MADRID: La France progresse sur l'installation de caméras dans les abattoirs, mais est "moins en avance" que l'Espagne, qui vient cette semaine de généraliser la vidéosurveillance, a reconnu vendredi le ministre français de l'Agriculture, en visite à Madrid pour rencontrer son homologue espagnol.
"Parfois, on est moins en avance ou moins avancés... On avance sur ces sujets, il faut le faire avec le souci du bien être animal et le respect des salariés", a déclaré lors d'une conférence de presse Marc Fesneau, concédant que "les Espagnols ont franchi une étape un peu plus avancée".
"On a besoin de contrôler - ce qu'on fait au ministère de l'Agriculture et dans les services - et contrôler toujours plus, de moderniser les outils (...) et d'avancer sur ces questions de vidéo dans les abattoirs", a-t-il poursuivi, évoquant même "une demande qui monte de la part des salariés".
Selon lui, certains d'entre eux "n'osent même plus dire qu'ils travaillent dans des abattoirs".
Mais le ministre a mis en garde: "ce n'est pas de la vidéo surveillance, au sens où on ne vient pas surveiller les gens", car "personne n'accepterait dans son travail d'être surveillé".
"Dès lors que c'est le produit d'un dialogue, moi j'y suis favorable", a-t-il conclu.
S'il a indiqué que "chaque Etat membre de l'Union européenne (était) libre" de faire comme il veut, son homologue espagnol, Luis Planas, qui était à ses côtés, a, pour sa part, précisé qu'en Espagne, la mesure avait obtenu "le soutien total du secteur" et qu'elle constituait "une reconnaissance des standards très élevés de qualité et de traçabilité de l'ensemble de la production agroalimentaire et du secteur de la viande en Espagne".
Le gouvernement espagnol a approuvé mardi une mesure obligeant les abattoirs à installer dans les deux ans à venir des systèmes de vidéosurveillance pour s'assurer que les animaux n'y sont pas maltraités avant leur mise à mort, se targuant d'être "à la pointe en Europe dans ce domaine".
Les caméras devront couvrir les installations où se trouvent les animaux vivants, y compris les zones de déchargement, les couloirs d'acheminement et les zones où il est procédé à l'étourdissement des bêtes et où on les saigne jusqu'à leur mort.
En France, une expérimentation a été menée sur la base du volontariat, mais la présence de caméras dans les abattoirs n'est pas obligatoire, au grand dam des défenseurs de la cause animale.