Vitali Kim, un gouverneur ukrainien qui n'a pas perdu le sens de l'humour

Viltali Kim, gouverneur de la région de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine. (AFP)
Viltali Kim, gouverneur de la région de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Vendredi 19 août 2022

Vitali Kim, un gouverneur ukrainien qui n'a pas perdu le sens de l'humour

  • Des missiles déchirent régulièrement le ciel nocturne de Mykolaïv, où l'approvisionnement en eau est coupé et où le bureau de M. Kim n'est plus qu'un trou béant
  • Ses vidéos dans lesquelles il se félicite d'un blindé russe capturé ou riant à des blagues sur Moscou ont fait de lui une personnalité phare ces derniers mois

MYKOLAIV: Viltali Kim a un sens de l'humour très particulier. Peut-être est-ce là un prérequis pour son poste de gouverneur de la région de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, où les combats avec la Russie pourraient reprendre de plus belle.

Des missiles déchirent régulièrement le ciel nocturne de Mykolaïv, où l'approvisionnement en eau est coupé et où le bureau de M. Kim n'est plus qu'un trou béant, réduit en cendres par une frappe russe au début de la guerre.

Il plaisante aujourd'hui en assurant qu'il a réchappé à ce bombardement, qui a fait 37 morts en mars, uniquement parce qu'il avait raté son réveil à une période où il passait son temps à publier des nouvelles déprimantes sur les réseaux sociaux.

Ses vidéos dans lesquelles il se félicite d'un blindé russe capturé ou riant à des blagues sur Moscou ont fait de lui une personnalité phare ces derniers mois.

Cet homme de 41 ans entré seulement en 2019 en politique tente simplement de créer des moments de légèreté, alors que l'Ukraine traverse la pire menace existentielle qu'elle ait connue depuis son indépendance.

"Il y a différentes manières de gérer la situation. C'est mon style, ce qui ne veut pas dire que c'est facile", explique Vitali Kim à l'AFP, tout en insistant: il "aime" son travail.

Détendre l'ambiance 

A l'image du président Volodymyr Zelensky, M. Kim a troqué depuis le début de la guerre son costume-cravate pour un treillis militaire.

S'adressant aux journalistes mercredi, il portait un t-shirt noir à l'effigie du "Predator", le monstre du film de science-fiction éponyme, avec une inscription incongrue: "Département de patrouille de la police".

Devant le bâtiment détruit de son administration, où les murs sont encore couverts de traces de sang, il explique sa philosophie du leadership par l'humour.

"J'ai pris la décision de faire en sorte que notre ennemi ait l'air stupide et insensé. Nombreux sont ceux qui avaient besoin de ça pour ne pas avoir peur", dit-il.

Si les Ukrainiens n'ont aujourd'hui "plus vraiment besoin" de ces notes humoristiques pour garder le moral, contrairement aux premiers temps de l'invasion, le style de Vitali Kim est resté car il est apprécié.

Son sens de l'humour semble s'aligner avec l'attitude générale adoptée par les Ukrainiens -- le président Volodymyr Zelensky est lui-même un ancien comédien -- après six mois de violences paraissant sans fin.

Quand des explosions en Crimée ont ravagé à deux reprises des bases militaires russes, les responsables ukrainiens n'ont pas manqué d'ironiser, sans pour autant reconnaître leur responsabilité alors que tous les regards se tournaient vers Kiev.

Tacticien 

Vitali Kim revendique aussi la paternité du terme "orcs", référence aux créatures violentes et barbares du monde de l'heroïc fantasy, utilisé en Ukraine pour désigner les soldats russes de manière insultante.

"Ils étaient vraiment comme eux parce qu'ils ont perdu la tête. La propagande en Russie, depuis des dizaines d'années, a modifié leur pensée", croit-il savoir: "Même eux ne comprennent pas ce qu'ils font".

Le gouverneur n'est pour autant pas un simple amateur de blagues. Interrogé sur la contre-offensive menée par les forces ukrainiennes dans le sud de l'Ukraine, son visage se fige.

Il se contente de dire que la situation sur le front est "bonne", mais que planifier une telle opération "n'est pas simple" et que l'Ukraine est engagée dans une "défense active".

"Le terme de +contre-offensive+ est très général. C'est en cours, c'est tout", ajoute-t-il.

Derrière son apparence enjouée semble se cacher un autre homme, occupé à construire des plans d'urgence pour toute éventualité. Vitali Kim affirme que les gens prennent souvent sa légèreté pour de la faiblesse.

"Ce n'est pas vrai car je peux sourire, mais je peux aussi détruire", lance-t-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.