Les combats reprennent dans le nord de l'Ethiopie, après cinq mois de trêve

Le 24 août 2022, les autorités éthiopiennes ont accusé les rebelles du Tigré de lancer une nouvelle offensive contre les forces fédérales dans le nord du pays, cinq mois après qu'une trêve ait mis fin au pire des combats. (AFP).
Le 24 août 2022, les autorités éthiopiennes ont accusé les rebelles du Tigré de lancer une nouvelle offensive contre les forces fédérales dans le nord du pays, cinq mois après qu'une trêve ait mis fin au pire des combats. (AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 24 août 2022

Les combats reprennent dans le nord de l'Ethiopie, après cinq mois de trêve

  • Mercredi matin, les autorités rebelles du Tigré ont accusé l'armée fédérale éthiopienne de mener une «offensive à grande échelle» contre leurs positions
  • «Ne tenant aucun compte des nombreuses offres de paix présentées par le gouvernement éthiopien», les forces tigréennes «ont lancé une attaque aujourd'hui» et «ont rompu la trêve», a répondu le gouvernement dans un communiqué

ADDIS ABEBA : Des combats ont repris mercredi dans le nord de l'Ethiopie, dans des zones frontalières de la région du Tigré, entre rebelles tigréens et gouvernement fédéral qui se rejettent la responsabilité d'avoir brisé une trêve observée depuis cinq mois.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "profondément choqué et attristé" par la reprise des violences et appelé "fermement à la cessation immédiate des hostilités et à la reprise des négociations de paix" entre gouvernement et rebelles.

L'Union africaine, qui a son siège à Addis Abeba et s'emploie depuis des mois à amener les belligérants à la table des négociations, a appelé à une "désescalade" et réaffirmé "son engagement à travailler avec les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l'intérêt du pays".

Mercredi matin, les autorités rebelles du Tigré ont accusé l'armée fédérale éthiopienne de mener une "offensive à grande échelle" contre leurs positions.

Les forces fédérales éthiopiennes "ont lancé une offensive tôt ce (mercredi) matin vers 05H00 (02H00 GMT), nous défendons nos positions", a déclaré dans la matinée à l'AFP un porte-parole des autorités rebelles du Tigré, Getachew Reda.

"Ne tenant aucun compte des nombreuses offres de paix présentées par le gouvernement éthiopien", les forces tigréennes "ont lancé une attaque aujourd'hui à 05H00" (02H00 GMT) et "ont rompu la trêve", a répondu le gouvernement dans un communiqué, appelant la communauté internationale à exercer "une force pression" sur les rebelles.

La région est largement coupée du reste du pays et il est impossible de vérifier les affirmations de chacun des deux camps de manière indépendante.

Ces combats sont les premiers d'ampleur signalés depuis une trêve conclue fin mars et jusqu'ici largement respectée, qui avait notamment permis une reprise progressive de l'aide humanitaire vers la région, plongée dans des conditions proches de la famine.

Avion abattu

Gouvernement comme rebelles ont fait état mercredi de combats autour de la pointe sud-est du Tigré, bordée par les régions de l'Amhara à l'ouest et de l'Afar à l'est.

La milice amhara Fano - qui épaule les forces gouvernementales - affirme que les combats se déroulent dans deux zones - Mehago et Jemedo - de la région Amhara, frontalières du Tigré, ajoutant qu'aucun combat n'a lieu dans l'immédiat au Tigré même, sans qu'il soit possible de le confirmer de source indépendante.

L'APDA, ONG active en région Afar, a de son côté fait état de combats dans une zone frontalière du sud-est du Tigré: "Des forces fédérales sont présentes en nombre (dans la zone) de Yallo et repoussent" les rebelles tigréens "hors de l'Afar".

L'armée éthiopienne a par ailleurs annoncé mercredi que son aviation avait abattu - à une date non précisée - un avion chargé d'armes destinées aux rebelles du Tigré, qui avait "violé l'espace aérien éthiopien en passant par le Soudan", une affirmation qualifiée de "mensonge flagrant" par Getachew Reda.

Une source humanitaire ayant requis l'anonymat a indiqué à l'AFP que les autorités rebelles du Tigré s'étaient approprié "les 12 camions citernes" du Programme alimentaire mondial (PAM) stationnés dans la région, soit "500.000 litres de carburant" nécessaires pour y distribuer l'aide alimentaire.

Le conflit a provoqué une grave crise humanitaire au Tigré, dont le tissu économique a été détruit et qui est privé d'électricité, de télécommunications ou de banques.

«Violation grave»

Le ton était monté ces derniers jours, gouvernement fédéral et rebelles tigréens s'accusant mutuellement de se préparer à reprendre les hostilités, en dépit des engagements répétés des deux camps en faveur de négociations qui n'ont toujours pas commencé.

William Davison, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG) a estimé que les combats actuels doivent cesser avant qu'ils "ne dégénèrent vers un retour à une guerre à part entière".

"Cette violation grave de la trêve conclue en début d'année montre la nécessité pour les deux parties d'organiser des négociations directes sans conditions dès que ces combats cesseront", a-t-il indiqué.

C'est "également un avertissement fracassant" à la communauté internationale pour qu'elle fasse en sorte que des négociations de paix "se tiennent réellement".

Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed y a envoyé l'armée déloger les autorités de la région, les accusant d'avoir attaqué des bases militaires sur place après avoir contesté son autorité durant des mois.

L'armée fédérale éthiopienne a reçu l'appui des forces régionales et de milices amhara ainsi que d'un corps expéditionnaire de l'Erythrée voisine, des troupes toujours présentes dans l'ouest du Tigré.

Après avoir initialement battu en retraite, les rebelles tigréens ont repris le contrôle de l'essentiel de la région lors d'une contre-offensive mi-2021 au cours de laquelle ils sont entrés en Amhara et Afar voisines.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.