New York: le vote anticipé, antidote contre le stress des élections

 Le maire de New York, Bill de Blasio, a déclaré plus tôt cette semaine: «Les gens adoptent cette expérience. Nous avons vu des gens vraiment posséder leur démocratie à New York. »(Reuters / File Photo)
Le maire de New York, Bill de Blasio, a déclaré plus tôt cette semaine: «Les gens adoptent cette expérience. Nous avons vu des gens vraiment posséder leur démocratie à New York. »(Reuters / File Photo)
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Publié le Mardi 03 novembre 2020

New York: le vote anticipé, antidote contre le stress des élections

  • De plus en plus effrayés par les litiges qui pourraient s’accumuler concernant les délais d’acceptation des bulletins de vote, beaucoup d’électeurs ont voté par anticipation dans leur État
  • « Les Américains ont apprécié cette expérience du vote anticipé. On a senti que les citoyens s’étaient approprié leur démocratie », a expliqué le maire de New York, Bill de Blasio

NEW YORK : Dans le quartier Sunnyside, dans l’arrondissement de Queens, les enfants ont hurlé d'excitation tout le week-end. Le soleil a refait son apparition après plusieurs jours de pluie, et ils ont donc pu enfiler leurs costumes d’Halloween et se balader dans les rues où l’extérieur des maisons était rempli de bonbons… pandémie oblige. 

Les adultes, eux, n’ont pas fêté ce jour dans le même état d’esprit : le week end d’Halloween était aussi le dernier de la toute première période de vote anticipé à New York, à quelques jours de l’élection présidentielle. 

Au LaGuardia Community College, l’un des 88 bureaux de vote anticipé, la longue file d’électeurs s’étendait jusqu’au bout de la rue. « Je voulais voter par anticipation afin de faire plus de place aux autres le jour des élections », déclare à Arab News Lilly, 24 ans, qui a grandi dans cette partie démocrate de l’État.

Dehors, des bénévoles démarchent les électeurs pour leur distribuer des bulletins de vote, exhortant les citoyens à voter pour le candidat démocrate Joe Biden et sa candidate à la vice-présidence Kamala Harris. « Nous ne devons pas le réélire (le président Donald Trump). Nous ne pouvons pas supporter encore quatre ans de plus avec lui », lance Stacey Footlick, une démarcheuse. 

Plusieurs raisons ont poussé les habitants de New York à voter par anticipation. De plus en plus effrayés par les litiges qui pourraient s’accumuler concernant les délais d’acceptation des bulletins de vote, beaucoup ont affirmé qu’ils préféraient ne pas avoir recours au vote par correspondance, en raison des problèmes qui existent déjà concernant l’envoi de courriers ordinaires. Ce n’est pas parce qu’ils pensent, comme Trump l’a répété maintes fois, que cela donnera lieu à des fraudes, mais simplement parce que le système n’est pas assez efficace pour pouvoir les rassurer. 

« Il existe un fort engagement civique et une véritable volonté politique de changement », assure Me Footlick.

Certains regrettent ne pas avoir voté en 2016, année pendant laquelle le taux de participation a été le plus bas de l’histoire des États-Unis. « J’ai tiré les leçons de la précédente élection », confie Omar Mente à Arab News. Nous ne pouvons pas juste rester à la maison et nous plaindre. Nous devons aller voter. »

Un vote anticipé comme un antidote

Cette campagne électorale s’est faite dans un climat d’incertitudes. De nombreuses personnes ont considéré que voter par anticipation en personne agissait comme un antidote. « Je veux faire profil bas le jour des élections. Cette année a été très stressante — nous avons ressenti tellement d’anxiété », raconte Stelios Bougasous, originaire de Grèce et qui vote pour la première fois en tant que citoyen américain. « J’aurais pu voter par correspondance, mais je veux juste m’assurer que ma voix compte. C’est seulement en votant directement moi-même que je serai tranquille. »

Sur les forums de chat dans les quartiers, les électeurs ont pu recevoir des informations actualisées sur la longueur de la file d’attente avant de s'aventurer dans un bureau de vote. Pourtant, certains ont dû attendre plusieurs heures.

L’un d’eux, Roberto, a raconté son expérience à Arab News : « Les longues files d’attente découragent les électeurs de voter. Nous avons besoin de plus de bureaux de vote. Nous avons besoin d’un congé national pour voter. Nous avons besoin de plus de machines à voter dans plus de bureaux de vote et avec plus d’argent pour faire ça. Le Conseil électoral doit apporter des modifications pour rendre le processus de vote plus fluide et moins compliqué. »

Le sénateur démocrate de New York, Charles Schumer, qui s'est rendu dans un bureau de vote dans le secteur de Brooklyn, l’a également déclaré : « Nous devons réformer le processus électoral. Donald Trump a essayé d'arnaquer et d'intimider les gens par tous les moyens.  Nous devons renforcer le processus afin de ne pas décourager tous ces électeurs. Il faut que nous rendions le vote plus facile et non plus difficile pour les gens. Le vote est le droit américain imprescriptible. »

Le maire de New York, Bill de Blasio, a également déclaré au début de la semaine que « les Américains ont apprécié cette expérience. On a senti que les citoyens s’étaient approprié leur démocratie. »

La nuit, sur Skillman Avenue, la fête a repris ses droits, avec de la musique sortant des cafés. C’est comme si la pandémie avait été oubliée pour un moment, et que l'ambiance festive —partie intégrante de la démocratie américaine mais absente cette année — était de retour. Un homme vêtu d'un costume de tortue s’est même mis à danser acclamé par une foule bruyante.

 


Ukraine : Zelensky accuse la Russie de violer le cessez-le-feu qu'elle a pourtant annoncé

Un couple passe devant des drapeaux et des portraits de soldats tombés au combat à un mémorial improvisé pour les combattants ukrainiens et étrangers tombés au combat, sur la place de l'Indépendance à Kiev, le 19 avril 2025,Le président russe Vladimir Poutine a annoncé samedi une trêve de Pâques dans le conflit en Ukraine, qui débutera ce soir et durera jusqu'au 20 avril 2025 à minuit. (Photo Sergei SUPINSKY / AFP)
Un couple passe devant des drapeaux et des portraits de soldats tombés au combat à un mémorial improvisé pour les combattants ukrainiens et étrangers tombés au combat, sur la place de l'Indépendance à Kiev, le 19 avril 2025,Le président russe Vladimir Poutine a annoncé samedi une trêve de Pâques dans le conflit en Ukraine, qui débutera ce soir et durera jusqu'au 20 avril 2025 à minuit. (Photo Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • « Guidée par des considérations humanitaires, la partie russe décrète une trêve de Pâques.
  • En fin de journée, Volodymyr Zelensky a toutefois assuré sur X que « des assauts russes se poursuivaient dans plusieurs secteurs du front », tandis qu'une alerte antiaérienne retentissait à Kiev. 

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé samedi la Russie de violer le cessez-le-feu que Vladimir Poutine venait d'annoncer pour Pâques et que l'Ukraine s'était engagée à respecter, ce qui constituerait la pause la plus significative dans les combats depuis le début du conflit il y a trois ans.

« Guidée par des considérations humanitaires, la partie russe décrète une trêve de Pâques aujourd'hui, de 18 heures (15 heures GMT) à minuit entre dimanche et lundi (21 heures GMT dimanche). Je donne l'ordre de cesser toutes les hostilités pendant cette période », a déclaré le chef de l'État russe.

« Nous supposons que la partie ukrainienne suivra notre exemple », a-t-il ajouté, tout en demandant aux forces russes de se tenir prêtes à une « réponse immédiate et complète » en cas de « violations de la trêve ».

« Si la Russie est prête à vraiment s'engager, l'Ukraine fera de même », a écrit le président ukrainien sur X, ajoutant qu'il proposait « d'étendre le cessez-le-feu au-delà du 20 avril ».

En fin de journée, Volodymyr Zelensky a toutefois assuré sur X que « des assauts russes se poursuivaient dans plusieurs secteurs du front », tandis qu'une alerte antiaérienne retentissait à Kiev. 

Le gouverneur de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a pour sa part fait état d'attaques de drones russes au même moment.

« Les combats se poursuivent et les attaques russes continuent », a déclaré samedi soir le chef d'état-major de l'armée ukrainienne. « Dans certaines zones de la ligne de front, l'artillerie russe continue d'être entendue, malgré la promesse de silence du dirigeant russe. Des drones russes sont utilisés. »

« Poutine vient de faire des déclarations sur sa prétendue volonté de mettre fin aux hostilités. Nous savons que ses paroles ne sont pas dignes de confiance et nous examinerons les actes, pas les paroles », a mis en garde Andriy Sybiga, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. 

Samedi, la Russie a par ailleurs annoncé avoir échangé 246 prisonniers de guerre ukrainiens contre le même nombre de prisonniers russes, ainsi que 31 blessés ukrainiens et 15 blessés russes.

Les Émirats arabes unis, médiateurs dans ce dossier, ont confirmé l'opération dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié samedi soir, saluant « le plus grand échange de prisonniers depuis le début de la guerre ».

La Pâques, l'une des plus importantes fêtes du calendrier chrétien qui commémore la résurrection du Christ, est célébrée cette année dimanche, à la même date par les catholiques et les orthodoxes.

Des tentatives d'instaurer un cessez-le-feu à cette occasion en Ukraine ont déjà eu lieu à deux reprises depuis le début du conflit en février 2022.

La trêve ordonnée samedi par M. Poutine intervient alors que les efforts de l'administration de Donald Trump pour trouver une issue au conflit en Ukraine semblent s'enliser ces derniers jours.

Par ailleurs, la Russie a revendiqué samedi avoir « libéré » 99,5 % de la région russe de Koursk, cible en août 2023 d'une offensive surprise des forces ukrainiennes.

Une telle progression replacerait à nouveau la totalité du front sur le sol ukrainien, ce qui renforcerait la confiance de la Russie.

À Moscou, Evgeniy Pavlov, 58 ans, a exprimé son scepticisme à l'égard de la trêve annoncée.

« Il ne faut pas donner de répit à l'Ukraine. Si nous insistons, cela signifie que nous devons aller jusqu'au bout », a-t-il dit à l'AFP.


Canada: participation élevée pour le vote anticipé

Un bénévole installe des panneaux de signalisation pour diriger les gens vers un bureau de vote lors du vote anticipé à Montréal, Québec, Canada, le 19 avril 2025. (Photo par ANDREJ IVANOV / AFP)
Un bénévole installe des panneaux de signalisation pour diriger les gens vers un bureau de vote lors du vote anticipé à Montréal, Québec, Canada, le 19 avril 2025. (Photo par ANDREJ IVANOV / AFP)
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  • Selon les données préliminaires d'Elections Canada envoyées à l'AFP, plus de 2 millions de Canadiens ont voté dès le premier jour du vote par anticipation vendredi, soit une augmentation de 36 % par rapport au même jour lors des élections de 2021.
  • Le pays est confronté à une crise sans précédent avec son voisin américain.

MONTREAL : L'organisme chargé des élections au Canada a noté samedi une participation anticipée élevée, qui témoigne d'un « engouement pour le vote » à une semaine d'un scrutin législatif dominé par les tensions avec le voisin américain.

Selon les données préliminaires d'Elections Canada envoyées à l'AFP, plus de 2 millions de Canadiens ont voté dès le premier jour du vote par anticipation vendredi, soit une augmentation de 36 % par rapport au même jour lors des élections de 2021.

Les électeurs canadiens peuvent voter par anticipation jusqu'à lundi soir, avant le scrutin du 28 avril. Vendredi, de longues files d'attente se sont formées devant des bureaux de vote dans plusieurs grandes villes du pays et l'attente a duré jusqu'à deux heures, ont rapporté des superviseurs à l'AFP.

« C'est une élection particulière à cause de ce qui se passe avec les États-Unis », explique à l'AFP Josée Fournier, rencontrée devant un bureau de vote à Montréal samedi. 

Le pays est confronté à une crise sans précédent avec son voisin américain, et « c'est sérieux ce qui se passe », ajoute l'agent de ressources humaines de 60 ans, qui a hésité jusqu'au bout avant de faire son choix.

Raphaël Collomb, 35 ans, a suivi de très près la campagne en « lisant tout dans les médias et les programmes des candidats ». Son souhait ? « Que l'économie aille mieux et qu'il y ait plus de tranquillité pour tout le monde », dit-il à l'AFP.

Donald Trump multiplie les menaces douanières et les attaques contre la souveraineté du pays, ce qui incite de nombreux électeurs canadiens à voter pour le parti perçu comme le plus apte à faire face au président américain.

Selon les derniers sondages, les Libéraux du Premier ministre sortant Mark Carney recueillent environ 44 % des voix, contre 38 % pour les conservateurs. Viennent ensuite le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) avec 8 % des intentions de vote, puis le Bloc québécois (parti indépendantiste qui ne présente des candidats qu'au Québec) avec 5 %.  


Des milliers d'Américains manifestent contre Trump

Une personne crie à côté d'une image du président Donald Trump alors que des gens participent à une manifestation organisée pour « Protéger les migrants, protéger la planète » le 19 avril 2025 à New York. Les organisateurs de la manifestation nationale ont déclaré que les manifestations visaient à dénoncer la « prise de contrôle hostile du gouvernement » par l'administration Trump. Adam Gray//Getty Images via AFP)
Une personne crie à côté d'une image du président Donald Trump alors que des gens participent à une manifestation organisée pour « Protéger les migrants, protéger la planète » le 19 avril 2025 à New York. Les organisateurs de la manifestation nationale ont déclaré que les manifestations visaient à dénoncer la « prise de contrôle hostile du gouvernement » par l'administration Trump. Adam Gray//Getty Images via AFP)
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  • Des milliers d'Américains sont descendus dans la rue samedi à New York et dans d'autres grandes villes du pays pour une deuxième journée de mobilisation anti-Trump en l'espace de deux semaines.
  • « Les immigrés sont les bienvenus ici », criaient les manifestants réunis devant la bibliothèque de la plus grande ville des États-Unis, à quelques encablures de la célèbre Trump Tower du milliardaire. 

NEW-YORK : Des milliers d'Américains sont descendus dans la rue samedi à New York et dans d'autres grandes villes du pays pour une deuxième journée de mobilisation anti-Trump en l'espace de deux semaines.

« Pas de roi en Amérique » ou « Résistons à la tyrannie » pouvait-on lire sur des pancartes lors de la manifestation new-yorkaise, à côté d'images du président américain affublé d'une moustache à la Hitler.

« La démocratie court un grand danger », a déclaré à l'AFP Kathy Valy, 73 ans, une descendante de survivants de la Shoah, qui affirme que ce que ses parents lui ont raconté à propos de la montée du nazisme dans les années 1930 « est en train de se passer ici ».

« La différence avec les autres fascistes (...) c'est que Trump est trop bête pour être efficace et que son équipe est divisée », se rassurait-elle.

Les manifestants ont particulièrement dénoncé la politique anti-immigration de la Maison Blanche, alors que la Cour suprême a suspendu les expulsions d'immigrés sur la base d'une loi de 1798 sur « les ennemis étrangers ».

« Les immigrés sont les bienvenus ici », criaient les manifestants réunis devant la bibliothèque de la plus grande ville des États-Unis, à quelques encablures de la célèbre Trump Tower du milliardaire. 

Des contestataires se sont aussi rassemblés devant la Maison Blanche à Washington, bien qu'en nombre apparemment inférieur à la précédente mobilisation du samedi 5 avril, qui avait réuni des dizaines de milliers de personnes.

Benjamin Douglas, 41 ans, a dénoncé : « L'administration Trump mène un assaut contre l'État de droit et le fait qu'il faut empêcher l'État d'empiéter sur les droits des gens qui vivent ici, aux États-Unis. »

M. Douglas, un Américain d'origine palestinienne portant un keffieh sur la tête, tenait une pancarte en soutien à Mahmoud Khalil, un étudiant arrêté le mois dernier à New York et menacé d'expulsion pour avoir organisé des manifestations contre la guerre à Gaza.

L'administration républicaine s'en prend à des personnes « afin de faire monter la xénophobie et d'éroder des protections juridiques bien établies », accuse-t-il. 

Des rassemblements ont également été signalés à l'extérieur de concessions Tesla, la marque automobile propriété d'Elon Musk, milliardaire chargé par Donald Trump de réformer en profondeur la fonction publique.

La mobilisation était organisée par un groupement baptisé 50501, en référence aux 50 États du pays et à l'objectif de 50 manifestations. L'ensemble de ces actions doit aboutir à un mouvement d'opposition unique au milliardaire républicain.

Le mouvement constitue « une réponse décentralisée et rapide aux actes anti-démocratiques et illégaux de l'administration Trump et de ses alliés ploutocrates », explique-t-il sur son site internet.

Selon cette organisation, quelque 400 manifestations étaient prévues dans la journée et 50501 a appelé des millions de personnes à descendre dans la rue.

Toutefois, il est difficile d'obtenir des chiffres précis, de nombreux services de police refusant de fournir des estimations.