France: Reprise d'un incendie dans le Sud-Ouest, 6.200 hectares brûlés et des milliers d'évacués

Un avion de lutte contre les incendies pulvérise un produit ignifuge sur des arbres lors d'un incendie de forêt près de Belin-Beliet (Photo, AFP).
Un avion de lutte contre les incendies pulvérise un produit ignifuge sur des arbres lors d'un incendie de forêt près de Belin-Beliet (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 11 août 2022

France: Reprise d'un incendie dans le Sud-Ouest, 6.200 hectares brûlés et des milliers d'évacués

  • La France est actuellement touchée par un nouvel épisode de canicule aggravant chaque jour une sécheresse historique
  • La dynamique du feu, très mobile, a nécessité l'évacuation depuis mardi soir de 10000 personnes dont 2000 dans les Landes

LANDIRAS: Un mois après le début d'un gigantesque incendie dans le sud-ouest de la France, le feu a repris avec vigueur et avait déjà dévoré mercredi 6.200 hectares de forêt, provoquant l'évacuation de 10.000 personnes.

La France est actuellement touchée par un nouvel épisode de canicule aggravant chaque jour une sécheresse historique. Il fait néanmoins globalement moins chaud que durant la canicule de mi-juillet, quand nombre de records avaient été battus avec des thermomètres dépassant 40°Celsius dans plusieurs régions.

En 24 heures, à un rythme galopant, le feu, qui s'est déclaré mardi après-midi à Saint-Magne, dans le département de la Gironde, a consumé 6.200 hectares de forêts sur ce secteur ainsi qu'à Hostens et Belin-Béliet, non loin du département voisin des Landes également rattrapé par les flammes.

La Première ministre Elisabeth Borne doit se rendre en Gironde jeudi avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

En déplacement dans le département de l'Aveyron (sud), sur un autre front d'incendies, M. Darmanin a fait part mercredi "de grandes suspicions que le feu qui a repris soit le fait d'incendiaires".

"Ce matin, il y a eu huit feux, entre 08H00 et 09H00, qui ont démarré à quelques centaines de mètres d'intervalle, alors que c'est tout à fait inhabituel", a précisé le ministre, rappelant que "neuf feux sur dix sont d'origine (humaine) criminelle ou involontaire".

Face à la reprise "violente" de ces feux, le ministre a annoncé le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d’eau".

Ras-le-bol

De son côté, la gendarmerie a annoncé renforcer "la lutte contre les incendiaires". Pour la seule journée de mardi, "il y a eu 40 départs de feu en Gironde", dont une partie sont d'"origine criminelle", a indiqué Martin Guespereau, le préfet délégué pour la défense et la sécurité dans ce département.

Les épaisses fumées ont obscurci le ciel jusqu'à nuire à la visibilité de l'autoroute A63 qui relie Bordeaux à Bayonne, à la frontière avec l'Espagne, poussant les autorités à la couper localement dans les deux sens.

la dynamique du feu, très mobile, a nécessité l'évacuation depuis mardi soir de 10.000 personnes dont 2.000 dans les Landes.

"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", confie Vincent Ichard, maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués. "Etre encerclé par les flammes, on n'avait jamais vu ça, ça nous dépasse".

Le préfet délégué de la Gironde a également évoqué "des situations très difficiles pour des personnes" déja évacuées en juillet "qui retrouvent cette situation angoissante".

Feu tapi dans la tourbe

Le feu de Landiras, qui avait ravagé en juillet quelque 14.000 hectares de forêt, sans faire de victime, n'avait "jamais été déclaré éteint" et était toujours sous étroite surveillance.

Mais selon la préfecture, il a repris mardi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, par la sécheresse de l'air, par le record historique de la sécheresse de la végétation et par le fait que nous avons ici beaucoup de tourbe (dans le sol), ce qui fait que le feu de juillet ne s'était pas arrêté, (...) Il s'était enterré".

"Dans ce type de forêt qui n'est pas encore éclaircie", avec des "pins d'entre 5 à 10 ans, très nombreux et tous collés", "le feu va très vite et il a un très fort potentiel calorifique", a expliqué le lieutenant-colonel des pompiers Arnaud Mendousse.

Seize maisons ont jusqu'ici été détruites, selon les pompiers qui ont pu sauver "un certain nombre" d'autres habitations.

La Gironde avait été frappée mi-juillet par deux incendies "hors normes", celui de Landiras (40 km au sud de Bordeaux), et un second à la Teste-de-Buch, sur le bassin d'Arcachon, qui avaient dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

Short Url
  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

Short Url
  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.