Tourisme: en France, des mesures contre la surfréquentation de certains sites

Cette photo d'archive prise le 24 juin 2022 montre des randonneurs et des touristes dans la calanque de Sugiton dans le Parc National des Calanques à Marseille, dans le sud de la France. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 24 juin 2022 montre des randonneurs et des touristes dans la calanque de Sugiton dans le Parc National des Calanques à Marseille, dans le sud de la France. (AFP)
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Publié le Vendredi 26 août 2022

Tourisme: en France, des mesures contre la surfréquentation de certains sites

  • L'action la plus médiatisée a été la limitation pour la première fois cet été de la fréquentation de deux criques méditerranéennes des calanques de Marseille (sud-est) du pays
  • La régulation peut aussi se faire sous forme de quotas. L'île de Porquerolles, au large des côtes varoises (sud-est), a instauré depuis juillet 2021 une jauge de 6 000 visiteurs par jour

PARIS: Réservation obligatoire pour les calanques, sites interdits aux camping-cars, parkings éloignés des chemins de randonnées : avec la reprise du tourisme, la France voit apparaître des initiatives pour éviter la surfréquentation de certains sites.

L'action la plus médiatisée a été la limitation pour la première fois cet été de la fréquentation de deux criques méditerranéennes des calanques de Marseille (sud-est) du pays. L'accès à ces criques bordées d'eau turquoise, dans un parc naturel riche en biodiversité, mais victimes d'érosion, a été soumis à une réservation préalable.

Mais avec la reprise du tourisme qui retrouve peu à peu ses niveaux de 2019, avant la pandémie, plusieurs sites ont été confrontés à un afflux de touristes jugé ingérable, et mettent en place, pour y faire face, des techniques que l'on pensait jusqu'ici réservées à des villes comme Venise ou Barcelone.

Guides touristiques, succès cinématographiques, influence des réseaux sociaux, les causes de la surfréquentation, parfois éphémère, de certains lieux sont multiples. Pour faire face à ce "surtourisme", "il y a deux solutions", explique à l'AFP l'anthropologue Jean-Didier Urbain, "l'interdiction ou la régulation".

L'interdiction pure et simple d'un site comme l'a été Maya Bay en Thaïlande, victime du succès du film "La plage" avec Leonardo DiCaprio, n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant en France où l'on envisage davantage des actions de régulation.

Celle-ci peut prendre différents aspects, selon Jean-Didier Urbain. Il y a le système de réservation, comme dans les calanques. "Les musées ont été les premiers à adopter ce type de régulation", souligne-t-il, "cela entre dans les mœurs, on s'achemine vers ce genre de chose".

La Compagnie des Alpes, opérateur de parcs de loisirs et de domaines de montagne, "expérimente sur (ses) parcs à l'étranger" la réservation obligatoire pour gérer les flux alors que ses parcs français ont connu une croissance cet été de 20% par rapport à 2019, explique à l'AFP François Fassier, directeur des parcs de la Compagnie des Alpes.

La régulation peut aussi se faire sous forme de quotas. L'île de Porquerolles, au large des côtes varoises (sud-est), a instauré depuis juillet 2021 une jauge de 6 000 visiteurs par jour. L'île de Bréhat, en Bretagne (nord-ouest), qui accueille certains jour d'été sur ses 3 km² plus de 5.000 personnes pour 400 habitants, n'a pas encore instauré de quotas mais a décidé de compter ses visiteurs et mesurer leur impact cet été, selon le quotidien régional Le Télégramme.

Méthodes de dissuasion 

"Il y a aussi la dissuasion avec le terme nouveau de +démarketing+, un discours qui déconseille de venir tel ou tel jour", voire de ne pas venir du tout, ajoute Jean-Didier Urbain. Le site de la mairie de Bréhat prévient ainsi des jours de forte affluence.

La commune de Crozon, également en Bretagne, compte 7 600 habitants l'hiver, 30 000 l'été et essaie, en vain, de dissuader les touristes de se rendre sur une petite crique vantée comme l'une des plus belles plages d'Europe, aujourd'hui fermée au public. Le maire Patrick Berthelot, avait dit en 2021 faire désormais de "la contre-publicité" pour la plage.

Autre solution: la "dispersion" avec "une déconcentration dans l'espace en multipliant les lieux d'attraction ou une déconcentration dans le temps", explique l'anthropologue soulignant que "certaines villes réfléchissent même à un tourisme nocturne".

Les parcs de la Compagnie des Alpes "deviennent de moins en moins saisonniers", "on passe par de l'extension de saison", souligne M. Fassier.

Le Réseau des Grands Sites de France, qui réunit des espaces touristiques comme le Mont-Saint Michel et les falaises d'Étretat en Normandie (nord-ouest) ou la Dune du Pilat (sud-ouest), communique ainsi sur le "hors-saison" et développe des circuits parallèles pour disperser la fréquentation.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".