Dans l'est de l'Ukraine, la survie est surtout une question de chance

Un résident local passe à vélo devant un fragment de roquette enfoncé dans le sol à la suite d'une attaque à la roquette dans la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 12 août 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Anatolii Stepanov / AFP)
Un résident local passe à vélo devant un fragment de roquette enfoncé dans le sol à la suite d'une attaque à la roquette dans la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 12 août 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Anatolii Stepanov / AFP)
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Publié le Dimanche 14 août 2022

Dans l'est de l'Ukraine, la survie est surtout une question de chance

  • On se bat ici depuis 2014, quand des séparatistes prorusses, appuyés militairement et financièrement par le Kremlin, se sont emparés d'une partie des deux régions
  • Kostiantynivka, plus au nord, grosse ville industrielle encore éloignée de la ligne de front, a quand même été touchée par des frappes il y a une semaine

BAKHMOUT: Un soldat indemne qui montre l'éclat d'une roquette ayant traversé son pick-up. Un autre, visé par un char alors qu'il se baignait dans un lac et qui en réchappe par miracle. Ou une femme âgée qui somnolait chez elle, sauvée d'une explosion par un pan de mur.

Dans l'est de l'Ukraine, la survie est souvent une question de chance.

La région est devenue l'épicentre des combats depuis que les troupes russes se sont retirées fin mars de Kiev et ses environs, après avoir échoué à prendre la capitale ukrainienne.

On se bat ici depuis 2014, quand des séparatistes prorusses, appuyés militairement et financièrement par le Kremlin, se sont emparés d'une partie des deux régions dont leurs capitales Donetsk et Lougansk.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, les troupes de Moscou et leurs auxiliaires séparatistes ont gagné du terrain mais la résistance des soldats ukrainiens, aguerris par huit ans d'expérience, est coriace.

Les deux camps sont retranchés. Les combats se résument de plus en plus à une guerre d'artillerie. Et les armes utilisées, notamment les vieux systèmes d'artillerie soviétiques, sont imprécises, quand leur usage n'est pas carrément aléatoire.

"On s'assoit dans les tranchées, l'ennemi nous bombarde et on ne peut même pas sortir la tête", résume Bogdan, un soldat ukrainien de 26 ans, perché sur le plateau de son pick-up à Bakhmout, ville contre laquelle l'armée russe concentre ses efforts.

"Il n'y a plus de combats à l'arme à feu comme avant. Aujourd'hui, c'est une bataille d'artillerie. Alors, tu sautes juste dans ta tranchée et tu attends la frappe".

Il y a peu, la cabine du 4x4 de Bogdan a été transpercée par les restes d'une roquette qui venait d'exploser. La main du jeune soldat en tremble encore.

À l'arrière du véhicule, il brandit le bout de métal qui a failli le tuer avant de le jeter à terre avec un air de dédain.

«Survécu par miracle»

Kostiantynivka, plus au nord, grosse ville industrielle encore éloignée de la ligne de front, a quand même été touchée par des frappes il y a une semaine.

Sept personnes ont été blessées, selon l'administration militaire régionale.

Un immeuble de quatre étages a été détruit par l'explosion. Depuis une fenêtre, un homme descend une machine à coudre à l'aide d'une corde, les habitants qui restent s'affairant à récupérer ce qu'ils peuvent.

En haut d'un escalier poussiéreux, encombré de gravats et de métal tordu, Ievguenia Iefimenko, 82 ans, raconte. Elle somnolait quand les deux explosions ont retenti. L'une a détruit l'appartement de son voisin, arrêtant son réveil à l'heure du blast: 00H24.

"Il y avait déjà eu des explosions mais elles étaient loin, alors je m'y étais habituée", dit-elle sans cacher sa détresse, des larmes dans les yeux.

"J'ai été jetée là-bas", poursuit-elle en désignant le pan de mur qui l'a sauvé: "Je ne sais pas comment j'ai atterri là, je ne sais pas ça".

Désormais sans-abri, la retraitée pense plus au sort qui l'attend qu'à la chance qu'elle a eu: "Je n'ai personne, je suis seule, seule", pleure-t-elle.

A Soledar, une petite ville sur la route de Bakhmout subissant de violents bombardements, le militaire Oleg Iachtchouk raconte sur un ton d'indifférence son propre miracle.

"Je rentrais du front, j'avais 3-4 jours de perm alors on a été se détendre au bord du lac: barbecue, bière, bonne compagnie", commence-t-il.

"Soudain, un tank a commencé à nous tirer dessus. Il a tiré dans l'eau, où il y avait beaucoup de soldats. On a survécu par miracle, tous les éclats sont restés coincés dans l'eau, c'est pour ça que nous sommes encore en vie", sourit-il.

Au loin, résonnent les bruits de nouveaux bombardements - d'autres n'auront pas sa chance.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.