La Côte d'Ivoire sous tension dans l'attente du résultat de la présidentielle

Un homme vend des journaux dans la rue à Abidjan le 2 novembre 2020 alors que les gens attendent les résultats de l'élection présidentielle du 31 octobre 2020. Issouf SANOGO / AFP
Un homme vend des journaux dans la rue à Abidjan le 2 novembre 2020 alors que les gens attendent les résultats de l'élection présidentielle du 31 octobre 2020. Issouf SANOGO / AFP
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

La Côte d'Ivoire sous tension dans l'attente du résultat de la présidentielle

  • Les Ivoiriens étaient suspendus lundi à l'annonce attendue de la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé
  • "Nous sommes sur le qui-vive dans l'attente des résultats"

ABIDJAN: Les Ivoiriens étaient suspendus lundi à l'annonce attendue de la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, après un scrutin boycotté par l'opposition et émaillé de violences qui ont fait au moins cinq morts.

La commission électorale, qui a annoncé dimanche les résultats de 20 départements, sur les 108 que compte le pays, doit reprendre lundi après-midi ses annonces en direct à la télévision nationale. L'heure de l'annonce du résultat final n'est pas connue. 

Sans réel adversaire en raison du boycott de l'opposition qui juge un troisième mandat "anticonstitutionnel", le président Ouattara devrait s'imposer par un score écrasant, notamment dans le nord du pays qui lui est traditionnellement acquis. Ainsi, selon les premiers résultats, le chef de l'Etat a obtenu 98% des voix à Korhogo, la capitale du Nord, avec 88% de participation.

Après les violences sur le terrain le jour du vote, samedi, le ton est monté entre les deux camps.

L'opposition a appelé dimanche à une "transition civile" et "à la mobilisation générale des Ivoiriens pour faire barrage à la dictature et à la forfaiture du président sortant".

Mais le parti au pouvoir a riposté en mettant en garde l'opposition contre "toute tentative de déstabilisation".

Le bilan exact des violences qui ont été nombreuses dans la moitié sud du pays lors de l'élection samedi était difficile à établir. Au moins 5 personnes sont mortes dans le sud du pays, selon un décompte de l'AFP. 

Selon des sources locales interrogées par l'AFP, il y a eu trois morts à Téhiri, un village situé près de Gagnoa (270 km au nord-ouest d'Abidjan), fief de l'ancien président Laurent Gbagbo, lors d'affrontements entre ethnies locales et Dioulas originaires du Nord, réputés pro-Ouattara, un à Oumé (260 km au nord-ouest d'Abidjan, près de Gagnoa aussi) et au moins un à Tiébissou (centre).

Le maire de Tiébissou, Germain N'Dri Koffi, a quant à lui fait état d'un bilan de "quatre morts et 27 blessés" dans sa commune.

"Peur dans les deux camps"

A Toumodi (centre), les différends politiques ont dégénéré en violences ethniques entre populations locales baoulés considérés comme proches de l'opposition et Dioulas réputés favorables au pouvoir.

Des habitants joints par l'AFP parlent de plusieurs maisons brûlées et de "morts" dimanche. 

A Daoukro (centre), fief du chef de l'opposition, l'ex-président Henri Konan Bédié, des barricades occupaient toujours la voie publique, selon un journaliste de l'AFP.

"Nous sommes sur le qui-vive dans l'attente des résultats", a déclaré Général Aimé, un responsable local de l'opposition. 

"La peur est présente dans les deux camps (entre les communautés baoulé et malinké, ndlr). Actuellement une réunion de crise se tient à la gendarmerie pour éviter la confrontation", a indiqué Kassoum Touré, un responsable local du parti au pouvoir.

Lundi à Abidjan, l'activité a timidement repris dans les communes de Cocody, Koumassi, Treichville, Adjamé et au Plateau, selon un journaliste de l'AFP et des habitants.

En revanche on constatait très peu d'activité à Yopougon, la grande commune populaire réputée favorable à l'opposition, où beaucoup de commerces restaient fermés.  

Selon le Programme Indigo, une ONG qui avait déployé près de 900 observateurs, "23% des bureaux de vote sont restés fermés toute la journée".

"Un nombre important de villes et de villages ont été le théâtre de confrontations violentes", a noté Arsène Konan, coordinateur du programme, s'inquiétant du "basculement de la violence sur le terrain communautaire".

Avant le scrutin, une trentaine de personnes étaient mortes dans des violences depuis l'annonce en août de la candidature du président Ouattara à un troisième mandat.

Des milliers d'Ivoiriens avaient quitté les grandes villes pour "aller au village", anticipant des troubles, dix ans après la crise qui avait suivi la présidentielle de 2010, faisant 3.000 morts, à la suite du refus du président Laurent Gbagbo, qui était au pouvoir depuis 2000, de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara.

Ces événements en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, fait font craindre une nouvelle crise dans une région éprouvée par des attaques jihadistes au Sahel, un putsch au Mali, une élection contestée en Guinée et une contestation politique chez le géant voisin nigérian.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.