Trudeau nomme une juge autochtone, Michelle O'Bonsawin, à la Cour suprême, une première

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a nommé vendredi la juge autochtone Michelle O'Bonsawin à la Cour suprême, une première historique dans ce pays qui a lancé un processus de réconciliation avec ses peuples autochtones. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a nommé vendredi la juge autochtone Michelle O'Bonsawin à la Cour suprême, une première historique dans ce pays qui a lancé un processus de réconciliation avec ses peuples autochtones. (AFP)
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Publié le Samedi 20 août 2022

Trudeau nomme une juge autochtone, Michelle O'Bonsawin, à la Cour suprême, une première

  • Juge à la Cour supérieure de justice de l'Ontario depuis 2017, Mme O'Bonsawin s'est notamment spécialisée dans les domaines de la santé mentale et des droits de la personne
  • Avec cette nomination, Michelle O'Bonsawin devient la cinquième magistrate sélectionnée par Justin Trudeau sur les neufs siégeant à la Cour

MONTREAL: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a nommé vendredi la juge autochtone Michelle O'Bonsawin à la Cour suprême, une première historique dans ce pays qui a lancé un processus de réconciliation avec ses peuples autochtones.

Membre abénakise de la Première Nation d'Odanak, au Québec, Mme O'Bonsawin est également "parfaitement bilingue" en français et en anglais, ce à quoi Justin Trudeau s'était engagé à l'heure où la pratique du français est en recul au Canada, selon de récentes données officielles.

"Je suis heureux d'annoncer la nomination de la juge Michelle O'Bonsawin à la Cour suprême du Canada", a déclaré le Premier ministre dans un communiqué.

C'est "une membre très respectée du milieu juridique canadien et sa carrière est remarquable. Elle apportera des connaissances inestimables au plus haut tribunal de notre pays", a-t-il aussi dit sur Twitter.

Juge à la Cour supérieure de justice de l'Ontario depuis 2017, Mme O'Bonsawin s'est notamment spécialisée dans les domaines de la santé mentale et des droits de la personne.

"Je crois que mon expérience en tant que femme francophone issue des Premières Nations, mère, avocate, universitaire et juge me donne une compréhension et une connaissance approfondie de première main de la diversité du Canada parce que moi, et mon expérience de vie, faisons partie de cette diversité", a-t-elle écrit dans le formulaire qu'elle a rempli pour se porter candidate et qui a été rendu public.

"Mes expériences m'ont appris que bien que la discrimination soit une réalité au Canada, mes capacités me permettent d'apporter ma part à notre pays et de nous aider à être une société plus inclusive", a-t-elle ajouté.

«Perspectives diverses»

Sa nomination a été saluée par Murray Sinclair, ancien président de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, une enquête nationale de six ans sur les pensionnats pour enfants autochtones mis en place au Canada entre la fin du XIXe siècle et les années 1990.

"La Cour est plus forte et nos décisions sont meilleures lorsqu'il y a des perspectives diverses là où elles sont le plus nécessaires. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne les questions liées au long chemin de réconciliation du Canada", a déclaré l'ancien sénateur dans un communiqué.

"Il est plus que temps que la Cour ait un siège pour une juge autochtone, une juge qui a une connaissance directe de l'impact du colonialisme sur les communautés autochtones".

Les discriminations subies par les autochtones sont au cœur d'un grand débat au sein de la société canadienne notamment depuis la découverte, au printemps 2021, de centaines de tombes sur le site d'un ancien pensionnat religieux réservé aux autochtones.

Le pape François s'est d'ailleurs rendu au Canada il y a trois semaines afin de s'excuser pour les abus perpétrés par des membres de l'Eglise dans des pensionnats pour autochtones.

L'empreinte de Trudeau 

Avec cette nomination, Michelle O'Bonsawin devient la cinquième magistrate sélectionnée par Justin Trudeau sur les neufs siégeant à la Cour. Le Premier ministre libéral marque ainsi de son empreinte la plus haute instance juridique du pays.

En 2016, le gouvernement de M. Trudeau avait réalisé une profonde réforme du mode de nomination des juges afin de garantir l'indépendance et la transparence de leurs décisions. Un "comité consultatif indépendant et impartial" a été mis sur pied pour recommander des candidats "qualifiés", "bilingues" et de divers horizons et expériences.

Les neuf juges actuels de la haute cour, trois femmes et six hommes, ont été nommés par le gouverneur général, représentant de la reine Elizabeth II, sur proposition du gouvernement. Les juges sont inamovibles et peuvent siéger jusqu'à l'âge de 75 ans. Mme O'Bonsawin doit remplacer Michael Moldaver, qui prend sa retraite.

Une procédure, non contraignante, doit encore avoir lieu d'ici fin août devant une commission parlementaire avant que Michelle O'Bonsawin ne prenne ses fonctions. Ensuite, il reviendra à Mary Simon, première gouverneure générale autochtone, de confirmer la nomination de la première magistrate autochtone.

Une autre nomination a marqué l'histoire de la Cour suprême l'an dernier, lorsque Mahmud Jamal est devenu la première personne non blanche nommée à la Cour.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.