Ukraine: Guterres demande à Moscou de ne pas isoler la centrale nucléaire de Zaporijia

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (à droite), et le ministre ukrainien des infrastructures, Oleksandr Kubrakov (à gauche), font une déclaration lors de sa visite du port d'Odessa, le 19 août 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (AFP).
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (à droite), et le ministre ukrainien des infrastructures, Oleksandr Kubrakov (à gauche), font une déclaration lors de sa visite du port d'Odessa, le 19 août 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (AFP).
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Publié le Vendredi 19 août 2022

Ukraine: Guterres demande à Moscou de ne pas isoler la centrale nucléaire de Zaporijia

  • Les combats se poursuivent notamment dans le Donbass, objectif stratégique prioritaire de Moscou que ses forces continuent de pilonner et où 5 morts ont été recensés ces dernières 24 heures dans la seule province de Donetsk
  • M. Guterres a demandé à la Russie de ne pas couper du réseau électrique ukrainien la centrale nucléaire de Zaporijjia

ODESSA : Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé vendredi à la Russie de ne pas couper du réseau ukrainien la centrale nucléaire de Zaporijjia, qu'elle contrôle et que Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de menacer avec leurs bombardements.

Dans l'est, les combats se poursuivent notamment dans le Donbass, objectif stratégique prioritaire de Moscou que ses forces continuent de pilonner et où 5 morts ont été recensés ces dernières 24 heures dans la seule province de Donetsk, selon les autorités ukrainiennes.

M. Guterres a poursuivi vendredi à Odessa, le grand port du sud ukrainien, sa visite dans le pays qui l'avait d'abord mené la veille à Lviv (ouest).

Il y a demandé à la Russie de ne pas couper du réseau électrique ukrainien la centrale nucléaire de Zaporijjia, contrôlée par les troupes russes depuis début mars et dont la sécurité inquiète car elle est proche du front de la guerre.

"Bien évidemment, l'électricité de Zaporijjia est une électricité ukrainienne (...) ce principe doit être pleinement respecté", a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse en marge d'une visite au port d'Odessa.

Plus tôt vendredi, l'opérateur des centrales ukrainiennes Energoatom avait dit craindre que la Russie ne coupe la centrale du réseau électrique ukrainien.

Selon Energoatom, les militaires russes sont en train de chercher des approvisionnements pour des générateurs au diesel qui seraient activés après l'arrêt des réacteurs et ont limité l'accès du personnel au site.

Moscou et Kiev se sont accusés mutuellement ces dernières semaines de bombardements qui ont ciblé cette centrale nucléaire située dans le sud de l'Ukraine, faisant resurgir le spectre d'une catastrophe majeure en Europe, 36 ans après celle de Tchernobyl, également en Ukraine.

Un diplomate occidental a indiqué vendredi à l'AFP que les Occidentaux s'inquiétaient surtout du maintien du refroidissement par eau des réacteurs nucléaires, plus que de l'impact d'un tir sur cette centrale "construite pour résister" aux pires impacts, "même au crash d'un avion de ligne".

Suicide

Jeudi à Lviv, où il a rencontré les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan, avait dit craindre un "nouveau Tchernobyl", estimant que "tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide".

"Gravement préoccupé", il avait appelé à démilitariser la centrale pour éviter qu'elle ne soit utilisée "pour quelque opération militaire que ce soit".

Jeudi, l'armée russe avait fermement démenti avoir déployé des "armes lourdes" dans et autour de la centrale, comme Kiev l'en a accusé.

L'administration d'occupation prorusse de la région de Zaporijjia avait elle accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé la ville d'Energodar, proche de la centrale.

La visite de M. Guterres a été marquée par un autre sujet qui inquiète au niveau mondial: les exportations de céréales ukrainiennes.

Bloquées après l'invasion russe du 24 février dernier, ce qui a fait planer le spectre d'une crise alimentaire mondiale, elles ont repris après la conclusion en juillet d'un accord entre Moscou et Kiev, avec la médiation de M. Erdogan.

Lors d'une conférence de presse conjointe avec MM. Zelensky et Erdogan, M. Guterres a promis jeudi que son organisation allait s'efforcer "d'intensifier" les exportations de céréales ukrainiennes avant l'arrivée de l'hiver.

Elles sont notamment cruciales pour l'approvisionnement alimentaire de nombreux pays d'Afrique, l'Ukraine étant un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de céréales.

Fruit de l'accord de juillet, 25 navires transportant "plus de 600.000 tonnes de produits agricoles ukrainiens" ont transité depuis cette semaine par le "corridor céréalier" depuis les ports d'Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk, selon Kiev.

M. Guterres s'est félicité d'un "début de stabilisation" sur les marchés agricoles depuis l'accord.

Mais "il y a encore un long chemin avant que cela ne se traduise dans la vie quotidienne des gens, dans leur boulangerie et sur les marchés", a-t-il nuancé, pointant du doigt les "chaînes d'approvisionnement perturbées" et les "coûts de l'énergie et du transport inacceptables".

Après Odessa, M. Guterres prévoit d'aller en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) qui supervise l'application de l'accord de juillet.

Bombardements et sabotage

Dans l'est, des bombardements russes ont fait au moins cinq morts et dix blessés dans plusieurs localités de la région de Donetsk, l'une des deux provinces du Donbass, a annoncé son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur les réseau sociaux.

L'artillerie russe a avancé lentement ces dernières semaines dans le Donbass, une région qui était déjà avant le conflit actuel, depuis 2014, en partie aux mains de séparatistes prorusses, et que Moscou, qui en a fait sa priorité stratégique, entend conquérir totalement.

Des bombardements ont par ailleurs frappé tôt vendredi Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine, et fait au moins un mort selon les autorités locales. Au moins 12 autres personnes avaient trouvé la mort de la même manière dans la région ces deux derniers jours, selon elles.


Biden appelle au retour à l'ordre face à la mobilisation étudiante pour Gaza

Après plusieurs avertissements, "environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l'ordre de se disperser et ont été arrêtés", a dit le président de UCLA Gene Block dans un communiqué. (AFP).
Après plusieurs avertissements, "environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l'ordre de se disperser et ont été arrêtés", a dit le président de UCLA Gene Block dans un communiqué. (AFP).
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  • A six mois des élections, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate a pris la parole sur ce thème susceptible de plomber sa campagne pour affirmer jeudi que "l'ordre devait prévaloir"
  • Cette déclaration après une série de démantèlements manu militari par la police de campements pro-palestiniens, le dernier en date à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA)

WASHINGTON: Après deux semaines de silence, le président Joe Biden s'est engagé dans la question du mouvement qui agite les universités américaines contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, appelant à un retour à l'ordre.

A six mois des élections, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate a pris la parole sur ce thème susceptible de plomber sa campagne pour affirmer jeudi que "l'ordre devait prévaloir".

Cette déclaration après une série de démantèlements manu militari par la police de campements pro-palestiniens, le dernier en date à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où elle a interpellé des dizaines d'étudiants.

"Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence", a néanmoins assuré Joe Biden lors d'une courte allocution.

Auparavant, son adversaire républicain Donald Trump l'avait accusé d'inaction face au mouvement pro-palestinien. "Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant", a-t-il lancé à son arrivée à son procès à New York.

Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, dans une quarantaine d'universités, de la côte Atlantique à la Californie, évoquant les manifestations contre la guerre du Vietnam.

Près de 2.000 arrestations

La police est intervenue à plusieurs reprises ces derniers jours pour déloger les protestataires. Près de 2.000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

Les étudiants appellent en particulier les universités à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël et dénoncent l'appui quasi inconditionnel des Etats-Unis à leur allié engagé dans une campagne massive dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.

A UCLA, les protestataires ont été interpellés jeudi un par un, menottés puis conduits à l'extérieur à l'issue d'un face à face tendu avec les policiers, selon un journaliste de l'AFP.

Les policiers ont démonté méthodiquement les palettes de bois et panneaux de contreplaqué d'une barricade entourant le camp et ont défait les tentes des manifestants, dont bon nombre portaient des keffiehs.

Après plusieurs avertissements, "environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l'ordre de se disperser et ont été arrêtés", a dit le président de UCLA Gene Block dans un communiqué.

La nuit précédente, des affrontements avaient éclaté sur ce campus quand des contre-manifestants, pour beaucoup masqués, avaient attaqué le campement pro-palestinien et tenté d'enfoncer une barricade. Manifestants et contre-manifestants s'étaient ensuite affrontés à coups de bâton et de projectiles.

Graeme Blair, professeur de sciences politiques à UCLA, regrette une crise "ô combien inutile".

"L'université et les autorités avaient l'occasion d'une désescalade. Ils ont envoyé la police très tardivement contre les extrémistes la nuit dernière (lors de l'attaque des contre-manifestants, NDLR) et maintenant ils s'en prennent aux étudiants participant à une manifestation pacifique", confie-t-il à l'AFP.

Le président de UCLA avait mis en garde avant ces violences contre la présence de personnes extérieures au campus.

« Désinvestissement »

Quelque 300 personnes ont été interpellées mercredi à New York sur des sites universitaires, selon les autorités. Dans la nuit de mardi à mercredi, les policiers avaient déjà chassé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans la prestigieuse université Columbia, épicentre de la mobilisation estudiantine.

La police de New York a indiqué jeudi que sur les 282 individus interpellés sur les campus de Columbia et CCNY mardi soir, 48% étaient des manifestants extérieurs aux universités.

A rebours d'autres institutions, l'université Brown (Rhode Island, est) s'est accordée avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d'un vote sur un éventuel "désinvestissement" de "+sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza+".

Une mobilisation qui inspire les militants pro-palestiniens à travers le monde, en France, en particulier sur des sites de la prestigieuse école Sciences Po, dont les principaux locaux seront fermés vendredi, à l'université McGill au Canada, et jeudi en Suisse, à l'Université de Lausanne (UNIL).

A Mexico, des dizaines d'étudiants pro-palestiniens de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), la plus grande du pays, ont dressé un camp jeudi dans la capitale, scandant "Vive la Palestine libre !" et "De la rivière à la mer, la Palestine vaincra !".

Les images de policiers anti-émeute intervenant sur les campus américains ont fait le tour de la planète et suscité une vive réaction en Israël.

Son président Isaac Herzog a dénoncé une "terrifiante résurgence de l'antisémitisme" dans le monde, et notamment aux Etats-Unis, où "des universités réputées" sont "contaminées par la haine".


David Cameron s'est rendu à Kiev et veut réunir davantage de fonds pour l'Ukraine

Le chef de la diplomatie britannique David Cameron s'est rendu jeudi à Kiev et a annoncé l'intention du Royaume-Uni de réunir ses partenaires le mois prochain pour collecter des fonds pour répondre aux besoins militaires de l'Ukraine, ont annoncé ses services. (AFP).
Le chef de la diplomatie britannique David Cameron s'est rendu jeudi à Kiev et a annoncé l'intention du Royaume-Uni de réunir ses partenaires le mois prochain pour collecter des fonds pour répondre aux besoins militaires de l'Ukraine, ont annoncé ses services. (AFP).
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  • Celles-ci comprennent des bombes à guidage de précision, des missiles de défense aérienne et des équipements pour cent équipes mobiles de défense aérienne pour permettre à l'Ukraine d'abattre drones et missiles russes
  • A Kiev, le chef de la diplomatie britannique a notamment rencontré le président Ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre Denys Chmygal et son homologue Dmytro Kuleba

LONDRES: Le chef de la diplomatie britannique David Cameron s'est rendu jeudi à Kiev et a annoncé l'intention du Royaume-Uni de réunir ses partenaires le mois prochain pour collecter des fonds pour répondre aux besoins militaires de l'Ukraine, ont annoncé ses services.

La visite de David Cameron intervient un peu plus d'une semaine après que le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé une aide supplémentaire de 500 millions de livres sterling (584 millions d'euros) pour atteindre trois milliards de livres par an (3,5 milliards d'euros), ainsi que la fourniture de nouvelles munitions.

Celles-ci comprennent des bombes à guidage de précision, des missiles de défense aérienne et des équipements pour cent équipes mobiles de défense aérienne pour permettre à l'Ukraine d'abattre drones et missiles russes, selon la diplomatie britannique.

A Kiev, le chef de la diplomatie britannique a notamment rencontré le président Ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre Denys Chmygal et son homologue Dmytro Kuleba, selon le ministère britannique des Affaires étrangères.

Il a notamment annoncé l'intention du Royaume-Uni de réunir ses partenaires internationaux le mois prochain pour réunir davantage de contributions au Fonds international pour l'Ukraine (IFU, administré par le Royaume-Uni) pour répondre aux besoins de Kiev, en matière d'armement face à l'invasion russe.

Depuis sa création en 2022, le fonds, qui regroupe Royaume-Uni, Norvège, Pays-Bas, Danemark, Suède et Lituanie, avec des contributions de l'Islande, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, a rassemblé jusqu'à présent 900 millions de livres sterling de promesses de dons.

"L'Ukraine se défend farouchement contre l'invasion illégale de la Russie, faisant d'une guerre que Poutine pensait durer quelques jours prendre des années", a déclaré David Cameron, cité dans un communiqué.

"Mais cette guerre est le défi de notre génération, et l'Ukraine ne peut pas le relever seule", a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de faire en sorte que le pays ait ce dont il a "besoin pour gagner".

"A travers notre financement militaire pluri-annuel, la fourniture d'armes et un soutien vital pour protéger et réparer les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, le Royaume-Uni se tient aux côtés de l'Ukraine" et le fera "aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie britannique a en outre annoncé le début des négociations avec l'Ukraine pour un vaste partenariat de cent ans sur la coopération dans le commerce, la sécurité, mais aussi des sujets comme la science, la culture ou l'éducation, évoqué par le Premier ministre britannique Rishi Sunak lors d'une visite surprise à Kiev en janvier.


Kamala Harris en première ligne dans la campagne de Biden face à Trump

L'ancienne procureure de Californie (ouest) est déjà assurée d'avoir sa place dans les livres d'histoire, elle qui est la première femme, la première Afro-Américaine et la première Américaine d'origine asiatique à occuper ce poste dont il est souvent dit qu'il n'est séparé du Bureau ovale que par un battement de coeur. (AFP).
L'ancienne procureure de Californie (ouest) est déjà assurée d'avoir sa place dans les livres d'histoire, elle qui est la première femme, la première Afro-Américaine et la première Américaine d'origine asiatique à occuper ce poste dont il est souvent dit qu'il n'est séparé du Bureau ovale que par un battement de coeur. (AFP).
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  • Qu'il s'agisse de défendre le droit à l'avortement ou de mobiliser l'électorat afro-américain, la démocrate de 59 ans sillonne l'Amérique pour appeler à voter en novembre pour le "ticket" qu'elle forme avec le président Joe Biden
  • De là à être l'arme secrète du président de 81 ans, impopulaire, quand elle ne jouit pas elle-même d'une cote de confiance bien vaillante?

JACKSONVILLE: La fanfare jouait, la foule scandait "Quatre ans de plus" et la vice-présidente américaine Kamala Harris, venue faire campagne en Floride contre le républicain Donald Trump, savourait visiblement de se retrouver seule sous les projecteurs.

Qu'il s'agisse de défendre le droit à l'avortement ou de mobiliser l'électorat afro-américain, la démocrate de 59 ans sillonne l'Amérique pour appeler à voter en novembre pour le "ticket" qu'elle forme avec le président Joe Biden.

De là à être l'arme secrète du président de 81 ans, impopulaire, quand elle ne jouit pas elle-même d'une cote de confiance bien vaillante?

L'ancienne procureure de Californie (ouest) est déjà assurée d'avoir sa place dans les livres d'histoire, elle qui est la première femme, la première Afro-Américaine et la première Américaine d'origine asiatique à occuper ce poste dont il est souvent dit qu'il n'est séparé du Bureau ovale que par un battement de coeur.

La principale cause dont elle s'est emparée est la défense du droit à l'interruption volontaire de grossesse face à ce qu'elle appelle les "interdictions de Trump", en référence aux restrictions parfois extrêmement sévères décidées par une vingtaine d'Etat américains.

"C'est une bataille pour la liberté!" a martelé Kamala Harris mercredi à Jacksonville, en Floride, où venait de rentrer en vigueur une interdiction d'avorter après six semaines de grossesse.

Inspiration

L'ancien président se vante régulièrement, d'avoir, par ses nominations à la Cour suprême, conduit l'institution à mettre fin en 2022 à une garantie fédérale du droit à l'avortement.

Kamala Harris est une "inspiration dans le combat pour les femmes", a salué la maire de Jacksonville, Donna Deegan, lors d'un événement conclu par la fanfare d'une université historiquement noire.

L'entourage de la démocrate met en avant sa capacité à s'adresser aux femmes et à l'électorat afro-américain.

"Sur le sujet de l'avortement en particulier, elle est mobilisée de manière très stratégique", note Thomas Whalen, chercheur en sciences sociales à l'université de Boston, pour qui la vice-présidente "semble faire un travail efficace" sur le terrain.

Kamala Harris a aussi, à plusieurs reprises, semblé avoir un temps d'avance sur le président octogénaire en ce qui concerne la guerre à Gaza, sujet politiquement brûlant.

L’ancienne magistrate, qui enfant accompagnait ses parents à des manifestations en faveur des droits civiques, a été la première responsable de haut rang à appeler à un "cessez-le-feu immédiat" dans le territoire palestinien ravagé par la guerre.

Ses conseillers assurent toutefois qu'elle est, en la matière, sur la même ligne que Joe Biden, qui a manifesté un soutien inconditionnel à Israël depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur son sol le 7 octobre.

Stéréotype

Kamala Harris a été critiquée pour des sorties diplomatiques ratées ou pour une envergure politique jugée réduite, mais aussi visée sur des sujets plus personnels, comme le temps qu'elle consacre à sa coiffure ou la tonalité de son rire.

Cette semaine, elle a essuyé des moqueries sur internet après avoir rappelé, dans un entretien avec l'actrice et animatrice Drew Barrymore, que dans sa famille recomposée elle avait le surnom affectueux de "Momala". Son interlocutrice a commenté: "Il faut que vous soyez la Momala du pays."

"Kamala Harris n'est pas notre +Momala+, elle est notre vice-présidente", a répliqué un éditorialiste du New York Times, Charles Blow, qui craint qu'elle ne soit réduite à un "stéréotype", celui de la "nounou noire" qui serait dotée d'une capacité "surnaturelle" à réconforter les autres.

La démocrate occupe un poste qui est, en lui-même, le plus ingrat qui soit.

"Je suis vice-président. C'est-à-dire que je ne suis rien, mais que je peux être tout", avait lancé John Adams, vice-président de George Washington, puis lui-même président de 1797 à 1801.

Si Joe Biden, qui est déjà le président le plus âgé de l'histoire américaine, était réélu, Kamala Harris lui succéderait en cas de décès ou d'incapacité, comme le prévoit la Constitution.

Elle a d'ailleurs déjà exercé le pouvoir présidentiel pendant exactement une heure et 25 minutes en novembre 2021, pendant que le président subissait une coloscopie sous anesthésie générale.