Sanna Marin, la jeunesse au pouvoir

La Première ministre finlandaise Sanna Marin s'exprime lors d'un point presse après avoir rencontré le Premier ministre albanais à Tirana, le 21 juin 2022. (Photo, AFP)
La Première ministre finlandaise Sanna Marin s'exprime lors d'un point presse après avoir rencontré le Premier ministre albanais à Tirana, le 21 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 27 août 2022

Sanna Marin, la jeunesse au pouvoir

La Première ministre finlandaise Sanna Marin s'exprime lors d'un point presse après avoir rencontré le Premier ministre albanais à Tirana, le 21 juin 2022. (Photo, AFP)
  • «Je suis un être humain. J'aspire parfois aussi à la joie, à la lumière et au plaisir au milieu de ces nuages sombres», s'est-elle défendue jeudi
  • Issue d'un milieu modeste, Sanna Marin était relativement peu connue lorsqu'elle est arrivée - à 34 ans seulement - au poste de Première ministre, après une ascension express

HELSINKI: Plus jeune Première ministre au monde, élevée par deux femmes, la Finlandaise Sanna Marin incarne à 36 ans une modernité atypique au pouvoir, avec un goût assumé pour la fête qui lui vaut désormais une controverse faisant le tour du globe. 

« Je suis un être humain. J'aspire parfois aussi à la joie, à la lumière et au plaisir au milieu de ces nuages sombres », s'est-elle défendue jeudi, quelques jours après que des vidéos ont fuité en ligne la montrant s'amusant et dansant avec des amis et des célébrités. 

Pour se laver de tout soupçon, la dirigeante social-démocrate avait fait un test de dépistage de stupéfiants - revenu négatif. 

Selon un sondage publié vendredi par le quotidien de référence Helsingin Sanomat, 42% des Finlandais disent que leur opinion s'est détériorée sur leur Première ministre à la suite de l'affaire. 

En trois ans comme cheffe du gouvernement, celle que les tabloïds finlandais ont rebaptisé « Sanna la fête » s'est pourtant construit une réputation de Première ministre compétente et sérieuse, qui a su mener la Finlande à travers la pandémie puis sur les chemins de l'Otan. 

« Les gens se sont habitués à la voir comme une dirigeante de crise », souligne l'universitaire Anu Koivunen. « En tant que politicienne, elle est respectée. Elle est à la fois ferme et ouverte à la discussion », abonde Emilia Palonen, chercheuse en sciences politiques à l'Université d'Helsinki. 

Mais son mandat a été émaillé de petites polémiques plus ou moins fondées, là sur un décolleté jugé trop découvrant, ici sur des petits déjeuners à la résidence officielle remboursés par le contribuable. 

Plus gênant, elle avait été épinglée en décembre 2021 pour être sortie en boîte de nuit avant qu'on parvienne à l'informer qu'elle était cas contact a la Covid-19. 

« La fille de la boutique » 

Issue d'un milieu modeste, Sanna Marin était relativement peu connue lorsqu'elle est arrivée - à 34 ans seulement - au poste de Première ministre, après une ascension express. 

La jeune femme aux cheveux sombres a grandi dans une petite ville près de Tampere, à l'intérieur des terres du sud de la Finlande. « Dans une famille arc-en-ciel à revenus modestes, qui vivait dans un logement locatif de la municipalité », selon son propre récit. 

« Mes parents ont divorcé à cause des problèmes d'alcool de mon père quand j'étais petite », a-t-elle raconté sur son blog. 

Si elle son enfance ne fut pas marquée par « l'abondance matérielle », la jeune Sanna grandit «dans une vie ordinaire pleine d'amour». 

Elle devient la première de sa famille à aller à l'université, dont elle ressort diplômée d'une master en sciences de l'administration. 

Pour financer ses études, elle travaille comme caissière, ce que ses opposants ont par la suite utilisé contre elle. 

Quand elle est devenue Première ministre, le quotidien Iltalehti a salué « l'ascension remarquable d'une caissière de magasin jusqu'au sommet de la Finlande ». 

Même le ministre estonien de l'Intérieur d'alors, Mart Helme, avait fait polémique en qualifiant la nouvelle cheffe du gouvernement de « fille de la boutique ». 

Cette controverse inaugurale avait alors poussé de nombreuses personnalités en Finlande à raconter leur propre ascension depuis des débuts modestes de caissières ou d'employés de ménage. 

Elue députée dès 2015, c'est par ses talents pour mener les débats que Sanna Marin commence à se faire connaître un an plus tard. 

Dans une vidéo qui avait fait un carton sur les réseaux sociaux, on la voit diriger de main de maître une discussion marathon sur les nouvelles lignes de tram de Tampere, bien que le débat menace en permanence de dérailler du fait d'arguments toujours plus absurdes pour ou contre le tram. 

Son professionnalisme avait été salué. « Sanna Marin sait mater le chahut », avait écrit le Helsingi Sanomat. 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.