • «Explorer de nouveaux territoires m’oblige à un retour sur mon parcours et à apprendre avant de faire chaque film. Je lis des livres, je fais des recherches»

DUBAÏ: Marwan Hamed est en quelque sorte le James Cameron du Moyen-Orient. Le célèbre réalisateur égyptien vient, une fois de plus, de réaliser l’inimaginable, car sa dernière œuvre cinématographique, l’épopée historique Kira & El Gin, est devenue le film égyptien le plus rentable de tous les temps, battant le record établi par le précédent film de M. Hamed, The Blue Elephant 2. Ce que James Cameron a fait pour l’industrie cinématographique mondiale avec Titanic (1997) et Avatar (2009), Marwan Hamed le fait pour le cinéma arabe: il réalise des films qui réunissent des millions de personnes et il pourrait même sauver la culture cinématographique au passage.

«Mon objectif est simple: je veux réaliser un film capable de toucher un très large public. Lorsqu’un record est battu – même si ce n’est pas notre but premier – c’est très important, car cela montre qu’il y a de la place pour les gros budgets et l’ambition et qu’il y a un public qui a faim de différents types de films», déclare M. Hamed dans un entretien accordé à Arab News.

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Marwan Hamed (à gauche) sur le tournage de Kira & El Gin. (Photo fournie)

Il espère que Kira & El Gin donnera un coup de pouce au secteur, pour stimuler à la fois ses propres projets et ceux de la nouvelle génération de cinéastes arabes qui ne feront peut-être pas face aux mêmes contraintes que les générations précédentes.

«J’ai plus de possibilités lorsque je travaille au sein d’une industrie puissante», souligne le réalisateur. «Si l’industrie se développe, cela permet d’obtenir une marge plus grande pour la réalisation de différents types de films, différentes voix et différents styles, en plus de permettre une plus grande prise de risques. S’il y a plus de revenus, cela motive beaucoup plus les producteurs. Ils essaieront différentes idées et ils exploreront différents aspects de la production, que ce soit pour un film à petit ou à gros budget.»

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Mohamed Imam, Hend Sabry et Marwan Hamed à Cannes pour la projection de leur film L’Immeuble Yacoubian en 2006. (AFP)

Cela fait désormais seize ans que Marwan Hamed s’est véritablement imposé dans le monde du cinéma. Après son célèbre court-métrage Li Li en 2001, il réalise son premier long-métrage qui sera le film au budget le plus élevé de l’Histoire du cinéma égyptien à ce stade en 2006. L’Immeuble Yacoubian réunit derrière la caméra M. Hamed et son défunt père, le célèbre scénariste Wahid Hamed, qui a écrit l’adaptation du best-seller du même nom. Ce partenariat père-fils a également fait une star du jeune Mohamed Imam, qui joue dans le film avec son propre père, l’acteur le plus célèbre d’Égypte, Adel Imam.

Le don de Marwan Hamed pour identifier les meilleurs jeunes talents et attirer les plus grands noms de l'industrie – sans parler du grand public – s'est manifesté dès le début de sa carrière. C'est une compétence qu'il définit clairement.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«C’est simple», précise-t-il. «Cette industrie peut être très dure, mais si vous réalisez un film à succès, les gens vous feront confiance. Les possibilités sont rares, mais elles existent toujours. Les gens se souviendront de votre travail réussi et peut-être même de celui d’avant. C’est pour cette raison que je prends mon temps; je n’ai fait que sept films en vingt ans. Je me pose énormément de questions pour savoir si une œuvre sur laquelle je travaille peut toucher le public auquel elle est destinée, qu’il s’agisse d’un petit film de festival comme Li Li ou d’un film grand public comme Kira & El Gin

Si Marwan Hamed garde toujours le public à l’esprit, le cinéaste ne se contente pas de courir après le prochain succès. Avec chaque film, il explore de nouveaux récits, genres et défis personnels.

Dans Kira & El Gin, il s’inspire du passé de l’Égypte. Les géants du box-office Karim Abdel Aziz et Ahmed Ezz jouent dans le film où ils s’associent pour résister à l’occupation britannique de l’Égypte pendant la révolution de 1919.

«Explorer de nouveaux territoires m’oblige à un retour sur mon parcours et à apprendre avant de faire chaque film. Je lis des livres, je fais des recherches. Pour Kira & El Gin, les connaissances que j’ai acquises pour réaliser ce film sont inestimables. J’ai dû lire non seulement sur l’Histoire égyptienne, mais aussi sur l’Histoire du monde, la politique de l’époque et sur tous les gens qui y ont pris part. Sans parler des costumes, de l’aspect du Caire à l’époque et de tous les autres détails que le film devait recréer», explique-t-il. «Cela m’a énormément apporté et pas seulement en tant que cinéaste. Explorer de nouveaux territoires m’aide à m’épanouir à la fois en tant qu’artiste, mais aussi en tant qu’être humain. Je pense que le public apprécie cela aussi.»

Le film était dès le départ très ambitieux, avec le plus gros budget de l’Histoire du cinéma égyptien, et pour objectif de réaliser un film différent de tous ceux que Marwan Hamed avait pu faire auparavant. Le réalisateur commence le tournage peu de temps après la sortie en salle de son précédent film, The Blue Elephant 2, mais cela s’avère encore plus laborieux qu’il ne l’imagine, car les restrictions en lien avec la pandémie de Covid-19 l’obligent à retarder le film d’une année entière.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«Les confinements qui ont accompagné la pandémie m’ont beaucoup affecté. Dans tous mes films, je tourne en continu, afin de conserver mes d’émotions. Pendant le confinement, je me suis forcé à travailler constamment sur le film, car je ne pouvais pas me permettre de l’oublier. Parfois, je me contentais de regarder des images pour garder mon attention là-dessus. En d’autres occasions, j’en faisais plus, mais je devais garder le même dynamisme et la même émotion pour pouvoir lui accorder une attention toujours renouvelée une fois que nous reprendrions le tournage», explique M. Hamed. «Cela m’inquiétait beaucoup. J’avais peur que les gens se rendent compte, en regardant le film, que quelque chose ne fonctionne pas et qu’il y ait un manque de fluidité. C’est pour cette raison que je ne pouvais pas lâcher prise. Je ne pouvais pas laisser cela arriver. J’ai juste persévéré.»

Si le film a finalement pleinement répondu aux attentes du réalisateur et du public de toute la région, il n’en demeure pas moins qu’un spectateur n’a pas pu le voir. Marwan Hamed ne peut s’empêcher de penser à son père, Wahid, décédé au début de l’année 2021.

«C’est une véritable tragédie pour nous. Je voulais absolument que mon père puisse voir ce film. Il est parti en plein tournage. Lui et moi avons tant discuté de ce film. J’ai toujours eu la chance d’avoir mon père pour me soutenir, tant sur le plan émotionnel que professionnel», affirme M. Hamed. «J’aurais juste aimé qu’il puisse le voir.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla accueille le Sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram

Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
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  • Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira des créateurs de contenu de premier plan du monde entier

ALULA : AlUla s'apprête à accueillir le premier sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement aura lieu du 20 au 22 avril, organisé par Meta, la société de technologie, en partenariat avec la Commission royale pour AlUla, et en collaboration avec l'Autorité saoudienne du tourisme et Riyadh Air.

Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira les principaux créateurs de contenu du monde entier. Au programme figurent des tables rondes interactives, des allocutions d'ouverture ainsi que des discussions prospectives sur l’avenir de la création de contenu. Les échanges aborderont des thématiques telles que les médias sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution du paysage numérique.

Ces créateurs ont collectivement collecté plus de 231 millions de followers dans le monde entier, soulignant l'importance croissante du marketing d'influence dans les destinations de voyage d'aujourd'hui.

Le sommet proposera également des sessions sur la manière d'utiliser au mieux les outils de la plateforme, d'explorer les dernières mises à jour techniques et d'identifier de nouvelles opportunités dans la Creator Economy.

Des dialogues interactifs offriront aux participants l’opportunité d’échanger directement avec les directeurs de produit de Meta, tandis que des forums ouverts favoriseront le partage d’expertise et la création de collaborations durables entre créateurs.

Ce sommet est l'occasion d'acquérir des connaissances, d'entrer en contact avec les leaders de l'industrie et de rester à l'avant-garde de la scène numérique en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le lancement de Cinamaa, une nouvelle ère pour les études cinématographiques en Arabie saoudite

L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
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  • Des experts ont souligné l'importance du développement des études cinématographiques en Arabie saoudite

RIYAD : La Commission saoudienne du film a lancé une nouvelle initiative, Cinamaa, pour promouvoir les études cinématographiques et soutenir les personnes qui se lancent dans l'industrie.

Un événement de lancement a eu lieu mercredi au Palais culturel de Riyad, organisé par la commission et la National Film Archive.

Le site web Cinamaa, une plateforme destinée à aider à former les cinéastes, les critiques et les cinéphiles aspirants, en leur permettant de partager leur travail, offre aux utilisateurs l'accès à des articles, des études, des discussions, des ateliers et des courts-métrages sur divers sujets liés au cinéma.

À l’issue d’une table ronde consacrée à l’importance des études cinématographiques dans le milieu universitaire, Salma Tarek, professeure de littérature au département de langue française de l’Université du Caire, a déclaré à Arab News : « Nous devons distinguer entre les études universitaires et les études sur le cinéma, c'est-à-dire l'enseignement de niveau universitaire, et les études dans les instituts cinématographiques, qui visent à former des techniciens et des cinéastes ».

« Ces dernières sont très importantes et largement disponibles, mais les études cinématographiques aux niveaux scolaire et universitaire font encore défaut », a-t-elle ajouté. 

À l'étranger, par exemple, les enfants de l'école primaire suivent des programmes de lecture et d'alphabétisation qui comprennent une section sur la façon de "lire" un film. Ils apprennent ce qu'est un plan, ce que signifie un mouvement de caméra, car ces éléments font désormais partie du langage de base qui nous permet d'interpréter le monde qui nous entoure", a déclaré Mme Tarek.

« Le cinéma n'est plus seulement une forme d'art, c'est une forme de discours. Nous y sommes constamment exposés et il est très important que nous apprenions à décoder ses messages », a-t-elle indiqué. 

Selon Mme Tarek, ces messages sont constamment envoyés aux spectateurs, qui doivent les recevoir de manière ouverte et réfléchie.

« L'université est l'institution la mieux placée pour jouer ce rôle », a-t-elle précisé. 

Lorsqu'on lui demande ce qui peut être fait pour faire avancer ce programme, elle répond qu'il faut d'abord être convaincu de la valeur des études cinématographiques, une tâche qui, selon elle, n'est "pas simple".

Le point d'entrée, cependant, se trouve dans les études interdisciplinaires.

"Par exemple, les départements de littérature peuvent proposer des cours sur la relation entre l'art de la performance et le cinéma. Dans les départements d'histoire, il peut y avoir un cours sur le cinéma et l'histoire. Peu à peu, ces frontières s'ouvriront et nous commencerons à développer une culture cinématographique au sein des institutions académiques.

Ces institutions auront alors les capacités et les bases nécessaires pour créer des départements dédiés aux études cinématographiques, ce qui, selon M. Tarek, est le "but ultime".

Le panel a également discuté de la nécessité de produire davantage de contenu arabe original en plus des traductions de films étrangers.

Tareq Al-Khawaji, critique de cinéma et conseiller culturel au Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale, a déclaré que les jeunes Saoudiens intéressés par l'écriture de scénarios ont une grande opportunité de développer des scénarios qui peuvent contribuer à renforcer la scène cinématographique dans le Royaume.

Le lancement de Cinamaa a été suivi de la signature de deux protocoles d'accord entre la Commission du film saoudien et ses partenaires, la Saudi Broadcasting Authority et la Fédération internationale des critiques de cinéma.

Le directeur général de la commission, Abdullah Al-Qahtani, a pris la parole aux côtés de Mohammed Fahad Al-Harthi, directeur général de la SBA et ancien rédacteur en chef d'Arab News, et du directeur général de Fipresci, Ahmad Shawky.

La création de l'Association des critiques de cinéma a également été annoncée. Il s'agit de la première entité professionnelle indépendante dédiée à la critique cinématographique en Arabie Saoudite.

À la fin de la soirée, les portes se sont ouvertes pour accueillir les invités dans une exposition sur l'histoire du cinéma dans le monde arabe. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite célèbre la Journée du patrimoine mondial avec six jours d’évènements à Riyad

Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
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  • Les événements, qui se déroulent du 16 au 21 avril à la vallée de Laysen, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles du Royaume et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives
  • Les visiteurs seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en valeur leur importance culturelle

RIYAD : Une série d'événements spéciaux se déroulent cette semaine à la vallée de Laysen à Riyad pour célébrer la Journée du patrimoine mondial le 18 avril.

Organisées par la Commission du patrimoine du ministère de la Culture, ces activités, qui se déroulent du 16 au 21 avril, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles de l'Arabie saoudite et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives.

Selon les organisateurs, les visiteurs de la vallée de Laysen seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en évidence leur importance culturelle par le biais de récits, d'un spectacle de lumière numérique et de recréations en direct des lieux.

Un certain nombre d'artistes participent aux événements, notamment Abdullah Al-Fawzan, dont les œuvres en bois sculpté s'inspirent des motifs najdi. Les portes de l'ancien Najd, connues pour leur riche décoration et leurs motifs inspirés des structures naturelles, sont emblématiques des racines profondes et de la culture de la région centrale de l'Arabie saoudite.

Interrogé par Arab News, M. Al-Fawzan a expliqué que la sculpture sur bois est un élément essentiel des traditions de sa famille, qui remonte à six générations. Sous la direction de son père, il a commencé à apprendre cette technique à l'âge de sept ans. Il a créé une centaine de portes de style najdi pour de nombreux projets dans différentes parties de la capitale, notamment à Diriyah et à Al-Doho, un quartier historique du sud de Riyad.

« On peut dire que les artisans sont considérés comme le pont entre le passé et le présent. Nous travaillons sur des pièces entièrement faites à la main, tout en préservant l'authenticité et l'identité du Najd », a-t-il affirmé. 

M. Al-Fawzan travaille de six à dix heures par jour pour sculpter et peindre ses œuvres, et son métier lui a appris l'art de la patience, en particulier lorsqu'il rencontre des problèmes.

« Nous avons un proverbe qui dit : Celui qui est patient triomphe. Je ne peux pas travailler sur quelque chose de grand si je suis de mauvaise humeur. Je dois être d'humeur claire, loin de tout problème et prêt à travailler », a-t-il lancé. 

Parmi les autres attractions de la Journée du patrimoine figurent un espace réservé aux enfants et des pavillons présentant des objets d'art et d'artisanat traditionnels. Des ateliers, des démonstrations en direct par des artisans et des marchés où les artisans vendront des articles faits à la main sont également prévus. En outre, une série de spectacles de drones sera organisée à Wadi Al-Turath le 18 avril.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com