Cachemire: le Pakistan veut s’octroyer une région contestée avec l’Inde

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan, en conférence de presse le 5 août (Photo, AFP).
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan, en conférence de presse le 5 août (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Cachemire: le Pakistan veut s’octroyer une région contestée avec l’Inde

  • Le Pakistan administre cette partie du Cachemire depuis la partition en 1947 mais l'Inde considère que ce territoire montagneux lui appartient
  • « Nous avons décidé d'accorder le statut provisoire de province au Gilgit-Baltistan, ce qui est une demande de longue date ici », a déclaré le Premier ministre pakistanais

ISLAMABAD: Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a annoncé, à la colère de l'Inde, la transformation en province du Pakistan à part entière du Gilgit-Baltistan au Cachemire, région à majorité musulmane disputée entre les deux pays.

Le Pakistan administre cette partie du Cachemire depuis la partition en 1947 mais l'Inde considère que ce territoire montagneux frontalier de la Chine et de l'Afghanistan fait partie intégrante du Cachemire qu'elle estime lui appartenir.

« Nous avons décidé d'accorder le statut provisoire de province au Gilgit-Baltistan, ce qui est une demande de longue date ici », a déclaré Khan dimanche dans un discours dans la ville de Gilgit avant des élections locales prévues le 15 novembre. Il n'a pas précisé de calendrier pour la mise en œuvre de cette décision.

Cette initiative intervient après la révocation par New Delhi en août 2019 de l'autonomie constitutionnelle du Cachemire indien, une décision condamnée par Islamabad. New Delhi vient en outre de se doter mardi dernier d'une loi qui autorise pour la première fois tout citoyen indien à acheter des terres au Cachemire indien.

La Chine a investi massivement depuis des années dans des projets d'infrastructure au Gilgit-Baltistan, peuplé d'1,3 million d'habitants selon les estimations, en particulier une longue portion de l'autoroute du Karakoram qui représente un élément-clef du corridor économique sino-pakistanais (CPEC, China-Pakistan Economic Corridor). Le CPEC prévoit une ambitieuse liaison routière, énergétique et de télécommunications entre l'Ouest de la Chine et la mer d'Arabie via le Pakistan.

Selon Khan, le Gilgit-Baltistan a bénéficié de ce projet et sa transformation en province contribuera à « développer des régions reculées et des segments pauvres de la société ».

Toute modification du statut de ce territoire nécessitera un amendement constitutionnel. S'il est finalisé, le Gilgit-Baltistan deviendrait la cinquième province du Pakistan.

New Delhi a condamné l'annonce de Khan en estimant qu'elle impliquait « des changements substantiels dans une partie du territoire indien ».

« De telles tentatives du Pakistan, destinées à camoufler son occupation illégale, ne peuvent masquer les graves violations des droits de l'homme et le déni des libertés depuis plus de sept décennies dans ces territoires occupés par le Pakistan », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère indien des Affaires extérieures Shri Anurag Srivastava.

L'Inde et le Pakistan occupent chacun des parties du Cachemire et s'accusent mutuellement d'occupations illégales.

Islamabad avait fait part en janvier 2016 d'un projet de conférer au Gilgit-Balistan un statut de « province provisoire » qui enverrait deux députés pour le représenter au Parlement fédéral en tant qu'observateurs. Un cadre de l'exécutif du Gilgit-Balistan avait alors précisé que cela visait à faciliter les investissements chinois.

Deux des trois guerres que se sont livrées l'Inde et le Pakistan depuis leur indépendance et leur partition de 1947 l'ont été au sujet du Cachemire.

Après la partition, le Cachemire a été divisé en deux parties, 37% pour le Pakistan et 63% à l'Inde, séparées par une Ligne de contrôle (LoC), frontière de facto. 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.