NEW YORK: La juge devant décider de forcer, ou non, Elon Musk à racheter Twitter a ordonné jeudi à la plateforme de fournir un peu plus de données pour permettre à l'entrepreneur d'éventuellement étayer ses reproches, mais pas le volume "absurde" qu'il a demandé.
Elon Musk accuse en effet Twitter d'avoir menti sur l'ampleur des faux comptes et spams présents sur le réseau social, avançant cet argument pour justifier son refus de débourser les 44 milliards de dollars qu'il s'était engagé à mettre sur la table au printemps pour le racheter.
Il avait donc demandé à la magistrate, Kathaleen McCormick, de contraindre Twitter à partager bien plus d'informations sur ses utilisateurs, ses méthodes de calculs et ses critères de performances.
Après avoir entendu les deux parties mercredi, la juge a estimé dans une décision publiée jeudi qu'il était "justifié", à l'approche d'un procès prévu en octobre, de demander à Twitter "certaines données supplémentaires".
Elle a ainsi ordonné au réseau social de fournir les informations des 9.000 comptes ayant servi à faire un audit sur les faux comptes et spams au quatrième trimestre 2021, ainsi que la méthode employée pour sélectionner ces comptes.
Twitter ayant avancé que cela pourrait enfreindre la protection des données, la juge a imposé qu'un nombre limité de personnes - des juristes et des analystes de données - y ait accès.
La magistrate a aussi ordonné à Twitter de fournir un peu plus de données sur l'indicateur mis en avant par le groupe pour refléter ses performances, le nombre d'utilisateurs actifs quotidiens dits "monétisables", au détriment d'autres critères a priori moins favorables.
La juge n'a toutefois pas accédé à l'ensemble des demandes d'Elon Musk, estimant qu'elles étaient "absurdement vastes" et impliqueraient des "milliards de milliards" de données.
Dans une autre décision également publiée jeudi, la juge McCormick a ordonné au milliardaire de fournir les analyses sur les faux comptes et les spams effectuées par ses propres experts sur la base d'une première série de données fournies par Twitter et mises en avant pour justifier le refus de racheter le réseau social.
Elle n'a en revanche pas encore décidé si Twitter pouvait avoir accès aux documents utilisés pour faire les analyses, ou aux experts eux-mêmes.